L’église Sainte-Quitterie se situe sur la colline du Mas, au sud-ouest de la ville d'Aire-sur-l'Adour, dans le département français des Landes. Elle est de style gothique du XIIIe - XIVe siècle, hormis le chevet qui date de la fin du XIe ou du début du XIIe siècle.
L'église Sainte-Quitterie fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840. |
Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998 au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.
L'église est bâtie sur le site d'un ancien temple romain dédié au dieu Mars, comme en atteste la présence d'une dalle ornée de lauriers. Ce temple fut converti en baptistère par les évêques des Tarusates. Le lieu était vénéré en raison de la présence d'une source, sans doute dédiée à une divinité païenne, et qui fut investie d'une dignité nouvelle grâce à la dévotion pour la jeune martyre Quitterie. L'Église sanctifiait ainsi des lieux de culte païen pour pouvoir revendiquer des sites anciens et en chasser le paganisme.
Au XIe siècle, les moines bénédictins venus peut-être de La Chaise-Dieu reçurent en donation de Pierre Ier, évêque d'Aire, l'église Sainte-Quitterie-du-Mas, se rattachant à la légende de Sainte Quitterie, jeune princesse gothe martyre. Ils édifièrent une abbaye à proximité pour animer le culte.
Les bâtiments furent dévastés par les troupes de Gabriel Ier de Montgomery en 1569 puis fortement remaniés, tandis que l'église Sainte Quitterie fut reconstruite en style gothique dès la fin du XIIIe siècle.
Le chevet de l'église est construit dans le prolongement de la crypte. Cette dernière se compose d'une abside flanquée de deux chapelles latérales. On y accède par l'absidiole sud. Quelques vestiges de fresques datent du XIVe siècle.
Le chœur de l'église se pare de remarquables arcatures romanes à chapiteaux sculptés. Les plus belles, à colonnes géminées au centre sur stylobate et voussures décorées, sont de part et d'autre de l'abside. Les frères Mazzetti, sculpteurs, ont réalisé les retables en marbre du chœur et du bas-côté.
Derrière un porche ouvert dans la façade par un arc brisé, un portail gothique à trumeau de l'entrée de l'église a été fortement mutilé durant les guerres de religion. Sur le tympan apparaître le Christ en majesté. En dessous, deux linteaux présentent deux scènes différentes : l'Enfer et, au-dessus, le Paradis. Les trois voussures comportent des séries de personnages (anges nimbés, apôtres et prophètes). Les ébrasements sont ornés d'arcatures superposées.
Couronnant la façade soutenue par des contreforts, le clocher carré est percé de trois rangées d'ouvertures. Le tombeau de la sainte, magnifique sarcophage en marbre blanc de Saint-Béat, orné de sculptures que l'on pense remonter au IVe ou au Ve siècle, aurait, d'après la tradition, contenu ses reliques jusqu'au XVIe siècle. Sont sculptés en ronde bosse Adam et Ève, le baptême de Jésus, le Bon Pasteur, Daniel et les lions, Lazare et, sur les côtés, le songe et le naufrage de Jonas.
Un chapiteau roman à Sainte-Quitterie |