Jean Charles Krafft (né le 19 juin 1764 à Brunnenfeld, dans le ressort de Bludenz, dans le Vorarlberg - mort le 18 décembre 1833 à Paris) était un architecte autrichien de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, venu en France, qui fut naturalisé français.
Jean Charles Krafft exerce à Paris, rue de Bourgogne no 1463, faubourg Saint Germain.
Nicolas Ransonnette, avec lequel J.-C. Krafft réalise plusieurs ouvrages, demeure à Paris, rue du Figuier no 43, quartier Saint Paul.
J.-C. Krafft publie de nombreux et importants ouvrages en français sur la construction et l’ornement des édifices publics et des maisons. Certains de ces ouvrages ont eu plusieurs éditions. Son ouvrage Plans, coupes et élévations des plus belles maisons et hôtels construits à Paris et dans les environs, est, dès l'origine, trilingue ; le texte est édité sur trois colonnes en français, allemand et anglais.
Il serait le premier architecte à avoir utilisé le fer dans la construction des immeubles.
Cependant, son Traité sur l'art de la Charpente théorique et pratique publié en 1819 puis en 1822, ne traite que d’ouvrages en bois. À cette époque, la charpente n’est pas seulement utilisée pour soutenir la couverture des immeubles, mais également pour le coffrage des dômes en cours de construction, pour la réalisation de ponts, de machines de levage, de « cages à écureuils » de grand diamètre, grâce auxquelles le poids de plusieurs hommes entraînait un treuil développant une force considérable. Pour le Dictionnaire encyclopédique Larousse XIXe siècle (1863), cet ouvrage important est encore « utile aux praticiens » malgré les progrès qui ont modifié si profondément l’art de l’architecture. La même année 1863, le Dictionnaire de biographie d’histoire de géographie mentionne au contraire que « cet ouvrage a joui pendant longtemps d’une haute estime parmi les praticiens, mais il est arriéré aujourd’hui surtout depuis la substitution ou le mélange du fer au bois dans la construction des planchers et combles » ; cet appréciation est reprise par A. Dantes (1866). L'avènement de la machine à vapeur puis du moteur à explosion ont enlevé tout intérêt pratique à la part de l'ouvrage décrivant les engins de levage.
Jean Charles Krafft et Nicolas Ransonnette exécutent un ensemble de planches gravées montrant les intérieurs et les extérieurs de plusieurs châteaux, villas champêtres, et édifices embellissant des jardins, situés aux environs de Paris. Un grand nombre de constructions décrites et dessinées par Jean-Charles Krafft avaient été conçues par des architectes contemporains réputés inspirés de styles variés tels que celles initiées par Claude Nicolas Ledoux, Julien-David LeRoy, et François-Joseph Belanger.
Une notice d'époque précise à propos du livre Les plus belles maisons et hôtels construits à Paris et dans les environs, (Éditions UHL - 1812) : « Les citoyens Krafft, architecte et Ransonnette, graveur, se sont réunis pour les présenter au public avec tout le soin et toute la célérité possible. Le premier ou a recueilli auprès des architectes eux-mêmes les plans, coupes et façades des maisons nouvellement bâties, ou a levé et dessiné avec l’agrément des propriétaires les détails dont il n’avait pu obtenir les dessins. Le second les a gravés au trait avec précision. Déjà deux cahiers sont au jour, quatre autres sont préparés en sorte que leur publication se continuera sans retard et de mois en mois, à partir de ce jour premier Floréal, an 9. Le prix de chaque livraison de six planches avec son explication, soigneusement imprimée dans trois langues est de 6fr pour Paris et 7fr pour les départements ». La sortie de cet ouvrage a donc débuté le 20 avril 1801.
Les indications fournies par Krafft et Ransonnette dans leurs gravures, nous montrent les ensembles qui subsistent de l’Ancien Régime, vers 1790, des couleurs assez tendres, lilas, verts et bleu clairs, mauve, roses, jaunes, blancs, relevés ça et là par des accents plus ternes, une porte ou un lambris d’acajou, un motif de bronze ou de cuivre doré, telle la description de l’hôtel de l’Intendant des Ponts et Chaussées, par Henry, 1788, présentée dans Plans, coupes et élévations des plus belles maisons et hôtels construits à Paris et dans les environs (L. Hautecœur, p. 382).
Ces ouvrages intéressent particulièrement l'historien de l'art architectural, l'amoureux du vieux Paris, curieux de connaître ce que fut le décors dans lequel ont vécu les familles aisées dans le premier tiers du XIXe siècle et plus particulièrement au cours de la première décennie de ce siècle.
On trouve dans le Recueil des maisons de campagne de J.-C. Krafft des modèles de bâtiments ruraux en pans de bois, une ferme à la westphalienne.
La chambre de Mme Récamier, dessinée par Berthault en 1798, fut célèbre et nous est connue par les gravures de Krafft et Ransonnette et des descriptions comme celle de Reichardt (L. Hautecœur, p. 378).
On souligne la liberté de vie et d'action dont a bénéficié un homme originaire d'un pays en guerre contre la France. Le syndrome de la "5ème colonne" n'avait pas encore frappé la population parisienne.