Georges Cuvier - Définition

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Cuvier et Balzac

Balzac, qui tout d'abord admirait Cuvier, s'est pourtant moqué de lui en le surnommant « baron cerceau » dans le conte satirique Guide-âne à l'usage des animaux qui veulent parvenir aux honneurs et en le traitant « d'habile faiseur de nomenclatures » Puis dans la querelle qui opposa Cuvier à Étienne Geoffroy Saint-Hilaire à partir de 1830 sur le sujet de l’unité de composition organique, il prit parti pour Saint-Hilaire. « Ce serait une erreur de croire que la grande querelle qui, dans ces derniers temps, s'est émue entre Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, reposait sur une innovation scientifique(...)La proclamation et le soutien de ce système, en harmonie d'ailleurs avec les idées que nous nous faisons de la puissance divine, sera l'éternel honneur de Geoffroy Saint-Hilaire, le vainqueur de Cuvier sur ce point de la haute science, et dont le triomphe a été salué par le dernier article qu'écrivit le grand Goethe. »

Son œuvre

Cuvier est parmi les fondateurs de l'anatomie comparée moderne. Il énonce le principe de subordination des organes et de corrélation des formes. Ainsi il va proposer une classification du règne animal en quatre parties et cela, en structurant l'étude de l'anatomie comparée des animaux. Le système nerveux, respiratoire et les organes, de plus en plus subordonnés indiquent successivement l'ordre, la famille, le genre et enfin l'espèce.

À la faveur de cette loi, il a pu créer pour ainsi dire un monde nouveau : ayant établi par de nombreuses observations qu'il a dû exister à la surface du globe des animaux et des végétaux qui ont disparu aujourd'hui, il est parvenu à reconstruire ces êtres dont il reste à peine quelques débris informes et à les classer méthodiquement.

Son œuvre ne lui permit cependant pas de comprendre l'intérêt du transformisme de Lamarck, contre lequel il s'insurgea, et de deviner les perspectives de la théorie de l'évolution.

Cuvier représentait la pensée scientifique dominante en France, en accord avec l’esprit religieux catholique, et son influence était grande. Il a estimé que Saartjie Baartman était la preuve de l'infériorité des Noirs africains qu'il tenait pour « la plus dégradée des races humaines, dont les formes s'approchent le plus de la brute, et dont l'intelligence ne s'est élevée nulle part au point d'arriver à un gouvernement régulier ». Peu après la mort de celle-ci, il entreprit de la disséquer au nom du progrès des connaissances humaines. Il réalisa un moulage complet du corps et préleva le squelette ainsi que le cerveau et les organes génitaux qui furent placés dans des bocaux de formol et exposés au Musée de l'Homme. En 1817, il exposa le résultat de son travail devant l'Académie de médecine. La publication de ses Observations sur le cadavre d'une femme connue à Paris et à Londres sous le nom de Vénus hottentote témoignent des théories racistes et des préjugés des scientifiques de l'époque. Il y affirme notamment la pertinence d'une classification des races humaines sur la base « squelette de la tête », condamnant « à une éternelle infériorité les races à crâne déprimé et comprimé ».

Enfin, il a donné à la géologie de nouvelles bases, en fournissant les moyens de déterminer l'ancienneté des couches terrestres par la nature des débris qu'elles renferment. C'est lui, notamment, qui baptisa la période du jurassique de l'ère secondaire (ou mésozoïque) en référence aux couches sédimentaires dans le massif du Jura, qu'il connaissait bien.

Il pratiquait l’Actualisme ou l’Uniformitarisme (terme employé par William Whewell en 1832 : « Les chocs actuels sont les mêmes que ceux du passé. »), et il était en accord avec les idées catastrophistes et fixistes.

Dans son ouvrage Les Révolutions de la surface du Globe (1825), Cuvier constate les disparitions et les apparitions de plusieurs espèces en même temps et admet des crises locales.

Certains verront en lui le fondateur d'un paradigme nouveau des sciences sociales, conduisant en droite ligne au positivisme d'Auguste Comte et à la sociologie classique. Alcide Dessalines d'Orbigny et Pierre-Joseph van Beneden furent de ses élèves.

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