La Faculté de Médecine d'Alger a vu le jour le 30 décembre 1909 par promulgation de la loi portant création de l'Université d'Alger. Le décret du 4 janvier 1910 organisa l'enseignement.
Si la pratique de la médecine en Algérie existait depuis longtemps, attestée par nombre d'usages et de documents, c'est avec la colonisation française, que la médecine moderne s'installa dans le pays.
Deux années après l'entrée des Français en Algérie, il existait déjà une École d'Instruction de l'Armée organisée par Baudens à l'hôpital du Dey de Bab El Oued (futur hôpital Maillot).
Les médecins et pharmaciens de l'armée tenaient à l'honneur d'y enseigner l'anatomie et la chirurgie. C'étaient Stephanopoli, Molinard, Guyon, Maillot, Monard, Chevreau qui légua sa bibliothèque à l'école, Desbrières, Juving....
Mais en juin 1836 Clauzel supprimait l'Hôpital d'Instruction.
Dès 1849, la Société de Médecine d'Alger réclamait l'institution d'une école de médecine. Ce désir semblait prématuré, mais le projet, repris en 1854 sous l'impulsion de Bertherand , médecin principal de l'armée, aboutit. Ce dernier fut le Directeur Fondateur de l'École Préparatoire de Médecine et de Pharmacie d'Alger créée par décret du 4 août 1857. Pour rendre hommage à ses efforts et afin de perpétuer son souvenir, le Conseil de l'école décida d'apposer sur le frontispice du grand amphithéâtre de clinique une plaque portant ces mots : « A Bertherand, fondateur de l'École de Médecine ». Le siège de l'école était rue René Caillé au numéro 4, une perpendiculaire à la rue Bab Azzoun.
Après l'hôpital du Dey c'est à l'hôpital Mustapha Pacha que des cours seront donnés aux étudiants. Le corps enseignant comprenait huit professeurs titulaires et quatre professeurs suppléants. Les diplômes que l'école était autorisée à délivrer étaient ceux « d'officiers de santé, pharmaciens et sages-femmes de 2ème classe ».
Le nombre d'élèves en 1859 était de 21 et en 1882 de 72. La progression était lente. En 1865 la première étudiante en médecine inscrite fut Melle Renggen de la Lime.
Parmi les enseignants, nous notions les docteurs Bruch (1859); Patin (1863); Alcantara (1863); Trollier (1868); Sédillot (1869), Trollard (1869); Texier (1870); et le pharmacien Roucher (1858).
En application de la loi du 20 décembre 1879, l' École Préparatoire de Médecine et de Pharmacie d'Alger connut une évolution qui aboutit à sa transformation en École Supérieure de Médecine et de Pharmacie, sous les auspices de la Faculté de Médecine de Montpellier qui délivrait les diplômes.
À cette époque, Mohamed Seghir Benlarbey (1850-1939) premier médecin algérien, soutint sa thèse 1884.
En 1887, les Écoles de droit, lettres, sciences et médecine qui étouffaient dans des locaux exigus furent rassemblées en un Palais commun édifié au Camp d'Isly.
L'école s'illustrait par les travaux de Battandier , Cochez, Vincent, Trolard , Trabut, , Moreau, Soulié, Cange.... et les professeurs avaient réussi à créer des publications telles que la Gazette médicale de l'Algérie, Alger médical et le Bulletin médical de l'Algérie.
À la direction se succédaient les docteurs Texier (jusqu'en 1895), Bruch (1895-1904) et Curtillet. Ce dernier, chirurgien lyonnais, qui dirigea l'école de 1904 à 1909, assista à l'élévation de celle-ci en faculté dont il fut le premier doyen de 1910 à 1922.