Les permissions UNIX constituent un système simple de définition des droits d'accès aux ressources, représentées par des fichiers disponibles sur un système informatique. Elles restent le moyen le plus utilisé pour définir les droits des utilisateurs sur les systèmes de type UNIX.
Toute entité (personne physique ou programme particulier) devant interagir avec un système UNIX est authentifié sur cet ordinateur par un utilisateur ou user. Ceci permet d'identifier un acteur sur un système UNIX. Un utilisateur est reconnu par un nom unique et un numéro unique (la correspondance nom/numéro est stockée dans le fichier /etc/passwd).
Tous les utilisateurs UNIX n'ont pas les mêmes droits d'accès à l'ordinateur (ils ne peuvent pas tous faire la même chose), et ceci simplement pour des raisons de sécurité et d'administration. Par exemple, pour éviter tout problème sur Internet, l'utilisateur qui gère le serveur HTTP n'a pas le droit d'exécuter des commandes localement, pour éviter que le serveur puisse le faire.
Certains utilisateurs ne peuvent en effet pas s'authentifier sur l'ordinateur et accéder à un interpréteur de commandes. Cela ne veut toutefois pas dire qu'ils ne peuvent rien faire sur l'ordinateur : il leur est possible de lire ou écrire des fichiers mais cela nécessite que le super-utilisateur (voir plus bas) démarre un programme pour cet utilisateur. Ce mécanisme est généralement utilisé pour les démons : le super utilisateur démarre le démon et pour éviter que ce dernier puisse faire tout et n'importe quoi sur la machine, il est par exemple attribué à l'utilisateur bin.
Sur tout système UNIX, il y a un super-utilisateur, généralement appelé root, qui a tous les pouvoirs. Il peut accéder librement à toutes les ressources de l'ordinateur, y compris à la place d'un autre utilisateur, c'est-à-dire sous son identité. En général, du moins sur les systèmes de production, seul l'administrateur système possède le mot de passe root. L'utilisateur root porte le numéro 0.
Un utilisateur UNIX appartient à un ou plusieurs groupes. Les groupes servent à rassembler des utilisateurs afin de leur attribuer des droits communs. Par exemple, sur un système doté d'une carte son, il y a souvent un groupe audio qui regroupe les utilisateurs autorisés à en faire usage.
Tout fichier UNIX possède un propriétaire. Au départ, c'est l'utilisateur qui a créé le fichier mais "root" peut le « donner » à un autre utilisateur. Seul le propriétaire du fichier et le super utilisateur (root) peuvent changer les droits.
Traditionnellement, les Unix "System V" permettent au propriétaire de changer le possesseur d'un fichier, mais dans la tradition BSD et sous Linux, seul "root" peut changer le propriétaire d'un fichier, notamment pour éviter qu'un utilisateur échappe au quotas disque en donnant ses fichiers à un autre utilisateur.
Un fichier UNIX appartient aussi à un groupe. Ceci donne pleinement son sens à la notion de groupe. On définit ainsi les actions du groupe sur ce fichier. Ce groupe est souvent le groupe d'appartenance du propriétaire, mais ce n'est pas obligatoire. Tout dépend en fait de ce qu'on veut faire. On peut imaginer un scénario de délégation d'administration : le super utilisateur est propriétaire d'un fichier de configuration, mais autorise tous les utilisateurs du groupe admin (les administrateurs) à modifier ce fichier. Le fichier en question aura donc root comme propriétaire et appartiendra au groupe admin.
Rappelons que les répertoires sous UNIX sont aussi des fichiers. Les droits sur les répertoires (mais aussi les périphériques, etc.) fonctionnent exactement de la même façon que sur des fichiers ordinaires.
À chaque fichier est associée une liste de permissions, qui déterminent ce que chaque utilisateur a le droit de faire du fichier.
Les permissions d'accès aux fichiers dans la norme POSIX sont inspirées des permissions d'accès UNIX.