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OpenOffice.org Writer (sous Linux)
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Développeurs | Sun Microsystems, Novell et la communauté |
Dernière version | 2.2.1 (le 12 juin 2007) |
Environnements | Windows, Mac OS X (X11), Linux, Solaris, FreeBSD |
Langue | Multilingue |
Type | Suite bureautique |
Licence | LGPL |
Site Web | www.openoffice.org |
OpenOffice.org (parfois abrégé en OOo) désigne à la fois un logiciel libre de bureautique, une communauté de développeurs, et le site internet hébergeant l'ensemble du projet. Le but énoncé est " de créer, en tant que communauté, la suite bureautique internationale leader tournant sur les principales plates-formes, et fournissant l'accès aux fonctionnalités et aux données via des composants et API ouverts et un format de données XML ".
La suite bureautique est divisée en plusieurs modules pouvant interagir entre eux et partageant des concepts généraux communs :
Le logiciel est fondé sur le code source de la version 5.2 de StarOffice, rendue publique par son acquéreur, Sun Microsystems, en juin 2000. Le projet résultant, aujourd'hui connu sous le nom d'OpenOffice.org est disponible sous plusieurs licences (la GNU LGPL et, jusqu'à la version 2.0beta2 non incluse, la SISSL), et fonctionne sur plusieurs plates-formes dont Microsoft Windows, GNU/Linux, Sun Solaris, ou encore Mac OS X.
Dans le cadre de sa politique de transparence, le format de stockage utilisé par OpenOffice.org est ouvert et documenté, il a été standardisé sous le nom d’OpenDocument comme format bureautique universel par l'organisme de normalisation OASIS le 1er mai 2004. L'export en fichier PDF (Portable Document Format) est disponible pour produire des documents à des fins de publications.
Afin de séduire le maximum d'utilisateurs, le logiciel vise à être particulièrement compatible avec Microsoft Office qui était et reste la suite bureautique la plus répandue. Cette compatibilité est recherchée au niveau des formats de fichiers, mais aussi de l'interface utilisateur en essayant de la rendre la plus similaire possible.
L'adoption par de grands comptes montre que la suite bureautique connait un certain succès.
Star Division, une entreprise allemande fondée au milieu des années 80 publie les versions successives de sa suite bureautique multi-plates-formes et multilingue StarOffice, jusqu'à sa version 5.1 en 1999, année de l'acquisition de la société par Sun Microsystems. Le 19 juin 2000, alors que la version 5.2 sort, Sun annonce que le code source sera désormais disponible sous licence GNU General Public Licence, et géré par Collab.Net. Le projet OpenOffice.org est alors créé en ayant pour but d'héberger le code et les outils nécessaires au développement. Le nom OpenOffice.org sert à désigner l'ensemble du projet, y compris l'application elle-même, qui ne peut s'appeler simplement OpenOffice, nom déjà déposé. Le code source est rendu disponible le 13 octobre 2000 sous GPL et SISSL, permettant à Sun Microsystems de bâtir les futures versions de sa suite propriétaire StarOffice à compter de la 6.0, sur la base d'OpenOffice.org, à l'instar de la relation Mozilla/Netscape.
Le projet OpenOffice.org francophone[1] est lancé en mode test en avril 2001, et entraîne avec succès une extension alors originale du mode de développement communautaire : les projets "native-lang"[2], une structure hiérarchisée permettant aux communautés de développeurs et utilisateurs dans le monde de préparer leurs travaux dans leurs propres langues natales, pour plus de fluidité et d'autonomie, les résultats les plus aboutis étant ensuite avalisés par le projet racine en langue anglaise et intégrés dans la version du logiciel distribué.
Précisément numérotées en Builds en interne, la suite bureautique est connue sous des numéros de versions différents auprès des utilisateurs :
Bien que Microsoft Office garde 95% du marché général, OpenOffice.org et StarOffice ont assuré 14% du marché des grandes entreprises en 2004.[4] Le site web d'OpenOffice.org rapporte que plus de 61 millions de téléchargements ont été effectués.[5]
Les utilisateurs d'OpenOffice.org à grande échelle incluent le ministère de la défense de Singapour, et le Bristol City Council au Royaume-Uni. En France, OpenOffice.org a attiré l'attention des administrations locales et nationales qui souhaitent rationaliser leurs ressources en logiciel, et avoir des formats de fichiers stables et standards pour des besoins d'archivage. Il est maintenant la suite bureautique officielle de la Douane et de la gendarmerie française[6]. L'administration française a également annoncé la migration, courant 2007, de 400 000 postes sous OpenOffice.org, en particulier au Ministère des Finances[7]. La migration du Ministère de la Culture (France) est en cours depuis début 2006. Un communiqué[8] du 22 novembre 2006 de l'Assemblée nationale indique que les députés utiliseront OpenOffice.org à compter de la prochaine législature, au début de l'été 2007.
En Belgique, certaines communes, ont également annoncé la migration totale vers la suite bureautique[9], après que le service informatique de la région de Bruxelles-Capitale eut expérimenté la suite bureautique.
En Octobre 2005, Sun et Google ont annoncé un partenariat stratégique. Dans cet accord, Sun prévoit d'ajouter une barre de recherche Google dans OpenOffice.org. Sun et Google devraient s'engager dans des activités communes de marketing et de R&D, et Google aider à distribuer OpenOffice.org[10].
Derrière le StarOffice de Sun, existe un certain nombre de produits dérivés commerciaux d'OpenOffice.org. La plupart d'entre eux sont développés sous licences SISSL (qui est valide jusqu'à OpenOffice.org 2.0 Beta 2). En général, ils sont ciblés pour un marché local ou de niche, avec des greffons propriétaires tels que des modules de reconnaissance de la parole, des connexions automatiques à des bases de données, ou un meilleur support du CJK[11].
OpenOffice.org est une suite bureautique, c’est-à-dire un programme pour créer des documents de toutes sortes, tels que des articles, des lettres, des tableaux de chiffres, ou des présentations. Le logiciel se décompose en plusieurs modules partageant des concepts communs. Ces modules sont
OpenOffice.org représente un document comme un ensemble d'objets sur lesquels sont appliqués des styles. Un style est une collection de propriétés à la fois structurelles et de mise en forme. Une utilisation courante d'OpenOffice.org consiste donc à alterner entre la rédaction de texte et l'application de styles sur celui-ci. L'interface d'OpenOffice.org présente le styliste, une palette consacrée à la gestion des styles.
Les styles s'appliquent sur toute sortes d'objets : paragraphes, cadres, page, caractères, numérotations, etc. Les propriétés qu'ils définissent sont entre autres : le type d'un texte (standard, titre, note de bas de page, etc.), les caractéristiques visuelles d'un texte (choix de la fonte, la taille, l'alignement, la couleur, etc.), le type d'un compteur, l'ombrage d'une image, le nombre de colonne d'une page, le sens d'écriture d'un cadre (par exemple, pour écrire du japonais à la verticale), etc. Les styles peuvent être créés pour toutes sortes d'usages, et même avoir des propriétés conditionnelles. Pour les usages ponctuels de mise en forme, des styles automatiques, dépourvus de sens sémantiques, sont générés par le programme. L'abus de ces styles automatiques est considéré comme une erreur d'utilisation et surcharge inutilement le document.
La fenêtre navigateur permet de rapidement naviguer à travers le document et manipuler sa structure. Les styles fournissent l'information structurelle nécessaire, permettant au navigateur de proposer des fonctionnalités comme le déplacement de sections, le changement de leur niveau hiérarchique, la pose de signets, etc.
Les primitives d'objets spécifiques au module utilisé sont accessibles dans une barre d'instruments. Ces boutons rassemblent les besoins les plus courants, tandis que les fonctionnalités plus occasionnelles sont organisées dans des menus déroulants. Parmi celles-ci, la création et gestion de documents modèles et les autopilotes permettent de composer dans un cadre déjà établi précédemment ; les variables, compteurs, et autotexte permettent d'automatiser les champs et valeurs récurrents dans un document, et les fonctions macros peuvent servir à programmer dans OpenOffice.org.
L'interface de OpenOffice.org est disponible dans un grand nombre de langues, dont le français, et permet de composer des documents multilingues, notamment grâce au support des langues asiatiques (à écriture horizontale ou verticale) et bidirectionnelles (qui alternent entre les directions droite-gauche et gauche-droite), auquel s'ajoute un vérificateur d'orthographe à des niveaux d'avancements divers en fonction de la langue.
Le site web OpenOffice.org est un lieu de fédération pour les communautés, codes sources, programmes exécutables, forums, listes de diffusions, système de rapports de bugs, documentations internes et externes, manuels utilisateurs, organisation d'événements, relations publiques et, de manière plus générale, toute activité en relation avec le projet.
OpenOffice.org, le projet général, comprend plus d'une vingtaine de sous-projets répartis en trois catégories principales. Accepted, où les projets les plus techniques sont situés, Incubator, qui regroupe les projets expérimentaux et les essais, et Native-Lang pour les projets fournissant toutes sortes de ressources dans une langue particulière. Un projet OpenOffice.org s'organise comme un groupe de développeurs autour d'un chef de projet. Chaque catégorie contient de nombreux projets et sous-projets. Parmi les Accepted, on trouve des projets
D'autres projets sont en développement dans la catégorie Incubator, comme Distribution, BizDev (relation business), ou KDE.
Les projets de langues visent à " représenter, coordonner et étendre à travers le monde les communautés linguistiques d'utilisateurs, de développeurs et de marketing ". Ces projets permettent aux communautés de dialoguer et travailler dans leur langue originale en restant hébergées par le site OpenOffice.org, et de proposer toutes sortes d'informations pour les utilisateurs du logiciel des pays correspondants. Une trentaine de langues ont ainsi un espace consacré sur le site. Certaines langues ont des projets très développés, comme le projet français, d'autres moins.
Le projet est administré par la fondation OpenOffice.org, dirigée par un corps élu, le Community Council. Ce conseil est responsable de la médiation des conflits, suggère des objectifs dans le projet, et, plus généralement, fournit un forum pour remédier aux points problématiques du projet. Il est composé de 9 membres élus, dont 5 chefs de projets, 2 représentants des projets Native-lang, 1 représentant des utilisateurs, et 1 membre du Staff Sun. Tout le monde peut participer à OpenOffice.org, et les responsabilités vont croissantes avec l'implication dans le projet. Au niveau le plus bas, l'" utilisateur " peut déjà faire des suggestions ou découvrir des bugs. Un " contributeur " est quelqu'un qui contribue au projet, comme en écrivant du code ou de la documentation. Un " développeur " est un contributeur régulier qui a obtenu les droits d'écritures dans le projet après avoir été promu par un autre développeur. Au niveau le plus haut, un " responsable de projet ", nommé par les développeurs, donne les directives pour son projet.
Plusieurs milliers de personnes à travers le monde contribuent à OpenOffice.org avec plus ou moins d'implication. La plupart des contributeurs sont soit des individus, soit des sociétés ayant un intérêt - financier ou non - dans le succès d'une suite bureautique libre. Le plus gros sponsor est Sun Microsystems, qui emploie plusieurs dizaines de ses salariés pour travailler sur le projet.
Du fait de sa nature open source, le fonctionnement interne d'OpenOffice.org est connu, et les technologies utilisées sont accessibles et documentées. La suite bureautique s'organise en plusieurs couches, employant chacune des technologies spécifiques. La couche application, la plus haute, comprend les modules visibles par l'utilisateur (writer, draw, etc). La couche framework contient les parties en commun de ces modules, tels que la gestion des documents, ou les boîtes de dialogue communes, à travers les modules sfx2 et offmgr. La couche infrastructure contient divers modules comme UNO, le modèle de composants internes, ou GSL, la couche d'objets scientifiques, y compris les widgets de l'interface via VCL. Aux couches les plus basses, des modules d'abstraction du système comme SAL garantissent sa portabilité à OpenOffice.org.
Le moyen le plus simple de programmer le logiciel, à un niveau plus avancé que celui d'une simple Macro utilisateur, est d'utiliser UNO. Universal Network Object est le modèle de composants d'OpenOffice.org. Il offre l'interopérabilité entre différents langages de programmation, différents modèles d'objets, différentes architectures et différents processus, de manière locale, en réseau ou par Internet. Ces composants sont instanciés par un gestionnaire de service, et communiquent entre eux aux travers de ponts (bridges), en utilisant des interfaces précises définies avec le langage UNO IDL, similaires au même concept CORBA. Les ponts permettent de standardiser la communication entre des interfaces implémentées dans des langages différents. Il existe à l'heure actuelle des bindings pour C, C++, Java et Python permettant de développer de nouveaux composants, ou d'accéder aux fonctionnalités de ceux existant dans ces langages.
L'héritage de StarOffice est très visible dans les premières versions d'OpenOffice.org, notamment sur les plateformes Linux et Solaris, où la politique de ressemblance au widget près à Microsoft Office est moins pertinente. Les versions suivantes (1.1.x) visent à apporter de plus en plus un look & feel natif à OpenOffice.org, c’est-à-dire de fournir un logiciel au graphisme et au comportement familier sur toutes les plate-formes. Sun et Novell (Ximian) fournissent des distributions d'OpenOffice.org dans leurs bureaux GNOME respectifs Java Desktop et Ximian Desktop. L'intégration graphique de OpenOffice.org dans GNOME prend la forme d'un jeu d'icônes adapté, et de couleurs fonctions du thème graphique utilisateur. L'environnement de bureau KDE intègre lui aussi OpenOffice.org via des projets comme Cuckooo (OOo dans un Kparts) ou KDE vlcplug (utiliser Qt pour dessiner les widgets). Le port Mac OS X a pour objectif à moyen terme de se dispenser du serveur XWindow actuellement nécessaire (voir les copies d'écrans : (lien)), tandis que le fork (logiciel dérivé) NeoOffice vise déjà ce but en parallèle. Les vendeurs distribuant OpenOffice.org, comme les vendeurs de distributions Linux commerciales, appliquent souvent leur propre thème graphique pour intégrer OpenOffice.org à leurs produits. C'est notamment le cas de RedHat Fedora, Novell SuSE, et Mandriva Linux. L'intégration du toolkit graphique vise aussi souvent à simuler le feel, c’est-à-dire le comportement des widgets.
Le format de documents utilisé par OpenOffice.org est considéré comme un grand avantage sur certains de ses concurrents.
Il est basé sur le XML. Ce format permet de refléter la structure interne du document et de séparer le contenu et la mise en forme. À la version 2, le nouveau format de fichier était introduit : le OpenDocument Format, qui a été admis comme standard par l'OASIS puis normalisé ISO 26300.
Sa nature normalisée, claire, concise et librement utilisable, facilite grandement sa manipulation par de nombreux outils externes ou même des utilisateurs expérimentés. Connaître le format de stockage OpenDocument est utile non seulement pour les programmeurs bénévoles d'OpenOffice.org, mais aussi pour les fabricants d'outils de traitements de données documentaires.
Cela amène aussi les professionnels à considérer OpenDocument comme le format préférentiel de stockage de documents car il rend le fichier indépendant du logiciel choisi. Pour de nombreuses administrations et entreprises, il constitue la motivation de l'adoption d'OpenOffice.org.
Concrètement, les fichiers produits par OpenOffice.org sont des archives compressées " zip " de plusieurs fichiers XML, organisés comme suit :
En plus de ces fichiers, tous les objets intégrés au document sont stockés dans leur format original, XML pour des objets OpenOffice.org, et binaires pour la plupart des autres objets, stockés dans des répertoires consacrés, dans l'archive zip.
module | OOo 1.1 | OOo 2.0+ |
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" Writer " | " .sxw " | " .odt " |
" Impress " | " .sxi " | " .odp " |
" Draw " | " .sxd " | " .odg " |
" Calc " | " .sxc " | " .ods " |
" Formula " | " .sxm " | " .odf " |
master-documents | " .sxg " | élément |
" Base " | - | " .odb " |
Le 'x' central de la branche 1.x est remplacé par un 't' lorsqu'il s'agit d'un modèle (template en anglais). Le 'd' central de OpenDocument est remplacé également par un 't' lorsqu'il s'agit des modèles.
S'agissant d'une solution open-source, laquelle prend de l'ampleur, la question de la sécurité se pose comme pour n'importe quel autre logiciel. La seule différence tient au fait que le système étant totalement ouvert, l'analyse de sécurité est grandement facilitée.
En juin 2006, la société Kapersky a déclaré avoir détecté un virus pour OpenOffice, dénommé StarDust. Un communiqué officiel d'OpenOffice semble cependant indiquer que le code en question ne serait pas réellement un virus, n'ayant pas de caractère auto-reproducteur.
Début juillet 2006, trois failles de sécurité sont découvertes et les correctifs publiés. Cependant, sur le plan du développement, la suite d'OpenOffice est considérée d'une excellente qualité, et très peu de failles critiques ont été détectées à ce jour.