Le groupe E.636 a été produit en trois séries distinctes :
Le premier exemplaire, "E.636.001", sera mis en service en mai 1940, et pendant la guerre, 108 autres exemplaires seront livrés jusqu'en 1943 par plusieurs constructeurs comme Breda C.F., OM CGE, Officine Meccaniche Reggiane, Magneti-Marelli et Officine Ferroviarie Savigliano.
Les motrices N°042, 068, 076, 078, 079 et 105 furent détruites lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, et le conflit à peine terminé, le besoin pressant de nouvelles locomotives poussa les FS à commander la reprise de la production des "E.636" dont 469 exemplaires de cette série seront produits, y compris les 108 premiers exemplaires.
En complément des constructeurs ayant produit la première série, d'autres ont aussi construit la E.636 : Fiat Ferroviaria, Tecnomasio, Pistoiesi et Ansaldo. Au cours des années suivantes, des améliorations techniques améliorèrent encore la fiabilité qui sera le point de départ de la conception des nouveaux groupes de locomotives FS E.646 et FS E.656 qui, bien qu'étant des modèles différents, porteront le nombre de modèles dérivés construits à 1.219 exemplaires.
Actuellement le premier modèle construit de cette brillante série, la E.636-001 est basée au dépôt de Palerme.
La nouvelle locomotive E.636 était composée de deux demi-caisses articulées, avec trois bogies indépendants à deux essieux. Le poids était ainsi réparti sur plus de contacts sur la voie. De plus, le grand nombre de roues permettait une meilleure fonctionnalité sur les voies en pente typiques du réseau italien. Les équipements de traction furent disposés selon une nouvelle implantation plus rationnelle et qui permettait de mieux répartir le poids de 101 tonnes.
Les E.636 bénéficiaient les mêmes moteurs électriques que la E.626, les moteurs 32R, mais qui s'avérèrent de puissance insuffisante pour garantir l'efficacité attendue de ces motrices. Il sera remplacé par le plus moderne 32R5.
Certaines "E.636" ont une histoire particulière liée à des expériences ou des essais. La plus fameuse est certainement la Camilla E.636.284, qui possède des façades très particulières et uniques dans ce groupe. Récupérée après un grave accident en 1988, près de Villastellone dans la province de Turin, elle fut réparée dans les ateliers de l'"Officina Grandi Riparazioni" de Verona Porta Vescovo. Sa caisse fut modifiée pour lui greffer deux cabines du type E.656 VI série tout en maintenant l'équipement intérieur de la série E.636 traditionnelle, au titre d'une expérience en vue de la remise à niveau de toute la flotte encore en service, afin de les rendre compatibles avec les normes européennes et la loi italienne sur la sécurité du travail "Loi 626". Cette expérience restera unique, les autres exemplaires recevront un revamping.
Cette motrice restera avec sa livrée gris perle - rouge signal, fait maintenant partie des modèles historiques de Trenitalia depuis l'été 2006. Le 7 juillet 2006 ce modèle unique a quitté le centre de "Milano Smistamento", où elle était attachée depuis de longues années pour Tirano, où elle sera préservée grâce au club des passionnés "Ale883". La légende veut que le surnom Camilla provienne de l'inscription du prénom de sa fiancée qu'un des ouvriers chargé de sa réparation ait écrit à la craie sur le panneau avant.
La E.636-082 a servi de motrice d'essais pour tester un système de freinage rhéostatique. De grosses prises d'air ont été ajoutées latéralement. L'installation électrique a été modifiée et des ventilateurs ont été ajoutés pour le refroidissement ainsi qu'un inverseur.
Le résultat très positif de cette solution permit son introduction sur les nouvelles locomotives FS E.444.
Récemment la E.636-385, a servi de base pour le projet "PV-Train" (Train Photovoltaïque), avec l'installation sur le toit de cellules photovoltaïques de 24 volt pour la recharge des batteries et l'alimentation des systèmes auxiliaires pendant le stationnement. Le projet fut très concluant et cette motrice est conservée en l'état dans le parc historique de Trenitalia depuis juin 2006.