Sanatorium - Définition

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Introduction

L'actuel grand hôpital maritime de Berck-sur-Mer ou sanatorium de Berck initié par le pouvoir impérial napoléonien, et resté sans équivalent en France, a succédé en 1869 à un premier Hôpital maritime de Berck-sur-Mer, ouvert 8 ans plus tôt.

Le sanatorium est un établissement médical spécialisé dans le traitement de la tuberculose. Premier sanatorium de France, l'Hôpital maritime de Berck-sur-Mer a été construit près du pas de Calais, sur un littoral dunaire isolé, en 1861, initialement pour les enfants scrofuleux, rachitiques et « lymphatiques », dénominations qui recouvraient à l'époque de véritables tuberculoses (la scrofule étant une atteinte tuberculeuse ganglionnaire et cutanée), ainsi que d'autres pathologies liées à la malnutrition, aux pollutions et aux mauvaises conditions d’hygiène et d’habitat qui régnaient dans cette région industrielle minière.

Étymologie

Le mot vient de la racine latine sanatorius signifiant propre à guérir.

Histoire

En 1893, le 1er Congrès International sur la tuberculose à Paris et le second à Berlin en 1899 présentent les techniques allemandes de sanatorium au monde médical.

Les sanatoriums (parfois écrit sanatoria au pluriel au XIXe siècle et début XXe) ont été massivement construits au début du XXe siècle dans des régions isolées de la pollution, en montagne, sur des plateaux ensoleillés ou face à la mer pour bénéficier du grand air et des vertus désinfectantes et reconstituantes du soleil (architecture héliotropique).

Rien qu'en France, ce sont 250 sanatoriums qui ont été construits de 1900 à 1950, période à laquelle, les antibiotiques ont permis de lutter contre ce fléau. À la fin du XXe siècle siècle, des résistances aux antibiotiques et la résurgence de la maladie dans certains pays pauvres et dans l'ex-URSS laissent penser que les sanatoriums pourraient peut-être retrouver leurs anciennes fonctions.

Le premier hôpital entièrement dédié aux phtisiques (tuberculose pulmonaire) fut en France celui de Sainte-Marie de Villepinte (Seine-Saint-Denis) achevé en 1880, sur initiative de l’« œuvre des jeunes filles poitrinaires » crée en 1878. Un second hôpital de phtisiques fut achevé 8 ans plus tard (en 1888) à Ormesson (Val-de-Marne) uniquement destiné à soigner de jeunes garçons de 2 à 16 ans, géré par l’« Œuvre des enfants tuberculeux » également créé en 1888. Une succursale en sera ouverte à Villiers-sur-Marne en 1893. À cette époque, plusieurs dizaines de sanatoriums existaient déjà en Allemagne, et plusieurs étaient en activité en Suisse et aux États-Unis. Le retard français a été compensé notamment grâce à la diffusion par le médecin belge Moeller en 1894 d'une brochure illustrée sur les sanatoriums allemands et suisses [2], puis par deux thèses de médecine soutenues à Paris par Siegmund-Adolph Knopf (phtisiologue allemand pratiquant aux États-Unis), et le français Paul Beaulavon, respectivement en 1895 et 1896, sur les sanatoriums. Knopf encourage les sanatoriums en chapelets de petits chalets, sur le modèle du « Adirondack Cottage sanitorium » (État de New York, États-Unis) du Dr. Edward-Livingston Trudeau, minimisant le risque de contagion, modèle qui a préfiguré celui du « Muskoka Cottage sanatorium » (Ontario, Canada). En 1899 le Dr Frederick-Rufenacht Walters (anglais) produira aussi un ouvrage illustré sur les divers modèles existants de sanatoriums.

Les adultes rechignant à se faire hospitaliser en sanatorium, quelques projets ont cherché à permettre aux couples ou familles de loger près des malades. L'un de ces projets a vu le jour en France en 1904 à Montigny-en-Ostrevent (Département du Nord), initié par le Professeur Albert Calmette de l'Institut Pasteur de Lille sur le modèle du sanatorium de Saranac Lake aux États-Unis, promu par Knopf comme modèle d'excellence, mais sans pouvoir fonctionner à cause de la guerre (réquisition par les allemands, puis sabotage par les Allemands avant réquisition par les Anglais) ; il sert aujourd'hui à la rééducation des grands blessés.

En 1916 la loi Honnorat impose la création d'un sanatorium par département .

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