La fluorose est une pathologie liée à un excès de fluor.
Le fluor est considéré depuis quelques décennies comme bénéfique pour les dents, mais à très faibles doses : il protège alors des caries grâce à un important effet cariostatique induit par sa fixation durant l’organogenèse (formation) des couronnes dentaires sur l’émail dentaire (certains cristaux d’hydroxy-apatite y sont remplacés par des cristaux de fluoro-apatite, plus résistants à la carie).
Des surdosages faibles peuvent induire une fluorose dentaire. L'Afssaps a modifié en décembre 2008 ses recommandations sur la prescription fluorée, et ne recommande plus de supplémentation entre 0 et 6 mois. Il existe des détracteurs à l’usage préventif du fluor, notamment lorsqu’administré via l’eau potable comme aux États-Unis ou via le sel fluoré.
Le fluor atteint les dents de deux manières :
Selon les données disponibles en 2005 pour l’Institut national de recherche dentaire des États-Unis (données de 1986 à 1987) et pour les CDC des États-Unis de 1999 à 2002, les problèmes liés à des excès de fluor sont en augmentation aux États-Unis.
Les CDC américains ont trouvé une prévalence accrue de 9 % de la fluorose chez les enfants américains d’aujourd’hui par rapport à une étude datant d’il y a 20 ans. Cette étude a également fourni une preuve supplémentaire que les Américains noirs sont plus touchés par la hausse des taux de fluorose que les enfants de la population blanche.
Cette pathologie est plus fréquente dans les zones rurales où l’eau potable provient de puits peu profonds ou pompes manuelles (le fluor est un polluant qui peut avoir une origine industrielle (industrie de l'aluminium, industrie nucléaire, chimie… activités susceptibles d’être à l’origine de retombées aériennes) et agricole (lorsqu’il est introduit dans le sol via les engrais, pesticides, ou éventuellement l'épandage de boues d’épuration) et le risque augmente dans les régions où l’eau potable a une teneur en fluorure de plus de 1 ppm (partie par million), et là où les enfants consomment peu de calcium.
H. Trendley Dean (dentiste du service de santé publique des États-Unis), après avoir dans les années 1930 étudié la maladie des dents marbrées (ou chinées) et montré le lien entre cette maladie et la teneur en fluor de l’eau prélevée sur 345 communes du Texas a en 1942 a proposé une liste de critères d’aide au diagnostic de la fluorose dentaire (H.T. Dean’s fluorose indice), encore utilisé comme système de classification. On l’applique à partir de la forme la plus grave de fluorose observée sur deux ou plusieurs dents du patient.
| Critères | Description de l’émail |
|---|---|
| Dent normale | Aspect lisse et glacé, couleur blanc-crème, surface claire et translucide. |
| Suspicion | Quelques taches blanches, ou points blancs. |
| Fluorose très légère | Petites taches opaques (évoquant des morceaux de papier blanc qui seraient collés sur la dent), couvrant jusqu’à 25 % de la surface de la dent. |
| Fluorose moyenne | Des zones opaques blanches couvrant jusqu’à 50 % de la surface de la dent. |
| Fluorose modérée | Toute la surface des dents est touchée, avec une usure marquée des surfaces en contact. Des taches brunes sont parfois présentes. |
| Fluorose grave | Toute la surface de toutes les dents est touchée ; avec piqûres discrètes éparses ou groupées. Présence de taches brunes. |