Répartition
L'espèce est commune sur le littoral atlantique, notamment sur les côtes britanniques et de Bretagne. On la trouve de la Norvège à l’Angola en passant par les îles Canaries et la Méditerranée.
Alimentation
Ces petits crabes sont dits « microphages », c'est-à-dire qu'ils se nourrissent principalement de minuscules larves ou de jeunes invertébrés marcroplanctoniques (mollusques, crustacés, annélides) qu'ils filtrent dans l'eau ; comme les autres porcellanidae et de nombreuses crevettes, les pisidia créent un courant d’eau dans leur cavité buccale en faisant battre leurs scaphognathites (maxilles modifiées en petites palmes garnies de soies, ce qui crée un courant d'eau (visualisable en disposant une goutte d'encre à proximité au moyen d'une pipette). Ce courant d'eau sert à la fois à guide la nourriture planctonique vers la bouche et à l'alimentation des branchies en oxygène.
Écologie
Après l'éclosion, les larves de Pisidia sont planctoniques au stade larvaire (méroplancton), elles sont alors dispersées par le courant.
On dit qu'il y a « recrutement benthique » en fin de stade larvaire (c'est-à-dire que la larve qui s'alourdit et devient capable de s'orienter gagne instinctivement le fond pour vivre sur un substrat dur). Elle devient alors benthique), c'est-à-dire qu'elle reste inféodée au fond jusqu'à sa mort).
Là où ils sont très nombreux, en tant qu'organismes filtreurs, les pisidia jouent probablement aussi un grand rôle de clarificateur de l'eau et de nettoyeur des fonds.
Reproduction
La reproduction est dite gonochorique (à sexes séparés, ce qui n'est pas toujours le cas chez les crustacés).
Les organes sexuels se forment précocement chez la larve (gonoductes dont le trajet est identifiable en fin de la vie larvaire).
- Le mâle à des appendices (pléopodes) modifiés pour la reproduction (« stylets reproducteurs »)
- La femelle a 3 paires de pléopodes sous l’abdomen.
- La fécondation : elle est synchrone, c'est-à-dire que tous les œufs d'une même femelle sont fécondés en même temps et se développent au même rythme. Les femelles n’ont pas de marsupium mais nettoient, ventilent et entretiennent leur ponte collée sur les pléopodes de leur abdomen jusqu'à ce que les larves en émergent et se laissent emporter par le courant.
- Période et stratégies de reproduction : On ignore encore si la reproduction des pisidias est saisonnière ou si l'espèce se reproduit éventuellement toute l’année, avec des stratégies évoluant selon l'abondance saisonnière de la nourriture, selon la température et l'habitat considéré. P. longicornis semble capable d'une grande plasticité dans la production, à la fois saisonnièrement et selon les populations. La Station de biologie marine de Roscoff signale avoir trouvé fin août des femelles porteuses d’œufs fécondés. Une étude faite en Espagne laisse penser que l'espèce s'adapte au contexte avec des stratégies reproductives différentes : œufs plus nombreux par couvée mais plus petits de janvier à mars-avril, période qui correspond au pic annuel de production de plancton.
- Fécondité : Selon les études disponibles, elle varie fortement (de 10 à plus de 1 443 œufs par couvée). Elle semble liée à la taille de la femelle, les plus âgées étant les plus fécondes.
- L'œuf : il semble être riche en réserves vitellines avant une période pauvre en nourriture pour les larves et moins riche juste avant le printemps alors que les larves trouveront facilement du plancton à consommer. Des variations de ce type pourraient exister selon le milieu (à confirmer par des études)
- Éclosion et stade larvaire : Contrairement à ce qui se passe chez d'autres crustacés décapodes, les pisidia grandissent dans leur œuf jusqu'au stade de prépygidial, bien après le stade nauplius qui est celui de l'éclosion chez d'autres espèces.
La larve, alors garnie de 3 longues et fragiles épines, éclot au « stade Zoé » et se laisse emporter par le courant pour un court stade de vie pélagique.
Après métamorphose, elle se transforme en un juvénile dont la carapace mesure environ 2 mm. Il ressemblant à l’adulte, mais dont la cuticule n'est pas encore calcifiée ni pigmentée (carapace transparente, laissant voir les organes, dont le cœur qui bat).
- La croissance se fait alors au rythme des mues successives.