Greffe (médecine) - Définition

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Introduction

En médecine, une greffe ou transplantation est une opération chirurgicale consistant à remplacer un organe malade par un organe sain, appelé « greffon » ou « transplant » et provenant d'un donneur. La différence entre transplantation et greffe est que la première est réalisée avec une anastomose chirurgicale des vaisseaux sanguins nourriciers et/ou fonctionnels, alors que la seconde est vasculaire. Font donc l'objet de transplantations les organes (généralement) : cœur, poumon, foie, reins, tandis que les greffes concernent la cornée, la moelle, etc. En conséquence, parler d'une « greffe cardiaque » est un abus de langage, et un non-sens sur le plan médical.

Types de greffe

Les types de greffes peuvent être classés suivant l'origine du greffon :

  • Isogreffe : le greffon appartient au vrai jumeau du receveur, cas par essence rarissime.
  • Allogreffe : le donneur et le receveur appartiennent à la même espèce. C'est le cas le plus fréquent.
  • Xénogreffe : le donneur est d'une espèce différente mais proche génétiquement du receveur. Les xénogreffes sont pour l'instant essentiellement expérimentales.
  • Autogreffe : le greffon appartient au receveur. Il s'agit essentiellement de tissus ou de cellules.

Prélèvement d'organe

À partir d'un donneur en état de mort encéphalique

C'est un état très différent du coma, puisque le cerveau est définitivement détruit.

La mort encéphalique, définie comme la "destruction du tronc cérébral associée à celle des hémisphères du cerveau", est un état très rare (environ 3000 identifiés en France sur environ 500.000 décès).

Son diagnostic doit être effectué par deux médecins non impliqués dans une quelconque activité de transplantation. La mort encéphalique est déclarée après examen clinique constatant :

  • l'absence de conscience
  • l'absence de réflexes du tronc cérébral
  • l'absence de ventilation spontanée
  • La destruction totale et définitive du cerveau, confirmée par deux encéphalogrammes ou une artériographie cérébrale.

À partir d'un donneur vivant

Une personne en bonne santé a la possibilité de donner un organe de son vivant. C’est le cas par exemple du rein, d’une partie du foie ou très rarement du poumon. On peut en effet vivre en bonne santé avec un seul rein, une partie du foie (car c’est un organe qui se régénère rapidement) ou une partie des poumons.

Ce don n’est possible que si le donneur est majeur et très proche du receveur. La loi de bioéthique fixe la liste des personnes qui peuvent donner un organe de leur vivant. Cette liste est constituée par la famille proche (père, mère, conjoint, frères et sœurs, enfants, grands-parents, oncles, tantes, cousins germains, conjoint du père ou de la mère), ainsi que toute personne ayant vécu pendant au moins deux ans avec le receveur.

Les transplantations issues de donneur vivant les plus fréquentes concernent le rein, le risque pour le donneur étant extrêmement faible. Elles présentent en outre plusieurs avantages pour le receveur : elles fonctionnent en général mieux et plus longtemps que les greffes de rein à partir de donneur décédé. En outre, elles permettent de raccourcir ou de supprimer la période difficile d’attente en dialyse, ce qui comporte des avantages considérables sur les plans familiaux, personnels et professionnels. Pour le foie et le poumon, les risques pour le donneur sont beaucoup plus importants.

Il n'y pas d'age limite pour être donneur.

Sur patient après arrêt cardiaque définitif

Sous certaines conditions bien précises (contraintes temporelles notamment) les organes (rein, foie, poumon) de personnes en arrêt cardiaque et respiratoire définitif peuvent être prélevés. On sait aujourd’hui que les résultats des greffes de ces organes sont aussi bons que ceux provenant de donneurs en mort encéphalique. Des programmes de ce type ont démarré en France fin 2006. On estime qu'ils pourraient conduire à augmenter d'environ 30% le nombre de greffons disponibles.

Selon le protocole français, anglais et espagnol , le diagnostic d’arrêt circulatoire persistant est évoqué devant la constatation de l’absence d’une reprise d’activité cardiaque au bout de 30 minutes de réanimation médicalisée bien conduite, réalisée sur les lieux de l’intervention. Devant cet échec de la réanimation médicale, le transfert du patient est alors envisagé vers un centre hospitalier et les manœuvres thérapeutiques (ventilation mécanique, massage cardiaque continu) sont poursuivies. Le constat de décès, comportant la constatation d’un arrêt cardiaque irréversible pendant 5 minutes après l’arrêt des manœuvres de réanimation, est effectué en milieu intrahospitalier et l'éventualité d'un prélèvement peut être envisagée.. Le prélèvement est alors effectué idéalement le plus tôt possible (le temps entre la constatation du décès et la mise en conditionnement du greffon pour le transport ne devant pas excéder la demi-heure pour le foie, dans l'heure pour les reins).

Le donneur peut être également décédé depuis quelques heures (don de cornée).

La vente d'organes

La vente d'organes est strictement interdite en France, elle est considérée comme un délit. C'est puni par la loi. Tout contrevenant risque sept ans de prison et 100 000 € d'amende. Le don et la greffe d'organes sont en France l'activité médicale la plus réglementée, dont l'organisation est encadrée par l'Agence de la biomédecine.

Sur le plan international, bien que posant un problème d'éthique et de sécurité sanitaire, c'est une pratique qui se développe : près de 5 % des transplantations seraient faites sur cette base (achat d'un organe d'un « donneur », essentiellement issu d'un pays pauvre). Près de 10 % des transplantations de rein au niveau mondial se feraient également par ce biais.

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