Equality of Educational Opportunity ou plus simplement Rapport Coleman est un rapport du sociologue américain James Coleman publié en 1966 et qui analyse les inégalités dans le système scolaire américain. Ce rapport montre que les différences entre élèves à l'entrée de l'école, notamment liées à l'origine sociale, se retrouvent à la sortie de l'école et souligne l'échec des écoles américaines pour lutter contre ces inégalités.
James S. Coleman (1926-1995) considérait la compréhension du fonctionnement des systèmes sociaux comme l’objet central de la sociologie. Sa conviction était que la Science Sociale et la théorie sociale pouvait contribuer à l’amélioration de l’organisation sociale, « with a system’s responsiveness to the interest of persons as his normative standard of performance » [Mardsen, 2005 : 1]. The Equality of Educational Opportunity (EEO) ou rapport Coleman a été mandaté par le US Civil Rights Act de 1964. Cette impressionnante enquête s’est déroulée sur une période de 16 mois, depuis ses débuts jusqu’à la publication, et intègre dans son échantillon un millier d’établissements scolaires, soit environ 600 000 étudiants prospectés. L’hypothèse initiale du EEO, se base sur un sens commun généralement accepté selon lequel les mauvaises performances scolaires des élèves pauvres et issus de minorités ethniques s’expliquent par le manque de ressources financières de leurs établissements scolaires. Le rapport Coleman montra au contraire que parmi les écoles étudiées, l’écart entre les ressources n’était pas si important qu’attendu, mais surtout que l’effet des ressources sur la réussite scolaire des élèves n’était pas aussi important que l’origine socio-culturelle des familles (family background). Les principaux apports de l’EEO se déclinent autour de la ségrégation scolaire ([School Segregation]) du fossé de la réussite ([Achievement Gaps]) et de l’effet d’école ([School Effects]).
Une partie importante du rapport Coleman est consacrée au fossé racial de la réussite scolaire. Ainsi, Coleman a mis en évidence puis chiffré le « fossé blancs / noirs (Black-White Gap) de la réussite académique. Pourtant, si ce fossé a montré une certaine évolution (c’est-à-dire une diminution) depuis quarante ans, et ce, grâce aux politiques de déségrégation, force est de constater que la tendance s’est largement ralentie fin des ‘80s, en concomitance avec le retrait des politiques de déségrégation. On pourrait dès lors croire que ces deux phénomène (le « Black-White Gap » et la (dé)ségrégation) soient liés de manière causale, mais, c’est un pas de trop. En effet, des études consécutives au rapport Coleman ont montré que les bénéfices des politiques de « déségrégation » sont surtout imputables à la partie sud du pays et pour la période des années 1970, « otherwise, desegregation has not been a prominent source of change in the achievement gap ».
Autrement dit, le EEO et ses découvertes ont été largement utilisé pour promouvoir les politiques d’intégration raciale et socioéconomique à l’école. Ces politiques n’ont pourtant pas été sans effets pervers, parmi lesquels l’exode de Blancs vers les villes afin d’échapper aux « busing plans ».