Un missile balistique intercontinental (abrégé en ICBM, qui provient de l'anglais intercontinental ballistic missile) est un missile balistique à longue portée (plus de 5 500 km ou 3 500 miles).
Le complexe militaro-industriel allemand lança durant la seconde guerre mondiale les premières études pour un lanceur pouvant emporter des charges militaires sur un autre continent, la cible spécifique étant les États-Unis mais la chute du Troisième Reich interrompit les recherches et les Alliés se partagèrent ses travaux.
Le premier missile balistique intercontinental fut la R-7 Semiorka soviétique qui emporta le Spoutnik 1 le 4 octobre 1957.
Le premier tir d'un ICBM aux États-Unis a eu lieu avec un SM-65 Atlas le 17 décembre 1957.
Les ICBM se différencient des autres missiles balistiques par leur vitesse et leur portée :
Tous les membres permanents du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) disposent de systèmes opérationnels permettant de lancer des ICBM : tous possèdent des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins et la Russie, les États-Unis et la Chine ont des bases terrestres permettant de lancer des missiles balistiques intercontinentaux. De plus, la Chine et la Russie possèdent des systèmes terrestres mobiles.
En plus des membres du conseil permanent de l'ONU, l’Inde développerait une variante de leur missile Agni, appelé Agni 4, qui aurait une portée de 6 000 km. Certaines agences de renseignements soupçonnent la Corée du Nord de vouloir en développer; deux tests de différents prototypes de missiles en 1998 et 2006 n’ont pas été concluants.
En 1991, les États-Unis et la Russie ont conclu un traité de réduction des armes stratégiques afin de réduire leurs déploiements d’ICBM et les ogives attribuées.
Ils sont généralement conçu pour délivrer une ou plusieurs ogives nucléaires.
Cependant, l'URSS avait durant la guerre froide des armes biologiques embarquées à bord de certains missiles et les États-Unis ont quelques missiles pouvant emporter des satellites de télécommunication d'urgence en cas de destruction de leur réseau de télécommunication militaires.
Depuis les années 2000, des responsables des forces armées des États-Unis étudient la possibilité d'installer des ogives conventionnelles ou inertes (l'énergie cinétique due à la grande vitesse d’impact causant d'importants dégâts) à la place des armes nucléaires sur plusieurs de leurs missiles balistiques dans les années 2010-2020 dans le cadre du programme Prompt Global Strike. Un premier essai avec un missile mer-sol balistique stratégique Trident II devrait avoir lieu en aout 2009
L'utilisation de telles charges comporte néanmoins des problèmes d'identification par d'autres pays qui, en cas de tir, ne sauront pas s'il s'agit d'un bombardement nucléaire ou conventionnel.