Contrairement aux maisons d’habitation traditionnelles, qui sont situées sur la terre, le concept des maisons organiques poursuit un autre objectif : non pas une vie sous ou dans la terre, mais avec la terre. Si la terre et la maison sont séparées, on construit dans l’air, ce qui fait que la chaleur et l'humidité s'échappent plus rapidement et la durée de vie du revêtement extérieur de la construction est raccourcie. Dans une maison organique, la terre joue le rôle d’une couverture chauffante qui protège efficacement du froid, de la pluie et du vent. La terre offre une protection naturelle contre les influences négatives de l’environnement et les émissions indésirables. Une maison organique ne doit pas être impérativement construite dans la terre, mais elle peut être placée sur l’élévation naturelle du terrain. La maison organique est un bâtiment flexible pouvant être adapté aux souhaits des propriétaires respectifs pour répondre ainsi aux exigences selon l’individualité, le respect de l’environnement et la conscience énergétique. La liberté de conception de cette technique de construction permet une planification organique qui exige une réflexion spatiale et un très haut degré de créativité. Les maisons organiques rappellent des sculptures habitables avec une prétention artistique élevée et une qualité sculpturale.
Les maisons organiques d’exposants comme Peter Vetsch ou Arthur Quarmby sont basées sur l’interprétation d’une architecture respectueuse de l’environnement, écologique, mais aussi progressive. Elles se caractérisent par leur rapprochement avec la nature et permettent une expérience innovatrice de l'espace au-delà des quatre murs et de leurs angles droits habituels. L’intention fondamentale n’est pas d'adapter le paysage au bâtiment, mais de concevoir ce dernier de sorte que l’originalité du paysage soit préservée.
Les maisons organiques actuelles disposent d'installations intérieures complètes, comme par ex. de modernes cuisines, salles de bain et système de domotique. En outre, les constructions font chaque fois l'objet d'une nouvelle conception. Ainsi la maison peut tenir compte des désirs des propriétaires, devenant ainsi un objet hautement individuel. Au milieu de ce processus de planification se trouve l’homme, qui peut intégrer cette « troisième peau » à son propre langage d'architecture. Les maisons organiques peuvent être construites en tant que maisons d'habitation individuelles ou lotissements.
Les structures, qui sont conçues comme des voûtes intégrales, peuvent être préfabriquées dans des pièces rigides ou érigées selon une procédure de moulage par injection sur des treillis. Les voûtes en béton projeté permettent des formes libres et organiques qui laissent passer de la lumière dans les pièces. La procédure de béton projeté a été appliquée pour la première fois au début de ce siècle. Le naturaliste américain Carl Akeley a breveté en 1911 un appareil avec lequel le ciment à grain fin pouvait être injecté. La technique du béton projeté est principalement appliquée dans le génie civil et la construction de tunnels. Dans le bâtiment elle n’est appliquée que pour les assainissements en béton. Friedrich Kiesler fut le pionnier pour l’emploi de la technique de béton projeté dans le bâtiment, avec son projet « Maison sans fin ». L’architecte suisse Peter Vetsch a utilisé et optimisé ce procédé et a construit jusqu’à ce jour plus de 40 maisons organiques à l’aide de cette technique. Le béton est projeté sur un treillis à maille fine qui est soudé sur une armature de soutien. Celle-ci est pliée et formée selon la forme de la maison souhaitée. Une isolation en mousse polyuréthane de 20 cm d’épaisseur contre le froid et la chaleur est projetée à l’extérieur sur la voûte. Un tapis est posé par-dessus et la construction est recouverte de 50 cm à 3 mètres de terre. Les murs intérieurs d’une maison organique sont enduits d’argile. Ceci permet une régulation idéale de l’humidité. Les murs seront finalement recouverts d’une peinture à la chaux de couleur naturelle.