Jean Claude Nicolas Forestier était un architecte paysagiste français qui a réalisé une grande partie de sa carrière au service de la ville de Paris au début du XXe siècle dans la lignée de Georges Eugène Haussmann et Jean-Charles Alphand. Il peut être considéré comme un urbaniste puisque qu'en 1911 il fonde avec Henri Prost la Société française des Architectes et Urbanistes.
Naissance : le 9 janvier 1861 à Aix-les-Bains en Savoie (73). Mort : le 26 octobre 1930 à Paris (75) suite à une opération chirurgicale.
Au début du XXe siècle Paris est en retard. En 1903, elle compte plus de 1350 habitants par hectare de parcs, ne figurant qu’à la 16ème place du classement des grandes villes du monde. Le Forestier y réalise de remarquables jardins, dont la Roseraie de Bagatelle, mais ne parvient pas a accéder à un poste de responsabilité d'ensemble.
C’est à l’étranger que Forestier trouve des occasions pour développer ses théories. En 1913, Forestier est appelé par le général Lyautey, gouverneur du Maroc, qui s’intéresse à l’urbanisme et à l’aménagement prospectif des médinas marocaines. Il est intéressé par les idées de Forestier dans « Grandes villes et système de parcs » publié cinq ans auparavant. Forestier a l’occasion de planifier un véritable programme urbain disposant d’un plan spécial des espaces libres sur l’ensemble d’une ville. Il fonde son projet sur la création de réserves foncières, la protection de l’existant, le paysage et le jardin. Il développe en parallèle une panoplie d’instruments législatifs. La création de ces outils de contrôle, inexistants au Maroc et indispensables pour que les citoyens respectent le plan d’aménagement, est rendue possible grâce à une politique autoritaire imposée par Lyautey et mise en pratique par Henri Prost. Au Maroc, Forestier dessine le plan du jardin du Sultan, a Casablanca (1916). Il a essentiellement établi les fondements d’une nouvelle pratique de l’urbanisme dans un contexte particulier, puis mise en œuvre par ses successeurs. Il acquiert une compréhension du jardin méditerranéen (contraintes climatiques, role de l'hydraulique, esthétique géométrique simple) qui le conduit a réaliser de superbes jardins en Catalogne et en Andalousie, dans ses croquis du Généralife il analyse la rigueur géométrique avec une esthétique qui préfigure les développements des jardins de la Riviéra. Dix ans plus tard, il a de nouveau l’occasion d’établir un plan d’ensemble à Buenos Aires en Argentine où il est invité par le maire Carlos Noël. Cette fois-ci, il travaille dans une tradition porteña par un siècle d’expertise française. Il crée là aussi un système de parcs dont l’élément majeur est Avenida Costañera le long de la côte.