Le système intérimaire de drone MALE est composé de deux segments distincts : le drone lui-même et l'ensemble de commande et de contrôle au sol.
Le drone est constitué d'un véhicule aérien composé d'un fuselage propulsé par un moteur (Rotax) à hélice propulsive situé à l'arrière et doté d'une voilure en position haute équipée de volets et d'un système de dégivrage. L'équilibre longitudinal de l'appareil est assuré par un empennage bi-poutre prenant appui sur la voilure principale. D'une masse au décollage de 1,2 tonne et d'une envergure de 16,6 m, le SIDM peut emporter une charge de mission de 250 kg à 7 500 m et pendant une durée de 24 heures. La charge de mission est constituée d'une boule tri-senseurs (IAI) gyrostabilisée montée sous l'avant du fuselage, comportant les capteurs électro-optique et infrarouge ainsi que le désignateur laser, et d'un radar à synthèse d'ouverture (Elta) et à suppression d'échos fixes (SAR/MTI) à très haute résolution permettant de relever une image électronique du terrain et d'observer les mouvements de véhicules au sol quelles que soient les conditions météorologiques ; l'antenne de ce radar est montée dans un radôme ventral situé au centre du fuselage. Outre ces capteurs le drone emporte aussi une centrale de navigation inertielle (Sagem) recalée par GPS ainsi qu'un GPS différentiel apportant une capacité de décollage et d'atterrissage automatique (ATOL : Automatic take off and landing). De plus, l'appareil est programmé, en cas de perte de la liaison de commande et de contrôle, pour suivre une trajectoire lui permettant de revenir à son point de départ tout en essayant de rétablir la transmission.
L'ensemble de commande et de contrôle au sol est composé de quatre modules projetable sur théâtre extérieur. Le premier baptisé M1 est destiné à la préparation des missions et est basé sur un module de préparation de missions de Mirage 2000. Le second, M2, est la station de commande et de contrôle proprement dite puisqu'elle permet à l'opérateur de diriger l'appareil notamment lors des phases de décollage et d'atterrissage, puisqu'une fois en vol l'appareil suit une trajectoire programmée ; à tout moment cependant, l'opérateur peut reprendre la commande. Le station M3, elle, reçoit en temps réel les informations des capteurs à bord du drone, celles-ci étant transmises par l'intermédiaire de la liaison satellite. Enfin la station M4 est destinée à l'interprétation et à la diffusion des informations obtenues par le drone.
En ce qui concerne la transmission de données, le SIDM est équipé d'une liaison directe (LOS : Line of sight) permettant la commande et le contrôle de l'appareil jusqu'à une portée de 150 à 200 km grâce à une antenne montée au-dessus du fuselage, et d'une liaison satellitaire à haut débit (Satcom) permettant de s'affranchir de l'horizon radioélectrique. Les données sont envoyées vers un satellite géostationnaire grâce à une antenne directionnelle (InSnec) pointée par des vérins et installée dans un satdôme à l'avant du drone. Enfin, l'appareil est doté d'un relais de communication (VHF/UHF) (Rohde & Schwarz) permettant de transmettre des informations à un centre de commandement de troupes au sol et de s'intégrer parfaitement dans le trafic aérien. Le véhicule aérien est également équipé d'un IFF et d'un enregistreur de vol.
Le système SIDM permet la surveillance ininterrompue d'un théâtre d'opérations par une transmission continue des informations et la mise en œuvre d'une procédure (handshake) de transferts des données entre les véhicules aériens lors d'un passage de relais entre drones (entrant et partant).