L’interopérabilité en informatique est la capacité que possède un système informatique à fonctionner avec d'autres produits ou systèmes informatiques, existants ou futurs, sans restriction d'accès ou de mise en œuvre.
L'interopérabilité est une notion absolument cruciale pour le réseau téléphonique mondial et Internet. Par essence, des matériels divers et variés sont mis en œuvre dans ces réseaux hétérogènes aux côtés d'une panoplie encore plus vaste de matériels informatiques et de logiciels.
Elle est aussi cruciale pour l'ensemble de l'économie, car dans presque tous les domaines d'activité dans l'industrie, dans les services, et dans l'agriculture, on emploie des systèmes informatiques, qui aujourd'hui communiquent d'une entreprise à l'autre par l'intermédiare de réseaux informatiques (internet, extranet, messageries électroniques). On a pu constater l'interdépendance des systèmes informatiques mondiaux lors du passage informatique à l'an 2000 (Y2K).
L'interopérabilité est une nécessité dans le domaine du commerce électronique. En effet, le demandeur de services et le fournisseur de services doivent pouvoir interopérer en employant des structures et des types de données communs.
L'interopérabilité nécessite que les communications obéissent à des normes, clairement établies et univoques (voir Normes et standards industriels). Ces documents techniques définissent souvent des exigences, parfois accompagnées de recommandations plus ou moins optionnelles. Si la norme est correctement écrite, deux systèmes qui satisfont aux exigences doivent dialoguer ensemble sans souci particulier. Ils peuvent ainsi évoluer librement sans risque de casser cette possibilité de communication, tant qu'ils respectent la norme définissant leurs interfaces.
Par exemple, la norme peut définir des éléments comme :
Dans le monde de l'informatique en particulier, il ne faut pas faire la confusion entre une norme et un standard, ce dernier désignant ce qui est produit habituellement par un producteur et ne dépend que de lui. Cette confusion vient de l'anglais, qui n'a qu'un seul mot pour désigner les deux concepts — standard signifie aussi norme.
La norme, et/ou la recommandation qui l'accompagne, est établie par un organisme indépendant qui limite les modifications unilatérales. On comprend donc qu'il est inopportun de définir une interopérabilité à partir d'un standard non ouvert.
L'interopérabilité en informatique est une capacité juridique offerte au citoyen d'utiliser l'informatique sans se soucier d'aspects techniques.
Cette capacité doit permettre à tout citoyen, sans préjudice, d'obliger par les ordres, qu'il donne à un ordinateur, par l'intermédiaire d'un programme, de toute nature, de se coordonner, de coopérer et d'être piloté par tout autre programme d'une autre nature quel que soit le lieu, le matériel et le langage utilisé. Il doit le faire si le service attendu l'exige. Le service rendu doit être de même valeur satisfaisante qu'il eut été fait par l'un ou l'autre des programmes, dès lors que le service correspond, sans obstacle contractuel ni obstacle technique.
Cela induit :
L'interopérabilité s'applique couche après couche dans tous systèmes informatisés par des programmes automatiques, mais aussi doit être pris en compte dans les lois sans diminuer ni réduire la liberté dans la limite imposée par les droits de l'homme.
L'informatique pose le problème de l'interopérabilité en des termes nouveaux. Elle met en évidence certaines contradictions entre les intérêts commerciaux d'entreprises fournissant produits et services, et les exigences nouvelles des consommateurs de ces produits et services. Du fait des outils informatisés, de l'expertise acquise par des groupes d'utilisateurs, de la communication facilitée, l'interopérabilité devient une problématique plus concrète aux yeux d'un nombre grandissant de personnes, qui en comprennent mieux les tenants et aboutissants — notamment les enjeux du choix et de la protection des données.
Ce mouvement est vu comme une avancée démocratique par les partisans d'une interopérabilité « ouverte », mais cet avis n'est pas partagé par tous. Nombres d'entreprises défendent à l'inverse un modèle plus classique où l'interopérabilité reste le fruit de l'initiative privée et subit un contrôle strict. De par les enjeux qui lui sont aujourd'hui liés, dans les domaines du travail ou dans la sphère privée par exemple, l'interopérabilité informatique va certainement jouer un rôle de catalyseur des changements futurs, quels qu'ils soient.
En pratique, l'interopérabilité touche tous les domaines de l'informatique. Ce sont les règles de cohérence des données véhiculées qui gouvernent l'interopérabilité. Les données de référence employées par plusieurs applications sont généralement celles qui pilotent l'interopérabilité.
Dans des contextes où coexistent les données structurées (celles des bases de données) et les données non structurées (les documents, textes, images), on considère généralement aujourd'hui que les données communes sont constituées par des « métadonnées ». À l'origine, c'étaient des mots clés qui étaient introduits dans les langages de balisage tels que SGML, HTML.
Le langage XML est aujourd'hui considéré comme le langage qui permet d'accéder à l'ensemble des ressources informatiques par le Web, en utilisant ces métadonnées, dans le cadre RDF défini par le W3C en 1999. En pratique, l'interopérabilité repose sur la description de Schémas XML, qui permettent de vérifier que les documents XML se conforment aux contraintes d'un schéma. La souplesse des schémas XML vient de ce qu'il est possible de définir des espaces de noms et des types de données pour caractériser les éléments de données échangés.
Autant l'interopérabilité est nécessaire en intelligence économique pour les gouvernements et les entreprises en réseau, autant l'utilisation sans précaution des métadonnées dans les composants informatiques peut comporter des risques de pertes d'informations pour les communautés qui les emploient, souvent sans avoir conscience de leur importance stratégique. La tenue de registres de métadonnées conformément aux règles normatives (ISO/CEI 11179) limite les risques liés aux métadonnées.
Voir : Risques et recensement des utilisations des métadonnées
Plusieurs gouvernements dans le monde emploient des référentiels de métadonnées basés sur le Dublin Core, visant à mettre en œuvre l'interopérabilité dans des cadres définis.
Les interfaces de programmation (API) sont à la base de l'interopérabilité informatique. Par exemple, la spécification J2EE pour le langage de programmation Java comporte de nombreux types d'API, qui véhiculent des métadonnées. Ces API peuvent s'appliquer à différents types de ressources informatiques (bases de données) ou applications (Progiciel de gestion intégré).