La National Defense Research Committee (NDRC : en français : « Commission nationale de recherche pour la défense ») était un organisme créé pour « coordonner, superviser et conduire la recherche scientifique sur les problèmes sous-jacents à la conception, à la production et à l'utilisation des mécanismes et dispositifs militaires » aux États-Unis, du 27 juin 1940 au 28 juin 1941. La plus grande partie de son travail est effectuée dans le plus haut degré de secret, et elle pose les fondations pour la recherche de ce qui sera la technologie la plus importante de la Seconde Guerre mondiale, y compris le radar et la bombe atomique.
Elle est remplacée par l'Office of Scientific Research and Development (OSRD) en 1941 et réduite à un organisme essentiellement consultatif jusqu'à sa dissolution en 1947.
La NDRC est créée sous l'égide du Conseil de défense nationale, qui avait été créé en 1916 pour coordonner l'industrie et les ressources de sécurité nationale, par une décision du président Franklin Delano Roosevelt du 27 juin 1940. Vannevar Bush, directeur de l'institution Carnegie a insisté pour la création de la NDRC, parce qu'il avait vu pendant la première Guerre mondiale le manque de coopération entre les scientifiques civils et les militaires. Bush se débrouilla pour rencontrer le Président le 12 juin 1940, avec une seule feuille de papier décrivant l'agence qu'il proposait. Roosevelt l'approuve en dix minutes. Les officiels du gouvernement se sont plaints de ce que Bush avait saisi le pouvoir, en les court-circuitant — ce qu'il admit plus tard :
«Il y avait ceux qui protestaient que l'acte de monter la NDRC était une manœuvre de contournement, un coup par lequel une petite bande de scientifiques et d'ingénieurs, hors de toute hiérarchie, prenaient l'autorité et l'argent pour des programmes de développement de nouvelles armes. C'est exactement ce qui s'est passé en fait
»
Dans sa lettre du 15 juin qui nomme Bush à la tête de la commission, Roosevelt souligne que la NDRC n'est pas faite pour remplacer le travail de recherche mené par l'armée et la marine dans leurs propres laboratoires, ou par des contrats avec l'industrie, mais plutôt
«pour compléter cette activité en étendant la base de recherche et en recrutant l'aide de scientifiques qui peuvent efficacement contribuer à une accélération de la mise au point de dispositifs importants, et déterminer par leurs études où les nouveaux efforts sur de nouveaux systèmes peuvent être efficacement déployés
»
La NDRC comprend 8 membres, un président, deux membres ex-officio : le président de la National Academy of Sciences, et le Commissaire aux Brevets. Un membre est nommé par le secrétaire d'État à la Guerre, un autre par celui à la Marine ; les quatre autres sont nommés intuitu personæ. Les huit membres de la NDRC sont au départ : Vannevar Bush, président de l'institution Carnegie (président), le vice-amiral Harold G. Bowen, Conway P. Coe Commissaire aux Brevets, Karl Compton président de MIT, James B. Conant président de l'université Harvard, Frank B. Jewett, président de la National Academy of Sciences and président des Laboratoires Bell, le général de brigade George V. Strong et Richard C. Tolman professeur de Chimie physique et de physique mathématique au California Institute of Technology. Le 17 janvier 1941, le général de brigade R.C. Moore succède à Strong. À sa première réunion, le 2 juillet, la NDRC élit Tolman comme vice-président et nomme Irvin Stewart secrétaire. Les membres de la NDRC se réuniront en gros tous les mois jusqu'à septembre 1942, après quoi ils se réuniront une à deux fois par semaine jusqu'à la fin de la guerre contre l'Allemagne, puis les réunions seront irrégulières.