En terre étrangère (roman) - Définition

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Présentation de l’œuvre

En terre étrangère est un roman de science-fiction de Robert A. Heinlein, paru aux États-Unis en 1961, puis en France en 1970. Le titre original du roman, Stranger in a Strange Land est une citation de Moïse dans la Bible, tirée de l’Exode, 2:22. Stranger (l’« émigré » dans la traduction œcuménique française) est la transcription anglaise de l’hébreu « Guershom » (guer sham = "étranger là-bas"), nom que donnent Moïse et Séphora à leur fils.

L’œuvre est dédiée à Robert Cornog (un ami de Heinlein pendant la guerre, chef ingénieur du Projet Manhattan), Fredric Brown et Philip José Farmer, deux écrivains de science-fiction.

Robert A. Heinlein mit dix ans à écrire son roman. Il déclara par la suite : « Je n’étais nullement pressé de terminer ce roman, car l’histoire ne pouvait être publiée commercialement avant que les mœurs du public n’aient changé. Je vis effectivement les mentalités évoluer et il est apparu que j’avais correctement programmé la sortie de mon livre. »

À sa sortie en 1961, ce roman fut un véritable best-seller, faisant venir à la science-fiction des lecteurs qui n’y étaient pas sensibles jusqu’alors. Par les thèmes qu’elle aborde, cette œuvre exerça une influence majeure sur la pensée de la contre-culture des années 1970. Le roman En terre étrangère a connu 19 éditions américaines successives et 4 versions audio (cassette ou CD) entre 1961 et 2003.

Deux versions concurrentes

Les éditeurs de Robert A. Heinlein exigèrent de l’auteur qu’il fasse de larges coupes et qu’il retire une scène au contenu sexuel explicite de son manuscrit. Robert A. Heinlein travailla au remaniement de son manuscrit pendant l’hiver 1960-1961. Des 220 000 mots de la version originale ne subsista qu’une version expurgée de 160 000 mots qui fut publiée en 1961. Ce n’est qu’en 1988 que sa femme, Virginia Heinlein, trouva un éditeur pour la version originale du roman qui sortit finalement aux États-Unis en 1991.

Structure de l’œuvre

Si le roman est formellement découpé en cinq parties et trente-neuf chapitres qui racontent les grandes étapes chronologiques du cheminement existentiel du héros Valentin Michaël Smith, le contexte narratif du récit se divise en deux volets.

Le premier a pour objet le combat des protagonistes contre les manœuvres frauduleuses du gouvernement de la Fédération - de la séquestration du héros jusqu’à la nomination du secrétaire général comme administrateur de ses biens - (parties 1 et 2).

Le second abandonne le contexte juridique et politique pour aborder une thématique religieuse et imaginer l’amorce possible d’une utopique révolution des mœurs - depuis la première visite de l’Homme de Mars à l’Église fostériste jusqu’à la création de l’Église de Tous les Mondes - (Parties 3,4 et 5).

Style

Le style, toujours vif et plein d’humour, alterne entre la description des nombreuses péripéties des protagonistes et les longues tirades philosophiques du personnage dénommé Jubal E. Harshaw sur la vie, le monde, la société, la philosophie, la religion, l’amour, l’argent, l’art, etc. Le savoir encyclopédique du personnage permet à son auteur d’aborder à peu près tous les sujets. Certains commentateurs américains y ont vu des réminiscences du style réaliste de Mark Twain.

Genre

Le roman - qui raconte le parcours initiatique d’un Homme venu de Mars qui découvre la civilisation humaine - est une satire tenant à la fois du roman d'apprentissage et de l’essai philosophique.

Si le roman développe un environnement futuriste propre au genre de la science-fiction (les taxis volent, pilotés par un chauffeur humain ou simplement automatisés, les communications se font par visiophone, les portes se dilatent, etc.), il sait également faire appel à un registre plus fantastique et humoristique, par exemple lorsque, dans la seconde partie du roman, la parole est donnée aux défunts évêques de l’Église fostériste qui sont devenus des anges au Paradis.

Présence de l’auteur

Quelques critiques américains ont vu dans Jubal E. Harshaw, ce personnage de misanthrope sarcastique, mais fort diplômé, le porte-parole des idées de Robert A. Heinlein dans le roman.

Également, dans le roman Jubal E. Harshaw est un auteur d’histoires populaires à succès, écrites à la chaîne sur la base de schémas narratifs convenus et publiées dans la presse ou diffusées sur les ondes radio. Peut-être un clin d’œil ironique aux propres débuts de l’auteur dans la presse populaire des pulp magazines américains.

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