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Naissance | 1430 Poligny |
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Décès | 22 octobre 1506 (à 76 ans) Paris |
Nationalité | Naturalisé en août 1473 |
Pays de résidence | Royaume de France |
Diplôme(s) | Docteur en médecine |
Activité(s) principale(s) | Médecin de Louis XI |
Autres activités | Président de la Chambre des comptes |
Jacques Coitier est né vers 1430 à Poligny, en Franche-Comté, et mort le 22 octobre 1506 à Paris. Il fut premier médecin de Louis XI et aussi président de la Chambre des comptes.
Son nom a été diversement orthographié, le plus souvent Coictier, mais aussi Coittier, Cotier, Coytier ou Coctier. C'est l'analyse approfondie de ses signatures par Achille Chereau qui a permis de la fixer en Coitier, nom sous lequel il est le plus souvent cité dans les annales médicales.
On ne sait presque rien de la naissance de Jacques Coitier, sinon qu'elle eut lieu vers 1430 à Poligny, petite ville du Comté de Bourgogne. De même, on connaît peu de choses de son enfance dans un milieu bourgeois et de ses études. Quelle faculté lui délivra son titre de docteur? Les recherches effectuées à la Faculté de médecine de Paris ainsi qu'à celle de Montpellier sont restées vaines. On peut éventuellement envisager la Faculté de Dole, comtoise, mais son premier client attitré ayant été Philippe de Bresse, fils du duc de Savoie Louis Ier et beau-frère de Louis XI, incarcéré à Loches de 1463 à 1466, il est aussi possible qu'il ait fait ses études en Italie, peut-être à Turin. On peut alors penser que c'est à cette occasion qu'il fut remarqué par Louis XI. C'est en tous cas à cette époque que celui-ci l'engagea comme médecin personnel pour 400 livres tournois par an.
L'ascension du médecin dans les faveurs du roi fut rapide et son emprise sur le souverain dura pendant les dix-sept ans qui suivirent, jusqu'au décès de Louis XI le 30 août 1483. Outre ses indéniables talents médicaux, le docteur Coitier sût trouver la faille de son protecteur, notoirement connu pour son caractère hypocondriaque et sa superstition. Il sut le convaincre que sa santé était précaire et que lui seul pouvait le maintenir à l'abri d'une mort précoce. Si l'on en croit Philippe de Commines, il traitait sans ménagement son royal patient :
Ce qui fit écrire à Voltaire ce jugement aussi abrupt que définitif :
Si ces connaissances médicales sont attestées par une vingtaine de lettres qui lui furent envoyées, il sut tirer d'immenses profits de sa situation auprès du roi mais aussi de beaucoup d'autres ; Louis XI le couvrant d'or, de titres et d'honneurs à chaque occasion. La première faveur royale fut sa naturalisation accordée par une ordonnance en août 1473 :
Suivirent sa nomination comme clerc à la Chambre des comptes (30 septembre 1476), son anoblissement (14 juillet 1478), la vice-présidence de ladite Chambre (1480), la charge de bailli et concierge du Palais (septembre 1482), puis, enfin, sa nomination à la présidence à cette Chambre des comptes, le 17 octobre 1482, après en avoir fait destituer son prédécesseur, Jean de la Drièche. En outre, il reçut la châtellenie de Rouvres, domaine des derniers ducs d'une Bourgogne désormais rattachée au royaume (mai 1482), les châtellenies de Saint-Germain-en-Laye, Poissy, Triel et Saint-James (septembre 1482), celles de Grimont et de Poligny (novembre 1482). Toujours en novembre 1482, il reçut la clergie et le greffe du bailliage d'Aval. L'année suivante, il reçut encore, toujours en Bourgogne, les châtellenies de Saint-Jean-de-Losne et de Brazey (février 1483)... Au regard des dates, on s'aperçoit que la plus grande partie de ces bénéfices ont été accordés dans les derniers mois de la vie du souverain, alors qu'il était déjà gravement malade.
A la mort de Louis XI (30 août 1483), qu'il assista jusqu'au dernier moment, Jacques Coitier était si riche qu'il put prêter à Charles VIII 23 100 livres tournois qui lui furent remboursés par annuités. Ce dernier le rétrograda au titre de vice-président de la Chambre des comptes mais en lui conservant ses autres titres et possessions et en lui reconnaissant :
A son tour, Louis XII lui conserva les mêmes avantages.
Jacques Coitier avait acquit en 1482, de ses propres deniers cette fois, la seigneurie d'Aulnay et un terrain à Paris, à l'extrémité de la rue Saint-André-des-Arts, où il fit construire la maison dite « de l'éléphant » où il se retira en 1490. Cette demeure, construite en 1490 et détruite en 1735, était ainsi désignée parce qu'au-dessus de la porte donnant sur la rue Saint-André-des-Arts était sculpté un éléphant portant une tour. On y trouvait également ses armes (un abricotier) sculptées sur la porte, dans lesquellles l'historien Germain Brice (1652-1727) voyait un calembour avec « abri-Coitier », ainsi que des effigies de la sainte Vierge, de saint Jacques et d'un évêque non identifié avec l'inscription suivante :
JACOBUS COYTIER MILES ET
CONSILIARIUS AC VICE-PRÆSES
CAMARE COMPUTORIUM
PARISIENSIS
AREAM EMIT, ET IN EA
ÆDIFICATVIT HANC DOMUM
ANNO 1490
Il y mourut le 22 octobre 1506 et fut inhumé en l'église Saint-André-des-Arts, sous les dalles d'une chapelle dédiée à saint Nicolas qu'il y avait fait ériger en 1504.