L'exercice du commentaire littéraire apparaît avec la réforme éducative de 1880 ; depuis, il connaît un développement croissant pour devenir l'une des trois épreuves majeures de l'écrit du baccalauréat de français.
Il existe cependant des épreuves similaires et plus anciennes. Les exercices préparatoires de la rhétorique grecque (« progymnasmata ») puis romaine (« declamationes »), qui permettent d'évaluer les capacités d'analyse et de synthèse des élèves, sont en effet des précédents de l'épreuve du commentaire littéraire. Depuis le Moyen Âge l'objet de l'enseignement est la rhétorique, les élèves devant produire un texte en imitant un auteur latin ou grec, rarement français cependant. La technique du quaestiones limite ainsi l'analyse à un court extrait ou à une seule proposition. L'étude critique et analytique est inexistante jusqu'au XIXe siècle.
Les épreuves écrites du baccalauréat sont inaugurées en 1830, et définitivement adoptées par la circulaire de Victor Cousin, adressée aux recteurs le 8 mai 1840, qui recommande d’introduire, dans l’épreuve orale de l’explication, « un certain nombre de textes des classiques français, en prose et en vers, qui pourraient être analysés sous le rapport littéraire et même grammatical (...) ». Avec cette circulaire, la classe de rhétorique ne devient plus fondamentale, et elle disparaît en 1902. La réforme de 1854 entérine définitivement l’explication des auteurs français, l'Instruction publique s'apercevant que les élèves ont une mauvaise compréhension des textes classiques. Les professeurs doivent dès lors expliquer les textes français afin d'éviter les contre-sens, ce qui passe par une lecture attentive et une explication des moyens stylistiques et grammaticaux mis en œuvre.
L'exercice oral apparaît en 1874. Le tournant dans l'enseignement français est celui des années 1880 quand, note Michel Leroy, « la République fonde l’école sur le sentiment patriotique », par la réforme éducative de 1880. Il ajoute : « Au discours latin, exercice canonique auquel préparaient les classes de grammaire, d’humanités, de poésie et de rhétorique, en une gradation légitimée par une longue tradition, se substituent la composition française et l’explication de textes français ». Les listes d’auteurs classiques sont ainsi constituées jusqu'à aujourd'hui.
L'épreuve du commentaire de texte concurrence alors celle de la composition littéraire. Annoncé par Charles Thurot, dans son enseignement à l’École normale des années 1870, par les manuels d’Augustin Gazier (en 1880) et de Gustave Allais (en 1884) puis par les campagnes de Ferdinand Brunot et de Gustave Lanson (Études pratiques de composition française, 1898), le commentaire de texte est expressément proposé par le critique littéraire Ferdinand Brunetière en 1899 comme exercice permettant d'acquérir réellement la connaissance de l'histoire et des genres littéraires alors que Dubrulle publie en 1910 un ouvrage didactique sur ce qui s'intitule alors « l'explication de texte », épreuve qui persiste sous sa forme classique jusqu'en 1972. Dubrulle propose déjà une méthode précise pour analyser le texte, méthode qui débute par la lecture à haute voix du texte, qui continue par sa contextualisation historique et sociale, puis qui se poursuit par une explication technique. Le second tournant a lieu avec la réforme de 1902.
Avec la modernisation des programmes d’auteurs apparaît en effet une nouvelle discipline, l’explication de texte français, qui « devient à partir de 1902 le principal exercice de la classe, de toutes les classes », aux côtés de la composition, devenue la « dissertation » française. L'explication de texte se concentre sur le style de l'écrivain ainsi que sur son traitement des thèmes, peu sur les outils de langue.
L'explication de texte n'est en effet présente au baccalauréat dans sa forme et son cadre actuels que depuis 1972, sous forme de confrontation de deux textes proposés d'abord, puis sous forme de commentaire composé d'un extrait unique ensuite. L'analyse doit prendre en compte les outils de langue ainsi que les procédés stylistiques. Le commentaire souffre dès le début de la concurrence de l'épreuve de dissertation : « Le commentaire de texte, accompagné d’un libellé qui indique la méthode à suivre, ne sera vraiment proposé qu’à partir de 1902. La dissertation l’emporte sur les descriptions et narrations, les discours et les commentaires. Les sujets proprement littéraires éclipsent peu à peu les sujets historiques et moraux. ». L'exercice du commentaire témoigne donc de l'évolution de l'enseignement du français qui peut se voir comme : « L’évolution d’une pédagogie de l’imitation à une pédagogie du commentaire » selon Michel Leroy.