Laïka (du russe : Лайка, « petit aboyeur ») est une chienne du programme spatial soviétique et le premier être vivant mis en orbite autour de la Terre. Elle a été lancée par l'URSS à bord de l'engin spatial Spoutnik 2 le 3 novembre 1957, presque un mois jour pour jour après le lancement du premier satellite artificiel Spoutnik 1.
Après le succès de Spoutnik 1, Nikita Khrouchtchev voulait le lancement d'un second engin pour le 7 novembre afin de célébrer le 40e anniversaire de la révolution bolchevique. Dans l'urgence, sans étude préalable, Spoutnik 2 a été construit en quatre semaines.
Laïka mourut environ 7 heures après le lancement, du stress et de surchauffe, probablement due à une défaillance du système de régulation de température. La vraie cause de sa mort ne fut révélée que plusieurs décennies après la mission. Les versions qui subsistèrent jusqu'aux révélations du docteur Dimitri Malachenkov (en) en 2002 affirmaient qu'elle était morte en consommant de la nourriture empoisonnée — qui avait été préparée pour lui éviter de souffrir de la chaleur lors du retour de Spoutnik 2 dans l'atmosphère — ou d'asphyxie à l'épuisement de ses réserves d'oxygène.
La capsule spatiale se consuma le 14 avril 1958 en rentrant dans l'atmosphère terrestre.
Malgré la mort de Laïka, l'expérience prouva qu'un être vivant pouvait survivre à un vol en orbite autour de la Terre et subir les effets de l'impesanteur. La mission Spoutnik 2 prépara le terrain pour le vol spatial de l'Homme en fournissant aux scientifiques les premières données sur les réactions des organismes vivants dans l'espace.
Après le succès de Spoutnik 1, Nikita Khrouchtchev, le dirigeant de l'URSS, voulut envoyer un second satellite dans l'espace, « habité » cette fois-ci, à l'occasion du quarantième anniversaire de la révolution bolchévique, le 7 novembre 1957. Un satellite plus sophistiqué était déjà à l'étude, mais ne pouvait être prêt avant décembre ; ce satellite devint Spoutnik 3.
Pour respecter l'échéance imposée, un nouveau satellite, moins sophistiqué, devait être conçu. Selon des sources russes, la décision officielle du lancement de Spoutnik 2 fut prise le 10 ou le 12 octobre, laissant à l'équipe seulement quatre semaines pour concevoir et construire le satellite. En conséquence, Spoutnik 2 fut réalisé dans l'urgence, la plupart des éléments du vaisseau étant construits à partir de croquis approximatifs. En plus de sa mission principale — envoyer un être vivant dans l'espace — Spoutnik 2 contenait une suite d'instruments scientifiques, notamment des spectromètres pour étudier les radiations solaires et les rayons cosmiques.
Spoutnik 2 était pourvu d'un équipement autonome de survie constitué d'un générateur de dioxygène ainsi que de dispositifs permettant d'éviter l'hyperoxie et d'absorber le dioxyde de carbone. Un ventilateur, qui s'activait lorsque la température de la cabine dépassait 15 °C, fut ajouté pour maintenir la chienne au frais. Elle était munie d'une combinaison et des sangles permettaient de limiter ses mouvements dans l'étroite cabine capitonnée. Un réservoir de caoutchouc, destiné à recueillir ses urines et excréments était fixé à son bassin. Un électrocardiogramme enregistrait la fréquence cardiaque et d'autres instruments surveillaient le taux respiratoire, la pression artérielle et les mouvements de la chienne.