Jean-Martin Charcot, né à Paris le 29 novembre 1825 et mort à Montsauche-les-Settons le 16 août 1893, est un clinicien et neurologue français, professeur d'anatomie pathologique, titulaire de la chaire des maladies du système nerveux, membre de l'Académie de médecine (1873) et de l'Académie des sciences (1883). Il est le fondateur avec Guillaume Duchenne de la neurologie moderne, le précurseur de la psychopathologie et l'un des plus grands cliniciens français. Il est également connu comme chef de file de l'École de la Salpêtrière pour ses travaux sur l'hypnose et l'hystérie.
Charcot n'a laissé aucun écrit biographique et ce que l'on connaît sur lui repose essentiellement sur ses travaux et le témoignage de ses collègues. Il n'existe ainsi que peu de traces sur sa jeunesse et ses premières années d'études.
Il réussit en 1848 le concours de l'internat des hôpitaux de Paris et finit son cursus à l'Hôpital de la Salpêtrière. Il passe sa thèse en 1853, consacrée à la goutte et aux maladies inflammatoires. Il est nommé alors chef de clinique et commence à se constituer une clientèle privée dans son cabinet de la rue Lafitte. En 1856, il passe avec succès le concours de médecin des hôpitaux et est reçu à l'agrégation à sa deuxième tentative en 1860.
Charcot commence alors à enseigner l'anatomie pathologique à l'université de Paris et en 1862 il est nommé à la Salpêtrière où il s'occupe d'un secteur de 200 lits de grands infirmes et incurables. Il se marie en 1864 avec une veuve fortunée, Augustine Victoire Durvis, avec qui il aura deux enfants, dont Jean-Baptiste Charcot, devenu un célèbre explorateur. En 1868 il décrit la sclérose en plaques, avec son collègue et ami Alfred Vulpian et, l'année suivante, la sclérose latérale amyotrophique, une maladie dégénérative à laquelle son nom restera attaché. Il effectue de nombreux travaux sur les affections de la moelle épinière, la sclérose en plaque, les atteintes de la syphilis (tabès) qui lui valent une renommée croissante. Il obtient la chaire d'anatomie pathologique en 1872. En 1873 il devient membre de l'Académie de médecine. A partir de 1878, il aborde l'étude des processus mentaux en étudiant l'hystérie, utilisant notamment l'hypnose comme mode d'étude.
Dès 1866, il donne ses « Leçons » qu'il ouvre au public à partir de 1879. Il y parle de sujets divers médicaux. En 1882 débutent ses « Leçons du mardi matin » qui contribueront à sa célébrité, exposant les cas cliniques de ses patients et examinant en direct ces derniers (C'est le sujet d'un tableau bien connu d'André Brouillet) dont on retrouve une trace importante dans son ouvrage en trois volumes Leçons sur les maladies du système nerveux faites à la Salpêtrière (publiés de 1885 à 1887).
En 1882 la première chaire mondiale de neurologie est créée pour lui et il crée une école de neurologie à la Salpêtrière. Il met en évidence le rapport entre les lésions de certaines parties du cerveau et les atteintes motrices.
Sigmund Freud est son élève d'octobre 1885 à février 1886. Il suit ses cours avec passion, le rencontre et obtient même le droit de traduire en allemand certains de ses travaux. Parmi ses élèves et collaborateurs, on compte également Joseph Babinski, Georges Gilles de La Tourette, Gilbert Ballet, Eugen Bleuler, Albert Pitres, Charles Féré, Nicolas Dahl, Alfred Binet et Pierre Janet.
Charcot souffre d'une insuffisance coronarienne chronique sévère et meurt d'un infarctus du myocarde. Selon une autre version, il meurt d'un œdème du poumon. Il est inhumé au Cimetière de Montmartre.
Son fils Jean-Baptiste Charcot (1867-1936), médecin également, est l'auteur de campagnes et de travaux océanographiques dans les régions polaires.