Histoire des Seychelles - Définition

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Introduction

Cet article traite de l'histoire des Seychelles, îles de l’Océan Indien.

L’époque précoloniale

Parce qu’elles se situent trop loin des routes de navigations fréquentées, il est à peu près certain que les Seychelles n’ont pas été visitées par les premiers marins perses et arabes qui ont navigué dans l’océan Indien autour des côtes asiatiques, du golfe Persique, de l’Afrique du Nord et de la mer Rouge. En revanche, il ne fait pas de doute qu’ils furent bien, plus tard, les premiers visiteurs des Seychelles, longtemps avant sa « découverte ». Le marchand Al Mas’eudi qui s’est rendu régulièrement aux Maldives au XIVe siècle a évoqué dans ses écrits les « hautes îles » qui se trouvaient sur sa route. La découverte de tombes en 1910 a confirmé la présence de marins arabes sur l’île. Dans des documents du XIVe siècle et du XVe siècle, les Seychelles apparaissent sous le nom de Zarin, les sœurs.

Les Portugais ont été les premiers européens à s’aventurer dans l’océan Indien. En 1498, Vasco de Gama passe le cap de Bonne-Espérance et est le premier Européen à atteindre l’Inde – avec l’assistance d’un navigateur arabe. En 1502, lors d’un second voyage vers l’Inde, Vasco de Gama atteint des îles qui appartiennent aujourd’hui aux Seychelles. À partir de 1506, les Seychelles commencent à apparaître sous différents noms sur les cartes portugaises. Il est donc vraisemblable que les Portugais sont passés à plusieurs reprises à proximité de ces îles et y ont éventuellement fait escale. Aucun élément ne permet de supposer qu’ils aient fondé des colonies, les îles leur servant avant tout de source d’approvisionnement en nourriture, par exemple avec les tortues géantes. Avec l’aide de navigateurs arabes, les Portugais explorèrent la région : Madagascar, l'archipel des Comores, la Réunion et l’île Maurice.

À partir du XVIe siècle, les Anglais commencèrent à naviguer dans l’océan Indien. En 1609, une expédition de la British Indian Ocean Company accosta sur les îles qui portent aujourd’hui le nom de Mahé, Sainte-Anne, Île du Nord, Silhouette et Praslin. Ils y restèrent une semaine avec la certitude d’être les premiers à y poser le pied.

À partir du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle, les Français et les Hollandais naviguent à leur tour dans l’océan Indien. Les Français disposent d’une première base fortifiée sur la pointe de Madagascar avec Fort-Dauphin, puis bientôt sur l’île Bourbon, aujourd’hui la Réunion. À partir de cette époque, les navires de commerce anglais, français et hollandais croisent de plus en plus régulièrement dans la région et, attirée par l’appât du gain, la piraterie se développe. On a trouvé des traces du passage de pirates sur l’île Frégate et sur Mahé.

Les Seychelles sous domination anglaise

Envoyé par le roi britannique, Barthelemy Sullivan prend la place de Quincy comme gouverneur des Seychelles le 21 avril 1811. Le roi de France cède formellement les Seychelles et Maurice aux Britanniques le 30 mai 1814. Le principal changement qu’apporte la souveraineté britannique est l’abolition de l'esclavage en 1812. Il faut cependant attendre 1836 pour que cette interdiction soit effectivement appliquée sur toutes les îles de l’archipel. À cette époque, parmi les 7 500 habitants de l’île, on retrouve plus de 6 600 esclaves, dont 2 231 Créoles, 4 000 Africains, 300 Malgaches et 40 Hindous. Les esclaves libérés travaillent dès lors comme « apprentis » contre un maigre salaire. À partir de 1839, ils obtiennent le droit de décider s’ils préfèrent continuer à travailler pour leur employeur ou se mettre à leur compte. Beaucoup se contentent de culture vivrière et un grand nombre de grandes plantations périclitent. Néanmoins, leur situation générale s'améliore. Un certain nombre de planteurs se contentent de vivre des dédommagements qu’ils ont reçus pour la libération de leurs esclaves. Il se développe une population de pêcheurs, artisans et petits paysans.

Dans les années qui suivent, la situation économique se dégrade : l’administration anglaise, pour garantir l’interdiction de l’esclavage, contraint tout commerce à passer par Maurice, la concurrence de l’agriculture américaine et mauricienne se fait sentir et les propriétaires terriens manquent de main d’œuvre.

Contrairement aux habitants de l'île Maurice, les Seychellois ne sont pas autorisés à faire venir des travailleurs hindous, les Coolies, et doivent se contenter de la main d’œuvre disponible sur place. Ils compensent cette situation en développant la culture des noix de coco afin d’exporter l'huile de palme. La situation économique reste néanmoins très précaire et la population chute à 5 500 habitants.

Malgré la souveraineté britannique et le serment de fidélité à George III du Royaume-Uni, la population est toujours française et catholique dans l'âme. Elle perçoit d'autant plus mal l'arrivée du premier pasteur anglican sur l’île en 1832. Une mission catholique est fondée le 20 septembre 1853 avec le soutien de la population et malgré les réticences du gouverneur. En février 1854, 5 000 Seychellois sont baptisés.

Le 12 octobre 1862 a lieu la seule catastrophe naturelle qu’a connue l’île : un glissement de terrain – connu aujourd’hui aux Seychelles sous le nom créole de Lavalas – fait une centaine de morts et emporte 30 000 palmiers. Cette catastrophe est suivie de la dernière grande vague d'immigration. Les négriers arabes et européens interceptés par la marine anglaise sont conduits à Victoria. Les esclaves y sont libérés et on leur attribue un lopin de terre sur l’île. Entre 1860 et 1874 arrivent de cette manière environ 3 000 nouveaux habitants. De même qu’à Maurice, l’ouverture du canal de Suez favorise l’économie, l’île devenant beaucoup plus facile à atteindre depuis l’Europe. Les Seychelles exportent l’huile de palme, mais aussi la vanille, le cacao, le café et le clou de girofle.

Cette vague d'immigration est suivie à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle par l’arrivée régulière d’opposants africains à l'impérialisme anglais, dont le roi Prempe du Ghana, les rois Unvanga et Bunjoro de l'Ouganda actuel, le sultan Mahmud Ali de Somalie et le premier ministre égyptien Saad Zaghoul Pascha. À la fin du XIXe siècle sont construits le premier hôpital et le premier hôtel. Par ailleurs, il est désormais possible de télégraphier à Londres via Zanzibar. L’économie est florissante et la population s'élève à 20 000 habitants en 1900.

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