Le Matériel Articulé (MA) est un matériel sur fer du métro de Paris, mis en service en 1951 et réformé en 1994. Il circule successivement sur les lignes 13 et 10.
Le matériel MA 51 est issu des réflexions de la CMP et de la RATP dans les années 1940. Le matériel Sprague-Thomson est jugé lourd et périmé. La compagnie envisage un matériel plus léger et équipé du système Jeumont-Heidmann (JH) utilisé sur les automotrices Z de la ligne de Sceaux depuis 1938. Le freinage devra être amélioré. La solution à la mode à l'époque est le bogie commun à deux voitures (principe du train articulé).
En même temps, la compagnie envisage de faire circuler des trains modulables permettant un accroissement des fréquences en heures creuses. Les lignes équipées de stations de 75 m auraient donc des trains de deux éléments et celles de 105 m 3 éléments. L'allongement des stations à 105 m commencé en 1931 ne sera jamais poursuivi.
La RATP décide d'affecter le MA sur la ligne 13, ligne en fourche dont les branches étaient mal desservies en heures creuses (HC) et dotée d'un terminus tout neuf adapté au MA. Les trains circulent à deux éléments en heures de pointes et un élément en HC.
Commandé tardivement, le MA arrive sur la ligne 13 en 1952. Il permet le prolongement de Porte de Saint-Ouen à Carrefour Pleyel. Lorsqu'il a chassé le Sprague en 1953, le découplement des rames est appliqué.
Le MA est aussi bruyant que le Sprague. Il est équipé d'un freinage uniquement pneumatique modérable qui est jugé agréable en 1952 mais dépassé dès les années 1960. La RATP s'en désintéresse pour s'occuper uniquement des rames sur pneumatiques dont le prototype MP 51 vient d'être mis en service.
Le découplement est abandonné en 1972. Le MA suit les prolongements aux Champs-Élysées de la ligne 13 mais jugé trop particulier et périmé, il est retiré de la ligne 13.
Chaque élément comporte trois caisses reposant sur quatre bogies, dont seuls les intermédiaires sont moteurs. La caisse centrale est plus courte et reçoit en 1952 un compartiment de première classe. Il est équipé d'un attelage automatique Scharfenberg permettant un couplage / découplage rapide.
Les sièges sont rembourrés dans les deux classes, la rame ayant été conçue sans première, et l'éclairage est fluorescent. Les commandes à chaque extrémité sont repliables dans une armoire pour accroitre la place des voyageurs.
A l'origine, la livrée est gris bleu sur toutes les caisses, puis à la réactivation de la première classe dans les années 1950, la RATP fait un test sur la caisse centrale du MA dans la zone réservée à la première classe, avec couleur rouge du Sprague, mais cet essai sera sans suite. La RATP y mettra finalement du jaune avec les bandes gris bleu inversées, provenant de la deuxième classe. La livrée est gris-bleu en deuxième classe et jaune en première.
La loge de conduite du MA est un curieux phénomène, unique en son genre à lui tout seul ! Elle est en fait mixte Voyageur/Conducteur. Il y a une grande porte qui s'escamote, en position ouverte, elle permet d'accéder au tableau de bord ; elle dissimule un strapontin accroché sur cette porte du côté du tableau de bord, permettant au conducteur de s'asseoir. En position fermée, la porte cache le tableau de bord, la loge devient alors un espace supplémentaire pour les voyageurs.