Éjaculation précoce - Définition

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Soigner son éjaculation précoce

Cette section ne donne pas une recette miracle à l’éjaculation précoce (il n’y en a pas). Elle a juste pour objectif de convaincre l’éjaculateur précoce de l’existence de solutions à son problème et de lui donner une idée des voies à explorer. En tout état de cause, l’aide d’un médecin est nécessaire.

Bases

Il existe différentes méthodes sérieuses permettant d’améliorer ce problème. Cependant elles demandent :

  • Un réel investissement de l’homme (et de sa compagne ou son compagnon) ;
  • Une réelle volonté de s’en sortir et une motivation forte (la résolution d’un tel problème passe la persévérance et le fait de ne pas se décourager lors des moments de déception qui ne manqueront pas de jalonner la période de rééducation) ;
  • Un travail mental pour reprendre confiance en soi, aidé par sa partenaire. L’appui d’un médecin compétent dans ce domaine ou un sexologue est donc à recommander.

Il est à savoir également que :

  • L’éjaculation précoce n’est pas due à une malformation physique ;
  • L’hypersensibilité du gland que ressent l’éjaculateur précoce est totalement réversible ;
  • Ce trouble n’est pas sa faute, que ce n’est pas une maladie, mais au contraire, une preuve d’un bon fonctionnement.

Le soutien du partenaire

L’appui du partenaire est fondamental. Souvent l’éjaculateur précoce s’enferme dans un cercle vicieux et se replie sur lui-même. Le dialogue, même s’il est certainement difficile à engager, est un premier pas nécessaire et libérateur. Si la/le compagne/compagnon doit faire le premier pas, elle/il doit trouver les mots qui expriment clairement ses frustrations et ses attentes mais en assurant son compagnon de tout son soutien et son amour. Il ne sert à rien d’attendre : la politique de l’autruche ne permet pas d’espérer trouver une solution miracle et l’attente finit par amplifier les frustrations et le ressentiment qui risquent alors de déteindre sur les autres aspects de la relation de couple.

Pour les éjaculateurs précoces qui ne sont pas en couple stable, il y a tout un travail de rééducation qu’ils peuvent faire seuls. Le besoin de l’aide d’une/un compagne/compagnon n’est nécessaire que pour la phase en couple, pour apprendre à gérer l’excitation. Néanmoins, cette phase peut aller très vite, sans être très contraignante pour la femme/l’homme (à part l’interdiction de pénétration).

Il ne faut pas craindre le jugement d’une/un nouvelle/nouveau compagne/compagnon. Un homme/Une femme qui a des sentiments sera indulgent(e) et attentionné(e), surtout si il/elle voit en face de lui/d’elle quelqu’un de volontaire, de solide, dans sa vie de tous les jours et devant ce problème. Il faut établir avant tout une relation affective et de confiance. Pour le premier rapport, il faut avoir confiance (aidé en cela par des exercices de rééducation et le travail d’autopersuasion). Au moindre échec, il ne faut pas se replier sur soi-même. Il faut dialoguer avec son/sa partenaire.

Les exercices

La correction de l’éjaculation précoce peut être vue comme une rééducation par des exercices. Leur but est d’apprendre à contrôler et stabiliser son niveau d’excitation : ce n’est en effet pas le réflexe éjaculatoire qui échappe au contrôle de l’éjaculateur précoce, mais bien le niveau d’excitation qui conduit au déclenchement réflexe de l’éjaculation. Il n’est pas possible d’agir sur le réflexe éjaculatoire mais uniquement sur le niveau d’excitation le déclenchant.

Voici les exercices à suivre dans un premier temps :

  • Éviter de contracter la musculature pelvienne et les adducteurs des cuisses, car cela précipite l’éjaculation. Il faut au contraire se relâcher comme lors de la miction, et apprendre progressivement à anticiper le réflexe éjaculatoire.
  • Effectuer quotidiennement des séries de musculation de la zone du périnée permettent progressivement de prendre conscience de l’existence de ces muscles et de découvrir des façons de les utiliser, en particulier les effets sur l’excitation des contractions ou des décontractions.
  • Apprendre à repérer les sensations qui annoncent l’imminence de l’éjaculation afin de ne plus se laisser surprendre par son éjaculation.
  • Aborder des techniques de relaxation, comme la sophrologie, ont ici tout leur intérêt et peuvent permettre à l’homme de mieux habiter son corps et d’accroître sa capacité de repérer le seuil éjaculatoire.
  • Effectuer des séances de masturbation pendant lesquelles on s’astreint à ne pas éjaculer avant un certain temps. Cela permet d’apprendre à séparer excitation et éjaculation.
  • Aborder la masturbation autrement : d’ordinaire, l’homme cherche dans la masturbation le soulagement par l’éjaculation, d’une certaine tension sexuelle. Malheureusement, il acquiert ainsi un automatisme d’excitation rapide qui l’amène vers une éjaculation plus rapide. Pour contrer cela, il faut apprendre à savourer toute la masturbation, à prendre plaisir à une érection et à une excitation qui durent, à mieux repérer ses niveaux d’excitation sexuelle.

Dans un second temps, il y a plusieurs exercices à pratiquer selon les programmes de rééducation envisagés :

  • Injonctions paradoxales (éjaculez le plus vite possible !) ;
  • Séances programmées de massages mutuels ;
  • Enseignement du stop and go ou du squeeze (voir plus bas) ;
  • Apprentissage de la stabilisation parfaite de son excitation malgré une très forte stimulation.

Ces techniques peuvent être décevantes lorsqu’elles sont proposées comme des recettes toutes faites. Leur but est d’inciter le patient, avec l’aide de sa partenaire, à faire un travail sur soi, à moduler son niveau d’excitation, à repérer les signes prémonitoires du réflexe éjaculatoire et en influencer le seuil. Alors qu’il vivait le plus souvent une sexualité anhédonique, il est invité à « goûter » le plaisir qui précède et accompagne la décharge éjaculatoire et à partager cette découverte avec son/sa partenaire.

  • La technique comportementale inventée par Seemans et reprise par Masters et Johnson : le squeeze

Elle consiste à demander à le/la partenaire de serrer fortement la base du gland à un signal de l’homme. Cette méthode est efficace si le signal de l’homme est réalisé suffisamment tôt, c’est-à-dire avant de sentir le risque d’éjaculer.

En fait, l’essentiel n’est pas tant le serrement que son signal ; car qui dit signal dit repère : l’homme souligne (repère) ainsi le niveau d’excitation atteint. Il étalonne son excitation. Le serrement n’a pour but qu’une réassurance.

On comprend que si le signal est effectué trop tard, au moment où l’homme sent qu’il risque d’éjaculer, ce serrement va comprimer l’urètre empêchant provisoirement au sperme de s’évacuer ; au relâchement, il coulera sans pression.

  • Le Stop and Go de Kaplan

Elle consiste à varier et même à arrêter les mouvements selon son excitation. On demande à l’homme de se concentrer sur ses sensations ; dès qu’il perçoit les signes annonciateurs de la survenue de son éjaculation, il fait un signe à son/sa partenaire d’arrêter tout mouvement « Stop ».

Son excitation ayant diminué, il fait de nouveau le signal à son/sa partenaire de reprendre la stimulation « Go ». Il s’agit d’une des méthodes les plus simples et des plus efficaces, mais demande une grande concentration.

En cas d’échec, nous devons repérer et évaluer une étiologie névrotique, la cure analytique sera alors à envisager. S’il existe un conflit de couple sous-jacent expliquant l’origine de l’éjaculation prématurée, une thérapie de couple sera alors à envisager.

Les solutions médicamenteuses

Certains médicaments permettent de ralentir l’arrivée de l’éjaculation. Cependant, ces médicaments doivent être prescrits en association avec l’approche psychodynamique et comportementale, et vus comme une aide temporaire.

L’application d’un anesthésique local à base de lidocaïne sur la verge diminue la sensibilité de celle-ci.

Les antidépresseurs et notamment les inhibiteurs de recapture de la sérotonine semble efficaces dans cette indication. Par exemple le Floxyfral (fluvoxamine), le Zoloft (Sertraline), le Prozac (fluoxétine) et le Deroxat (Paroxétine). Comme tout médicament, le recours à des antidépresseurs a des effets secondaires plus ou moins gênants et doit se faire dans le cadre d’un suivi médicalisé.

Remarques

Il existe beaucoup de moyens de faire l’amour qui ne nécessitent pas de pénétration et qui donc libèrent les partenaires du stress de ne pas pouvoir assurer une pénétration qui répond à leur attente ou à leur idée de l’acte sexuel. Et pour toutes ces variantes de l’acte sexuel, un éjaculateur précoce n’est aucunement gêné par son problème.

N’oublions pas que l’acte sexuel est avant tout un moment d’intimité partagé, de relaxation, de tendresse, de recherche de son plaisir et de partage. Nul besoin de rendre ce moment anxiogène en voulant à tout prix se conformer à un modèle.

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