Parabène - Définition

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Analyse

La détection et le dosage des parabènes peut être effectué par plusieurs techniques et méthodes comme la chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC), l'électrophorèse capillaire et l'analyse par injection en flux continu (FIA).

La méthode de chromatographie liquide à haute performance (HPLC) en phase inverse est utilisée pour analyser les méthylparabènes (MP) et propylparabènes (PP). La séparation par chromatographie liquide de ces conservateurs peut se faire avec les conditions suivantes :

  • Colonne de type C-18 (125x4-mm ID)
  • Phase mobile : eau acidifiée (ex. acide phosphorique 0.02M ou solution tampon) / méthanol (ou acétonitrile) avec un gradient d'élution.
  • Débit de 1.0 mL/min.
  • Détection : UV à 254 nm mais un détecteur électrochimique peut aussi donner de bons résultats (exemple de ce dernier : voltampérométrie cyclique.).

Le temps de rétention du méthylparabène est de 3 à 5 minutes ; celui du propylparabène se situe entre 8 et 10 minutes. Ce dernier dépend du pH et du gradient.

La FIA est plus rapide et moins onéreuse que la HPLC mais sa résolution est plus faible. Celle-ci reste cependant suffisante pour de nombreuses analyses.

Toxicité

Du fait de leur emploi comme conservateur dans plusieurs produits cosmétiques et pharmaceutiques, l'être humain est régulièrement exposé aux parabènes. Leur utilisation dans plus de 13 000 formules cosmétiques à une concentration supérieure à 1 %, ainsi que leur capacité à pénétrer à travers la peau posent la question de leur toxicité.

D'après l'AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé), les parabènes sont généralement bien tolérés dans les médicaments, notamment grâce à l'association de méthylparaben et de propylparaben (qui permet de diminuer les doses respectives des deux composés)

Des études récentes montrent cependant que les parabènes sont capables d'établir des liaisons avec les récepteurs aux œstrogènes. Cependant, la réponse provoquée par les parabènes serait de 100 000 à 1 million de fois plus faible que la réponse physiologique au 17ß-œstradiol. Cette caractéristique conduit à deux risques théoriques : une baisse de la fertilité pour l'homme, et une éventuelle promotion de tumeurs œstrogéno-dépendantes.

Des études aux résultats contradictoires ayant été publiées concernant l'effet sur la fertilité et le potentiel cancérigène, des recherches sont toujours en cours pour déterminer un risque avéré dans l'utilisation médicamenteuse des parabènes, et des seuils de toxicité. Aucune disposition règlementaire n'existe donc à l'heure actuelle.

D’après le groupe scientifique sur les additifs alimentaires, les arômes, les auxiliaires technologiques et les matériaux en contact avec les aliments (groupe scientifique AFC) :

« Plusieurs parabènes ont montré une activité œstrogénique in vitro. Cependant, aucune activité œstrogène n'a pu être détectée in vivo pour le méthyl parabène, l'éthyl parabène et le propyl parabène au cours d'essais utérotrophiques classiques sur la base d'administrations, per os ou sous-cutanée, de fortes doses à des souris et des rats. Un effet utérotrophe in vivo a été observé après l'injection sous-cutanée de butyl parabène ou d'isobutyl parabène, qui ne sont pas utilisés comme additifs alimentaires. Le métabolite commun des parabènes, l'acide p-hydroxybenzoïque, a été considéré comme non-œstrogénique.
— EFSA »

L’AFSSAPS a ainsi indiqué le 29 septembre 2005 que : « La commission de cosmétologie s’est prononcée favorablement à la poursuite de l’utilisation, aux conditions prévues par la réglementation actuelle, de 4 des 5 parabènes les plus couramment utilisés (méthyl, éthyl, propyl et butyl parabènes). »

Exposition au soleil

Des études indiquent que le méthylparabène, appliqué sur la peau à une concentration telle qu'on le trouve dans les produits cosmétiques, accélère le vieillissement cutané et augmente les dommages subits par l'ADN si la peau est exposée au soleil.

Une alternative aux parabènes

En raison des nombreux doutes qui planent quant à l’innocuité des conservateurs en cosmétique, le nouvel enjeu est de formuler « sans conservateur ». Les conservateurs apparaissent pourtant comme indispensables à la protection des cosmétiques, étant donné qu'ils servent à éviter le développement de bactéries et de champignons qui se développent plus facilement dans un milieu aqueux. Un laboratoire s’est donc intéressé au principe de la stérilisation UHT pour l’appliquer aux cosmétiques. Utilisé au quotidien pour le lait, ce procédé consiste à chauffer le produit à très haute température puis de le refroidir immédiatement pour éviter l’apparition de bactéries. Cette méthode permet d’éviter de recourir aux conservateurs..

Depuis la fin des années 70, une autre méthode a permis au laboratoire "Beiersdorf" d'enlever les conservateurs de la crème "Nivea" bleue : la crème est toujours une émulsion d'eau dans l'huile mais la taille des gouttes d'eau dispersées dans l'huile a été réduite. De cette façon, les germes et les bactéries qui ont besoin d'eau pour leur développement sont "cernés" d'huile et arrêtent de se multiplier par manque d'eau.

Enfin, notons que certaines huiles essentielles naturelles sont déjà utilisées comme agents conservateurs. Celles-ci peuvent également poser des problèmes (notamment d'allergies) mais les risques pour la santé sont moins grands qu'avec les conservateurs synthétiques.

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