La chaleur consommée par les sous-stations raccordées aux réseaux de chaleur n’émet pas de gaz à effet de serre sur le lieu de l’utilisation. En revanche, l’utilisation des combustibles pour produire initialement la chaleur émet des gaz à effet de serre. Il existe donc une relation de cause à effet entre la consommation de chaleur et les émissions de CO2, il est donc couramment admis de parler de contenus CO2 des réseaux de chaleur.
En raison de la grande variété des sources énergétiques utilisées par les réseaux (du charbon à la géothermie), le contenu CO2 est fortement dépendant de la caractéristique du réseau.
En France, les réseaux font désormais l’objet d’une enquête annuelle dont les premiers résultats ont été publiés dans un arrêté. La méthodologie retenue dans l’enquête se base sur les émissions directes des combustibles, les valeurs ACV pour les réseaux ne sont donc pas disponibles.
Réseau de chaleur | Émissions directes | Émissions ACV |
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France - Chauffage urbain de la Duchère et Lyon 9e | 368 | *** |
France - Compagnie parisienne de chaleur urbain | 195 | *** |
France - Chauffage urbain de Brest | 32 | *** |
Des valeurs pour les réseaux de froid peuvent également être calculées.
Les différents contenus CO2 des énergies permettent d'établir des bilans d'émission de gaz à effet de serre pour les consommateurs d'énergie sachant que la quantité d'énergie consommée est connue à travers les comptages et facturations ou peut être estimée à travers des diagnostics énergétiques le cas échéant. Ainsi, le Bilan carbone de l'ADEME ou le diagnostic de performance énergétique en France proposent des méthodes d'évaluations d'émission de gaz à effet de serre, respectivement pour les entreprises et collectivités locales, et pour les logements et les bâtiments tertiaires.
Les contenus CO2 peuvent être utilisés dans tous les domaines énergétiques : bâtiments, transports, industries...
L'exemple suivant montre les possibilités de comparaison entre les systèmes de chauffage. Les consommations sont des ordres de grandeur pour un logement demandant 10 MWh thermique utile pour le chauffage, les rendements sont issues de la méthode réglementaire française du diagnostic de performance énergétique.
Solution énergétique | Besoin énergétique (kWh/an) | Consommation (kWh PCI/an) | Contenu CO2 (gCO2eq/kWh) | Émissions de CO2 annuelles (tCO/an) |
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Chauffage électrique à effet joule (convecteur) | 10 000 | 10 000 | 500-600 | 5-6 |
Chaudière fioul | 10 000 | 11 000 | 300 | 3,3 |
Chaudière gaz | 10 000 | 10 500 | 234 | 2,4 |
Pompe à chaleur électrique | 10 000 | 4 000 | 500-600 | 2-2,4 |
Chaudière bois | 10 000 | 14 000 | 13 | 0,2 |
Note : le contenu marginal de l'électricité proposée par l'ADEME et RTE est utilisé dans ce cas, s'agissant de l'évaluation d'une consommation supplémentaire d'électricité entraînant un ajustement à la marge du système électrique. En toute rigueur, un calcul sur la durée de vie de l'équipement basé sur le contenu marginal pour le court terme et le contenu incrémental sur le long terme serait nécessaire.
L'exemple ci-dessus, donné à titre purement illustratif, indiquerait que la chaudière bois est la solution la moins émettrice de CO2, tandis que les solutions « chaudière gaz » et « pompe à chaleur » sont dans le même ordre de grandeur en termes d'émissions de CO2.
L'exemple suivant montre les possibilités de comparaison entre plusieurs voitures utilisant différents carburants, connaissant leur consommation telle que donnée par le constructeur. Il est également possible d'établir son bilan personnel d'émission de gaz à effet de serre par rapport à sa consommation de carburant.
Type de carburant | Consommation typique | Contenu CO2 gCO2eq/kWh | Émissions de CO2 gCO/km |
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Essence | 6 l/100 km - 0,578 kWh/km | 264 | 153 |
Gazole | 5 l/100 km - 0,537 kWh/km | 270 | 145 |
GPL | 6,45 l/100 km - 0,578 kWh/km | 230 | 133 |
GNV | 5,83 m³/100 km - 0,578 kWh/km | 205 | 118 |
Les exemples sont ci-dessus sont donnés à titre purement illustratif. En particulier, le rendement des moteurs GPL et GNV sont supposés optimisés pour atteindre le même rendement qu’un moteur essence.
Il est ainsi possible d’orienter son choix sur le véhicule le moins polluant. A noter que la mise en place du système de bonus/malus pour l’achat d’un véhicule neuf repose sur un calcul d’émission de CO2 sur la base de contenu CO2 en émissions directes pour le passage des consommations conventionnelles aux émissions par 100 kilomètres.