Interopérabilité en informatique - Définition

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Cadres d'interopérabilité

Définition

Un cadre d'interopérabilité se définit par l'ensemble des politiques, des standards, des règles et des recommandations pris par un réseau d'acteurs en vue d'atteindre le plus haut niveau d'interopérabilité possible. Il décrit également les règles de fonctionnement qui régissent l'analyse, le choix, l'adoption et la mise à jour de chacun de ces éléments.

Cadres d'interopérabilité nationaux

Voici quelques cadres d'interopérabilité nationaux :

  • Belgique : Belgian Government Interoperability Framework
  • France : le référentiel général d'interopérabilité (RGI) promu par la DGME (le ministère de la défense dispose également d'une organisation dans ce domaine)
  • Allemagne : Standards und Architekturen für eGovernment-Anwendungen (SAGA)
  • Danemark : http://standarder.oio.dk/English/ Danish e-Government Interoperability Framework
  • Pays-Bas : CANOSS (Nederlandse Catalogus van Open Standaarden)
  • Royaume-Uni : le e-GIF (e-Government Interoperability Framework

Cadre mondial

Le Sommet mondial sur la Société de l'Information (WSIS) de Genève en 2003 a également défini des objectifs clairs au niveau de la normalisation TIC en demandant « l'élaboration et l'utilisation de normes ouvertes, compatibles, non discriminatoires et axées sur la demande qui tiennent compte des besoins des usagers et des consommateurs ».

Cadre européen

La Commission européenne a publié le 13/02/2006 sa Communication sur l'interopérabilité. Le programme IDABC de la Commission européenne travaille quant à lui à un plan européen d'interopérabilité. La vision européenne est également décrite par un ensemble de recommandations générales dont la première version a été publiée en novembre 2004.

Dans sa recommandation no 2, la Commission européenne donne la priorité à l'utilisation de standards ouverts. Par standard ouvert, elle entend :

  • Le standard a été adopté et sa maintenance sera assurée par une organisation sans but lucratif, et son développement ultérieur se fera sur la base d’une procédure décisionnelle ouverte accessible à toutes les parties intéressées (consensus ou décision majoritaire, etc.).
  • Le standard a été publié et le document de spécification du standard est disponible soit gratuitement soit contre une somme symbolique. Tout le monde doit pouvoir copier, distribuer et utiliser ce document gratuitement ou contre une somme symbolique.
  • Les droits de propriété intellectuelle, à savoir les brevets éventuels, du standard (ou de parties du standard) sont irrévocablement mis à disposition sans exiger de redevance.

Une analyse plus approfondie des éléments d'architecture nécessaires à l'interopérabilité européenne est décrite dans les « Architecture guidelines » du projet IDABC.

Aspects pratiques de l'interopérabilité

Interopérabilité entre réseaux et bases de données

En matière d'interopérabilité informatique entre les réseaux et les bases de données, on parvient à rapprocher des événements sur des critères temporels.

La norme X733 normalise ces questions du point de vue des télécoms. Mais l'un des problèmes les plus sensibles est d'assurer la compatibilité, du point de vue de la sémantique des données, avec un métaframework et des langages de description.

Interopérabilité en bureautique

Pendant longtemps, chaque éditeur de logiciel fabriquait son logiciel, et des filtres pour faire migrer les clients utilisateurs de leur suite bureautique à la nouvelle. L'échange de document n'était pas garanti.

Depuis peu, sous l'impulsion d'OpenOffice.org (soutenu par Sun Microsystems), deux systèmes d'échange de fichier bureautique ont été créés, dont l'un d'entre eux est l'OpenDocument. L'autre étant celui de Microsoft.

Cependant, en 2006, en France, dans le secteur privé bon nombre de documents continuent à circuler au format .doc de Microsoft Word, cette utilisation du format Word pose un problème d'interopérabilité, dans la mesure où :

  • soit le destinataire doit acheter la bonne version de Microsoft Word (et éventuellement une version de Windows) pour lire de tels documents ;
  • soit, en utilisant OpenOffice.org, il existe un risque que certaines parties du document, utilisant des fonctionnalités non connues de Microsoft Word ne passent pas correctement ou soient déformées.

Le format OpenDocument intègre des métadonnées selon le cadre de description prévu par RDF.

Interopérabilité en multimédia

Dans le domaine du multimédia, la plupart des formats sont bien connus, au point qu'ils sont utilisés par des logiciels libres, cependant de nouveaux formats tels que le wmv de Microsoft, et de manière plus générale les DRM posent des problèmes d'interopérabilité.

Le W3C préconise l'emploi du langage SMIL 2.0 (Synchronized Multimedia Integration Language), qui s'appuie sur XML et l'emploi de métadonnées. Le statut de cette recommandation est « spécification stable ».

Interopérabilité multilingue

Avec la diffusion d'Internet, les échanges mondiaux de fichiers se sont multipliés, ce qui pouvait poser des problèmes d'interopérabilité, pour les fichiers textes ; pour cette raison Unicode a été créé.

Dans Unicode, les métadonnées sont enregistrées dans le format de codage de caractères UTF-8, qui accepte la plupart des navigateurs web depuis 1998.

Interopérabilité du courriel

Différents courrielleurs peuvent être utilisés pour consulter/envoyer des courriels. Ils doivent être compatibles entre eux. De nombreuses RFC dirigent cette interopérabilité.

  • Exemple de logiciels: ThunderBird, KMail

Les travaux de Jason R. Baron, du département américain de la Justice, effectués dans le cadre de l'IEEE en 1999, montrent que les messageries électroniques peuvent employer des métadonnées.

Interopérabilité du web

L'architecture web a été conçue dès le départ pour s'appuyer sur l'emploi de langages de balisage (HTML) et de métadonnées. Cette tendance s'est confirmée avec les langages XHTML et XML. RDF (Resource description framework), défini par le W3C en 1999, fournit un cadre de description des ressources qui fonde l'interopérabilité entre toutes les ressources web, ainsi qu'avec les autres ressources informatiques.

Différents navigateurs et versions de navigateurs peuvent être utilisés pour consulter le web.

Les serveurs web doivent donc être interopérables avec différents logiciels clients. Pour cette raison, ils utilisent un langage connu, le HTML, combiné à d'autres standards, tels que HTTP, SVG (Scalable Vector Graphics) ou JPEG.

De nombreuses RFC dirigent cette interopérabilité. Le W3C est un organisme travaillant dans ce domaine.

  • Exemple de logiciels clients : Firefox, Internet Explorer
  • Exemple de logiciels serveurs : Apache

Le référentiel de métadonnées Dublin Core fournit un standard d'interopérabilité des ressources informatiques grâce à l'emploi des mêmes éléments de métadonnées par plusieurs organisations en réseau. Plus de huit gouvernements dans le monde l'ont adopté pour la tenue de registres de métadonnées.

Le langage Java a également des fonctions d'interopérabilité, autour :

  • du standard JMI (Java Metadata Interface),
  • des interfaces OLAP,
  • des services web.

Interopérabilité des systèmes de fichiers

Le système FAT (développé initialement par IBM) est largement connu et répandu, ce format (lui-même dérivé de l'ancien système de fichier CPM auquel il a ajouté trivialement le support des répertoires à la façon d’Unix en utilisant un fichier normal pour les stocker) était notamment utilisé sur les disquettes. On peut donc considérer que le système FAT est facilement interopérable même s’il se décline en plusieurs variantes en fonction de la taille totale de stockage du système de fichiers.

Toutefois, des extensions au système FAT initial ont été développées et utilisées par Microsoft et soumises à des brevets (dont VFAT qui étend l'extension triviale FAT32 pour lui faire supporter le codage Unicode, les noms de fichiers longs dans les répertoires, et des attributs de fichiers supplémentaires, alors même que l’extension elle-même est totalement documentée et librement accessible).

Inversement, le format NTFS (lui aussi de Microsoft) est mal connu. Un système Linux ne peut donc y modifier des fichiers que de manière très limitée sans risquer de le corrompre. Il en est de même pour les extensions au système d’amorçage, notamment certaines extensions aux tables de partitions.

Prise en charge de certains système de fichiers sur différents OS, en natif
Système de fichiers Opération Linux Mac OS X Windows
ext2/ext3/ext4 Lecture Fait Non  Non Non  Non
Écriture Fait Non  Non Non  Non
FAT 32 Lecture Fait Fait Fait
Écriture Fait Fait Fait
HFSX Lecture Fait Fait Non  Non
Écriture Fait Fait Non  Non
NTFS Lecture Fait Fait Fait
Écriture Fait Non  Non Fait

L'utilisation de programmes tiers adaptés peut être nécessaire pour échanger des données d'un système à l'autre.

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