Marie-Geneviève-Charlotte Thiroux d'Arconville - Définition

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Introduction

Portrait de Mlle Darlus par Charles Coypel, 1735.

Marie-Geneviève-Charlotte Darlus, présidente Thiroux d’Arconville, née le 17 octobre 1720 à Paris où elle est morte le 23 décembre 1805, est une femme de lettres et chimiste française.

Fille du fermier-général Darlus, Marie-Geneviève-Charlotte avait épousé, à l’âge de quatorze ans, Louis-Lazare Thiroux d'Arconville, conseiller au parlement de Paris, depuis président de l’une des chambres des enquêtes, et elle montra un goût très vif pour l’étude.

Étant restée très marquée de la petite vérole, qu’elle avait eue à l’âge de vingt-trois ans, elle quitta le rouge, prit les grands papillons, la coiffe, enfin tout le costume d’une femme de soixante-dix ans. Elle renonça au spectacle, qu’elle avait aimé jusqu’au point d’aller voir jouer quatorze fois de suite la Mérope de Voltaire et n’eut plus dès lors que l’existence d’une femme dévote, mais sacrifiant beaucoup aux plaisirs de l’esprit. Elle avouait, dans une époque où, la sociabilité, les agréments de salon, avaient beaucoup gagné en France, préférer en tout l’art à la nature.

Les sujets tristes, funèbres même, soit en tableaux, soit en descriptions, convenaient mieux que les autres à la présidente d’Arconville qui avait commandé à un artiste célèbre une statue en marbre représentant la Mélancolie. Elle s’occupa successivement d’histoire, de physique, de chimie, d’histoire naturelle et même de médecine. Aimant tout ce qui tenait aux jouissances intellectuelles, elle ne pouvait manquer de rechercher les hommes les plus marquants, dans les sciences, et dans les lettres et eut des rapports avec Voltaire, dont elle admirait vivement l’esprit, sans pouvoir s’accoutumer à son caractère humoriste, et reçut souvent chez elle Gresset, ainsi que son oncle Sainte-Palaye. Elle eut aussi dans sa société Turgot, Malesherbes, Monthion, etc. Madame de Kercado, qui a fondé un établissement portant son nom, logea bien des années, et jusqu’à son mariage, chez elle.

Parmi les hommes qui cultivaient les sciences, elle établit des relations fréquentes avec Macquer, Jussieu, Valmont de Bomare, Fourcroy, Ameilhon, Sage et Gosselin. Elle suivait les cours du Jardin du roi, et entre autres celui d’anatomie, où quelques femmes étaient admises. Étant parvenue à se former un cabinet assez complet, et ayant obtenu d’avoir à sa disposition, sans sortir de chez elle, beaucoup de livres et de manuscrits de la bibliothèque du Roi, elle fut en état de composer et de publier, mais en gardant toujours l’anonymat, divers ouvrages, et des traductions de l’anglais.

Possédant une maison à Meudon, la présidente d’Arconville y avait fondé une espèce d’hospice, contenant quelques lits pour des malades, qui étaient soignés à ses frais, par des soins de charité, installées dans une maison voisine. Elle vendit cette maison au commencement de la Révolution dont elle se déclara, dès l’origine, ennemie, et qui lui enleva un de ses trois fils, le lieutenant-général de police Thiroux de Crosne. D’Arconville devait se reprocher, dans sa vieillesse, d’avoir eu foi aux assignats, elle qui, étant venue au monde l’année même du système de Law, en avait tant entendu parler, et en avait probablement aussi souffert avant et après son mariage.

La présidente conserva jusqu’à un âge très avancé la vivacité de son imagination et quelque chose de jeune dans l’exercice de ses autres facultés morales. Arrivée presque au dernier terme, elle écrivait encore des Souvenirs, dont il existe un recueil qui forme treize volumes manuscrits.

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