Le Temple du passé est le sixième roman de Stefan Wul et le dernier à paraître en 1957. Il est composé de quatre parties divisées en chapitres souvent brefs. Les différentes parties du roman permettent à l'auteur de découper son récit en périodes qui peuvent être éloignées de quelques mois, de plusieurs années ou de plusieurs siècles.
L'auteur raconte que l'idée de départ lui fut fournie par un article de journal racontant que deux Allemands avaient été retrouvés dans les sous-sols de Varsovie après quinze années de vie recluse et dans l'ignorance totale de la fin de la guerre.
Si la trame romanesque est très originale dans la production de l'auteur, les thèmes abordés font partie du fonds commun de son œuvre : le voyage dans les replis de l'anatomie (comme dans Retour à « O », 1956) et l'origine non humaine de la civilisation terrienne (thème déjà présent à une autre échelle dans Niourk ou Oms en série, 1957).
Ce roman est considéré comme un grand classique de la science-fiction dans les ouvrages de références suivants :
À l'instar de Niourk ou de Oms en série, l'auteur aime à imaginer une origine non humaine à la civilisation humaine ou bien à son renouveau. Dans le Temple du passé, Stefan Wul tire profit de la légende de l'Atlantide évoquée dans les écrits du philosophe grec Platon.
Dans l'univers fictif de l'auteur, la civilisation de l'Atlantide règne sur la Terre au temps des dinosaures avec pour capitale, la ville de « Tlante ». La civilisation des Atlantes possède des connaissances immenses qui permettent une urbanisation dense et des transports motorisés, ainsi que des voyages intersidéraux lointains. Les Atlantes reçoivent la visite des Mayes et des Aigupts, les ancêtres des Mayas et des Égyptiens à qui ils ont légué les principes de l'écriture idéographique.
Si les Atlantes sont dans le roman à l'origine de la civilisation humaine, elle-même née des premiers Mayas et des premiers Égyptiens, ils ont également transmis le flambeau de la connaissance à une race fictive, les Srrebs, qui vivent sur la planète Vénus. C'est donc l'idée d'une transmission du savoir et de la lumière de la civilisation à l'échelle de l'univers que propose dans son roman Stefan Wul.
Dans son roman, Stefan Wul met sur un même plan historique les Mayas et les Égyptiens pour en faire les légataires universels des anciens Atlantes disparus. Alors que l'Égypte antique connut son apogée au premier millénaire avant J.-C., les Mayas durent attendre la moitié du premier millénaire de l'ère chrétienne pour être une civilisation florissante, entre le IIIe et le Xe de l'ère chrétienne. Le rapprochement historique de ces deux civilisations à une période reculée de l'histoire de l'humanité semble donc plus qu'improbable. Si les deux civilisations peuvent être rapprochées par leur usage d'une écriture idéographique, elle n'ont aucun élément culturel en commun du point de vue archéologique et culturel.
La connexion romanesque entre les Mayas et les Égyptiens a pu être suggéré à l'auteur par les travaux, aujourd'hui contestés, du comte Jean-Frédéric Waldeck qui entreprit d'explorer les sites mayas du Mexique et qui émit l'hypothèse d'un lien étroit entre ces deux civilisations, croyant même reconnaître dans les symboles mayas certains hiéroglyphes antiques. Mais d'un point de vue romanesque, le legs fictif des Atlantes aux Mayas et aux Égyptiens permet surtout à l'auteur de cibler deux grands foyers culturels primitifs : le continent nord-américain et le pourtour méditerranéen.
Comme dans son premier roman, Retour à « O », l'auteur entraîne ses personnages et ses lecteurs dans les replis du corps vivant, celui d'un monstre aquatique évoluant dans un milieu aqueux et saturé de chlore. Stefan Wul abandonne la relative simplicité du ton qu'il avait adopté dans Niourk et rédige quelques dialogues très techniques entre deux de ses protagonistes sur les chaînes moléculaires et la place du chlore sur cette planète hostile. L'auteur invente ainsi un monde où le chlore, le palladium et la silice remplacent les molécules terrestres d'hydrogène, de fer et de carbone.
L'idée d'un vaisseau spatial échoué dans l'estomac d'un monstre aux dimensions gigantesques et attaqué par des animaux suceurs apparaît également dans le film L'Empire contre-attaque, seconde partie de la première trilogie de Star Wars.