Pierre Victor Galtier (né à Langogne en Lozère, le 15 octobre 1846 – mort le 24 avril 1908 à La Mulatière, près de Lyon) est un vétérinaire et professeur titulaire, pendant trente ans, de la chaire de pathologie des maladies contagieuses, de la police sanitaire et de la législation commerciale et médicale à l’École vétérinaire de Lyon. Il est le premier à avoir développé un vaccin contre la rage (pour des animaux de laboratoire) avec des résultats expérimentaux probants, bien avant Louis Pasteur qui prit connaissance de ses travaux.
En 1846, Pierre Victor Galtier naît à Langogne de parents paysans.
En 1853, il est confié à des religieuses qui dirigent une école enfantine locale. Par deux fois, il s’enfuit de cette école. Il est confié alors à sa grand-mère habitant la ville de Langogne. À partir de ce moment-là et grâce à des professeurs qui lui inculquent l’importance du travail scolaire, son assuidité à l’école change.
Il fait ses études secondaires à Langogne puis à Mende à partir de la classe de seconde.
Ses humanités gréco-latines, commencées en la préfecture lozérienne, se terminent à La Chapelle Saint Mesmin dans la célèbre maison d’éducation de Monseigneur Dupanloup. Il est reçu bachelier avec la mention « Très bien ».
Maître d’étude au collège de Marvejols, il se prépare activement à sa licence.
À cette époque, le département de la Lozère crée une bourse pour permettre à un étudiant pauvre de devenir vétérinaire.
En 1868, Pierre Victor Galtier obtient cette bourse pour suivre les cours comme élève à l’école vétérinaire de Lyon. Il se présente au concours d’entrée de cette école vétérinaire où il est reçu premier. Il sera major de sa promotion, les quatre années d’études d’affilée et est récompensé par le « Grand prix Bourgelat ».
En 1873, il est diplômé vétérinaire. Il commence sa vie professionnelle comme collaborateur de M. Delorme, vétérinaire à Arles, dont il épouse la fille.
Après avoir brillamment terminé ses études à l’École Vétérinaire de Lyon et exercé un temps à Arles, il entre dans l’enseignement vétérinaire dans la chaire de pathologie des maladies infectieuses. Là, à 33 ans, il commence ses travaux sur la rage.
En 1876, à la suite d’un concours, il est nommé chef du service de pathologie et d’anatomie pathologique, de clinique interne et de police sanitaire, dans son école, l’École de Lyon.
En 1877, cette école était à l’avant-garde des études expérimentales poursuivies sur la pathologie microbienne et la microbiologie, science qui n’en était qu’à ses premiers balbutiements.
C’est en effet à l’École de Lyon que revient le mérite d’avoir, la première, soutenu le principe de la contagiosité de certaines affections comme la tuberculose, la morve, la rage contre de grands noms de l’École d’Alfort qui se sont unis pour défendre la doctrine de la génération spontanée.
En 1878, il est nommé professeur de pathologie des maladies contagieuses, de police sanitaire, de législation commerciale et médicale.
C’est en 1878 que M. Bouley, Inspecteur général des écoles vétérinaires, obtient la création d’une nouvelle chaire qui séparerait l’enseignement de la pathologie générale de celui des maladies contagieuses. Après un concours brillant où la lutte fut très serrée, Pierre Victor Galtier est désigné pour cette chaire qu’il occupe pendant trente ans.
Dès lors, il se dédie à ses travaux de laboratoire et à l’enseignement.
Dès 1879, il réalise des découvertes importantes concernant deux maladies mortelles : la morve et la rage (voir travaux).
Signalons qu’en 1883, il est licencié en droit.
Pour ses travaux sur la rage, il est pressenti pour le prix Nobel. Malheureusement pour lui, le prix Nobel n’est décerné que du vivant des personnes : il meurt en 1908, juste avant l’attribution du fameux prix, qui est alors décerné à Paul Ehrlich et Ilya Ilitch Metchnikov.