Classification des différents types de dysphasie
Syndrome Phonologique-syntaxique (la forme de dysphasie la plus fréquente) :
- L'enfant a un langage déficitaire avec de grosses difficultés d'expression et des difficultés de compréhension moindres. Le trouble premier est phonologique : l'enfant est difficilement intelligible et c'est cette phonologie déficiente qui masque les difficultés syntaxiques sous-jacentes. Il souffre donc également d'agrammatisme : son langage est télégraphique, peu ou pas d'utilisation des pronoms (je, tu, il...), les conjonctions de coordination ne sont pas utilisées. Le temps verbal est inapproprié mais l'enfant conserve une conscience syntaxique : il est capable de distinguer une phrase correcte grammaticalement d'une autre incorrecte. Il n'a pas ou peu de manque du mot mais son stock lexical est réduit, sans qu'il n'ait de réel problème pour accéder à celui-ci.Il présente également une hypospontanéïté verbale. Une dysgraphie est possible, avec une motricité manuelle généralement déficiente.
Dysphasie de production phonologique
- Cette dysphasie ressemble à la première par son trouble phonologique, mais qui se rapporte plutôt à ses difficultés de régulation. La fluence de la parole est conservée mais l'intelligibilité est très mauvaise. L'enfant procède par stratégies d'approches pour produire et associer les bons phonèmes des mots. Son langage automatique est souvent bien meilleur que celui obtenu en situation dirigée (= dissociation automatico-volontaire). Il présente un manque du mot et est dyssyntaxique. Alors que dans le syndrome phonologique syntaxique, on a un enfant qui n'emploie pas les morphèmes grammaticaux, ici, l'enfant ne sait pas les agencer dans sa phrase. Il présente également de grosses difficultés dans la chronologie du récit.
Agnosie auditivo-verbale ou dysphasie réceptive:
- C'est une des formes les plus graves de la dysphasie. Il est alors impossible à l'enfant qui souffre de ce trouble de reconnaître un objet ou un lieu par le son qui le caractérise, tel que le bruit de l'eau, le son caractéristique d'une ambiance telle qu'une rue animée, le bruit d'un avion... Cette dysphasie s'appelle surdité verbale lorsqu'elle est particulière aux sons.
Lexicale-syntaxique ou dysphasie de type mnésique :
- L'enfant éprouve de grosses difficultés à s'exprimer du fait que son stock lexical est déficitaire, très pauvre pour son âge. Il a un gros manque du mot. On parle de trouble du contrôle sémantique. Les notions d'espace et de temps sont difficilement maîtrisées : difficulté à se rappeler l'ordre des jours dans la semaine, ce que l'on fait tel ou tel jour. Il présente donc aussi de grosses difficultés dans la construction d'un récit et les difficultés de compréhension augmentent avec la longueur du texte. Pour s'exprimer, l'enfant utilisera des phrases courtes, genre sujet-verbe-complément. Tous les petits vocables qui ne sont pas évocateurs pour l'enfant sont écartés de ses phrases. L'informativité de son discours est pauvre.
Sémantique-pragmatique :
- On parle ici de trouble de la formulation. L'enfant va avoir tendance à utiliser le vocable de manière rigide, plaquée et souvent inadaptée à la situation. De ce fait, il a du mal à comprendre les instructions qui lui sont données. Une phrase longue, complexe sera mal interprétée. L'enfant ne retiendra que les termes les plus évocateurs pour formuler une réponse, laquelle ne sera pas toujours en adéquation avec le contexte. Le contact visuel est fuyant. On parle de "cocktail party syndrom" pour dénoter l'incohérence de ses énoncés qui passent du coq à l'âne sans lien apparent. Attention, cette dysphasie n'est pas admise de tous, faisant parfois penser à trouble de la personnalité et de la relation à l'autre (voir théorie de l'esprit).