Une eau potable est une eau devant satisfaire à un certain nombre de caractéristiques la rendant propre à la consommation humaine.
Les standards servant de référence dans ce domaine sont différents selon l'autorité en charge de cette définition. L'eau potable est donc une notion différente à travers le monde et le fruit d'une histoire et d'une vision culturelle locale.
Par exemple, les paramètres pouvant être réglementés sont :
Les eaux dites “de source” sont des eaux naturellement propres à la consommation humaine. Les seuls traitements qu’il est permis de leur appliquer sont l’aération, la décantation et la filtration. Les eaux naturellement gazeuses, qui contiennent du gaz carbonique dissous, peuvent également être regazéifiées avant d’être embouteillées.
Les eaux minérales, elles, sont des eaux de source ayant des propriétés particulières : elles ont des teneurs en minéraux et en oligo-éléments qui peuvent leur donner des vertus thérapeutiques. Comme les eaux de source, elles ne peuvent être traitées. Une eau ne peut être qualifiée en France de minérale que si elle a été reconnue comme bénéfique pour la santé par l’Académie nationale de médecine. En ce sens, c'est un alicament.
De la qualité des eaux brutes (ressource en eau avant tout traitement de potabilisation) va dépendre :
En application du droit communautaire, les eaux superficielles destinées à la production alimentaire doivent répondre à des exigences de qualité précises.
Le système de classification actuel s'articule autour de deux éléments :
Une nouvelle directive européenne a été adoptée fin 1998 pour remplacer la directive du 15 juillet 1980 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. Son contenu a été transposé en droit français par le décret 2001-1220 (décret n° 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine, à l'exclusion des eaux minérales naturelles. Ce texte est désormais intégré dans le Code de la santé publique (article L 1321).
Sont soumises aux contraintes des eaux destinées à la consommation humaine (" l'eau du robinet ") :
Toutes ces eaux doivent remplir trois conditions :
La qualité de l'eau potable est soumise à deux types de contrôles, que son distributeur soit public ou privé :
L'arrêté d'autorisation délivré par le préfet détermine les points où les prélèvements aux fins d’analyse doivent être pratiqués :
Que se passe-t-il quand l’eau ne respecte plus les exigences de qualité ? Le distributeur, public ou privé, a une obligation d'alerte dès qu'il constate le non-respect des exigences de qualité. Il doit :
En cas de dépassement des limites de qualité, il doit également prendre des mesures correctives pour rétablir la qualité de l'eau, " que le non-respect soit ou non imputable à l'installation privée de distribution ".
L'oxydation, par le chlore ou l'ozone, agit sur les métaux (fer, manganèse), sur les matières organiques et détruit ou inactive les germes vivants, les virus et les bactéries. Les procédés de substitution d'ions par échange d'ions sur des résines spécifiques sont utilisés pour la dénitratation et l'adoucissement de l'eau.
Des cultures bactériennes appropriées mises en contact avec l'eau à traiter éliminent certains éléments indésirables.
Les divers traitements produisent des boues. Dans la plupart des cas, elles sont déshydratées, puis mises en décharge, épandues ou envoyées vers la station d’épuration.
Sur les 36 700 communes existant en France, 23 000 sont regroupées en 2 000 organismes de coopération intercommunale pour mettre en place un service unique commun d'eau. Le plus grand organisme public français dans le domaine de l'eau est le Syndicat interdépartemental des eaux du nord de la France, qui regroupe 650 communes essentiellement rurales du Nord, du Pas-de-Calais et de l'Aisne.
Plus de 13 000 communes gèrent l'eau de façon isolée.
Quelques communes sont dépourvues de réseau public de distribution d'eau, mais elles ne comportent qu'un très faible nombre d'habitants et, aujourd'hui, 99 % de la population française est raccordée à un réseau d'eau potable.
On rencontre deux principaux modes de gestion :
Selon une étude de NUS Consulting (en janvier 2006), le prix moyen global par m3 d’eau relevé en Europe s'établit à 3,02 € par m3. Outre la France, l'étude portait sur les pays suivants : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède.
La France est, avec 2,77 € par m3 (soit 0,0027 € par litre), dans la fourchette basse parmi les dix, après la Suède, l'Espagne et l'Italie. Les prix moyens varient entre 0,79 € le m3 en Italie et 5,12 € le m3 au Danemark. Ce sont les pays du nord de l'Europe qui sont les plus chers à l'exception de la Suède.
Le prix de l'eau correspond à l'ensemble des opérations qui concernent : la production de l'eau potable, la distribution et, dans la plupart des cas, la dépollution des eaux usées.
En 2 000, 42 % environ du prix de l’eau était lié à la distribution d’eau potable ;
31 % environ concerne la collecte et le traitement des eaux usées ;
27 % environ correspond à des redevances et à des taxes, dont la TVA.
Les redevances sont destinées à des organismes publics (comme les agences de l’eau) dont la mission est de protéger les ressources naturelles en eau et de financer des équipements pour l'alimentation en eau potable ou la protection du milieu naturel.
L'Homme a un besoin moyen au niveau mondial de 20 à 50 litres d'eau par jour (alimentation, hygiène, etc.). Un enfant dans un pays développé consomme 30 à 50 fois plus d'eau que dans un pays en voie de développement.
Un milliard de personnes restent exclues d'un approvisionnement en eau (essentiellement en Asie et en Afrique) alors que 2,4 milliards n'ont pas de service d'assainissement.
En 2006, 25 000 personnes meurent chaque jour en raison d'une consommation d'eau insalubre.