Les péages, sous des dénominations diverses, continuèrent à être la principale ressource financière appliquée aux grands chemins, mais les dons permettirent également de construire certains ouvrages.
Sur la taille Les tailles, contributions directes et foncières, rendues perpétuelles en 1440 par Charles VII, ne paraissent pas avoir fourni de bonne heure des ressources pour les travaux publics. Des lettres patentes du 7 février 1598 rappellent que, pour contribuer à la construction du pont Neuf à Paris qui fut commencé en 1578, il avait été ordonné qu'il serait imposé et levé sur les généralités de Paris, Châlons, Amiens et Orléans, une crue d'un sol par livre du principal de la taille, et prescrivent l'application de ce fonds à la continuation de l'ouvrage.
La presque totalité des ponts et autres ouvrages destinés à franchir les passages difficiles, qui furent construits en France jusqu'au XVIIesiècle est financée par les péages. Mais, après la construction, il fallait entretenir ; réparer et reconstruire. Or les réparations et les reconstructions ne se faisaient pas, bien que les péages continuaient à se percevoir. Aussi voit-on que la plupart des actes de concession depuis le XIVe siècle ont pour objet des reconstructions ou restaurations: et pour les péages établis antérieurement, dont les concessions ne nous sont pas parvenues, leur existence nous est surtout connue par les doléances auxquelles donne lieu le détournement de leurs produits et par les mesures prises, ou plutôt tentées à diverses époques, par le pouvoir royal, pour les abolir ou pour en faire appliquer les deniers aux entretiens et restaurations.
Malheureusement la fréquente répétition de ces mesures et les termes mêmes des édits qui les promulguent accusent leur inefficacité. De sorte que les péages, nés du besoin de faciliter la circulation, sont devenus un de ses principaux obstacles et ont justifié l'antipathie prononcée qui a survécu en France à leur généralisation et à leurs abus.