En algèbre linéaire, la notion de matrice positive est analogue à celle de nombre réel positif ou nul.
Une matrice définie positive est une matrice positive inversible.
Matrice symétrique réelle positive
Soit M une matrice symétrique réelle d'ordre n. Elle est dite positive si elle vérifie l'une des deux propriétés équivalentes suivantes :
1.
La forme bilinéaire symétrique qu'elle représente est positive, c'est-à-dire : pour toute matrice colonne
à n éléments réels, on a
.
2.
Les valeurs propres de M (qui sont automatiquement réelles) sont positives ou nulles, c'est-à-dire :
.
Exemples
Soit f une fonction réelle de n variables réelles définie et de classe C2 sur un ouvert de
. En tout point où f atteint un minimum local, sa matrice hessienne est positive (condition nécessaire d'ordre 2 pour un point de minimum local).
Étant donné un vecteur aléatoire
à valeurs dans
dont chaque composante admet une variance, on définit sa matrice des covariances :
Celle-ci est positive. En effet, pour toute matrice colonne
à n éléments réels notés
:
Elle est définie positive si et seulement si la seule combinaison linéaire de
qui soit certaine est celle dont tous les coefficients sont nuls.
Propriétés
Pour toute matrice réelle A, la matrice AT.A est une matrice symétrique positive. De plus si A est une matrice carrée inversible, AT.A est définie positive.
Toute matrice réelle symétrique positive admet une unique racine carrée réelle symétrique positive. Plus formellement :
.
Ce résultat se généralise aux racines n-ièmes.
Matrice hermitienne positive
On étend les propriétés et définitions précédentes aux matrices complexes hermitiennes.
Soit M une matrice hermitienne d'ordre n. Elle est dite positive si elle vérifie l'une des deux propriétés équivalentes suivantes :
1.
Pour toute matrice colonne
à n éléments complexes, on a
(où
désigne la matrice transconjuguée de
).
2.
Toutes les valeurs propres de M sont positives ou nulles, c'est-à-dire :