Hôpital-sanatorium Sabourin - Définition

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La génèse du projet

La Commission administrative des Hospices civiles de Clermont-Ferrand décide en 1929 de lancer un concours pour la construction d’un « hôpital-sanatorium moderne ». Un cahier des charges est établi, prévoyant notamment le nombre de lits, un allotissement du marché et une prime aux candidats. Le concours est anonyme et la Commission donne des titres aux projets reçus. Le concours est lancé par la délibération de la Commission en date du 20 décembre 1929.

Dans son procès-verbal du lundi 7 avril 1930, la Commission indique que « l’ensemble ayant été jugé nettement insuffisant tant par le manque d’études du terrain, de son orientation, de sa pente, de la nature de son sol que par le manque d’observation du programme en lui-même, la Commission décide de ne retenir aucun projet et de n’attribuer aucun prix, dès lors de ne pas ouvrir les enveloppes portant le nom des candidats ». Elle va cependant tenir compte de l’effort fourni par trois des concurrents. Toujours dans le procès verbal de 1930, elle décide d’attribuer à simple titre d’indemnité, des sommes de l'ordre de 2 000 francs à ces trois projets.

La Société Centrale des Architectes indique, par courrier du 20 mars 1930, que « la Commission mixte des Concours publics, dans sa séance du 19 mars 1930, désigne Albéric Aubert pour représenter La Société Centrale au jury du concours ». Albéric Aubert allait donc siéger au jury.

Certains candidats se sont indignés face au refus de la part de la Commission à verser les primes prévues au cahier des charges. L’architecte Paul Weber exprime cette indignation dans une lettre datée du 7 mai 1930. Puis, dans un courrier daté du 17 mai 1930, il menace la Commission de porter plainte contre elle « pour violation de ses engagements ».

Albéric Aubert sera finalement retenu comme maître d'œuvre de l'hôpital antituberculeux de Montferrand. En effet, il succède à Jean Amadon au poste d'architecte des Hospices civiles de Clermont-Ferrand, probablement le 1er janvier 1930.

Controverse sur la participation de Valentin Vigneron

Valentin Vigneron serait, selon certains, l'architecte principal de l'hôpital-sanatorium Sabourin. En effet, plusieurs documents constituent des traces étayant cette thèse. Il aurait même participé au concours pour la construction de l'hôpital antituberculeux de Montferrand, sous le nom "Air et Lumière"». Les Archives départementales contiennent notamment, dans le fonds Valentin Vigneron, une lettre manuscrite (ni datée ni signée) adressée à Albéric Aubert réclamant 26 000 francs :

« M. Aubert, arch. Il me serait agréable de recevoir de votre part les 26 000F qu’il vous reste à me devoir. Je n’ai pas à [savoir] si vous êtes fini de payer vous même. Car il est un fait précis :les entrepreneurs ont reçu à l’heure qu’il est la somme de 6 856 000F, or les honoraires me revenant ont été fixé par tiers sur la somme de… »

De même, il existe un recueil (archive privée) « Travaux d’architecture » où se trouvaient deux planches reproduisant trois photographies et trois plans de l’hôpital-sanatorium (projet de 1931) avec la légende « en collaboration avec Albéric Aubert, architecte ». Ces deux planches n’existent plus dans la version commerciale.

Les activités hospitalières de l'hôpital

Contexte régional

À la fin de la Première Guerre mondiale, la France détenait le triste record du taux de mortalité en matière de tuberculose. Les équipements médicaux de l’époque étaient peu adaptés. Ce n’est qu’au début des années 1920 que sera mis en place un vaste plan de lutte anti-tuberculose en France.

Clermont-Ferrand ne comptait à l’époque que trois hôpitaux surchargés et incapables de répondre aux nouvelles techniques médicales. C’est dans ce contexte que la ville de Clermont-Ferrand décida de se doter d’un hôpital-sanatorium moderne. Le projet de la construction de Sabourin est lancé.

Activités de l'hôpital

En décembre 1936 l'hôpital est mis en service sous la direction de Pierre Luton. Les activités de sanatorium du bâtiment étaient sa raison d'être. Cependant, l'établissement s'est progressivement écarté de cette activité alors que des techniques de soin de la tuberculose plus performants arrivaient pour se recentrer sur une activité essentiellement hospitalière mais toujours liée, principalement à la pneumologie.

Le 16 mars 1944, le bâtiment va être partiellement détruit à la suite d'un bombardement aérien visant les usines Michelin, proche de l'hôpital-sanatorium. Les services seront alors transférés à l'Hôtel-Dieu. Le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme décide d'attribuer 900 000 francs aux Hospices civiles de Clermont-Ferrand. La Commission décide d'attribuer cette somme pour la reconstruction du sanatorium Sabourin au titre des dommages de guerre (voir la délibération de la Commission du 5 décembre 1947). dans une décision du 18 mai 1948, « La Commission administrative décide de faire procéder à la réfection des peintures de l'Hôpital-sanatorium Sabourin pour compléter la remise en état de cet établissement en partie détruit par le bombardement aérien du 16 mars 1944. Le traité a été passé avec l'entreprise David. Le montant des travaux est évalué à 9 millions. » Une lettre datée du 8 juillet 1950 indique que les travaux de reconstruction à l'identique sont terminés. Un courrier daté 2 septembre 1957 précise que Secrétariat d'État à la Reconstruction et au Logement verse une somme 1 807 962 francs pour le sinistre qui a affecté le Sanatorium Sabourin.».

Les années 1960 voient apparaître de nouvelles techniques de soins de la tuberculose, ce qui entraîne une modification de l'essence même du bâtiment. Certains ont parlé d'une phase d'obsolence de l'hôpital-sanatorium. En pratique, les bâtiments se sont recentrés sur l'activité hospitalière, et non plus de sanatorium. Le panneau d'entrée situé sur l'avant-garde nord a ainsi été modifié pour suivre l'évolution des activités des lieux: de « Hôpital-sanatorium Sabourin », il est devenu « Hôpital Sabourin, centre de pneumo phtisiologie, Pierre Lutton ».

Dans les années 1970, les bâtiments vont subir une mutation fonctionnelle.

Jusqu'en 1995, l'hôpital Sabourin se spécialise dans le domaine de la pneumo-allergologie (avec le service de pneumophtisiologie et le laboratoire d'allergologie). De manière générale, les modifications vont être liées à l'évolution des techniques et de la réglementation.

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