Nommée autrefois place royale, la place des Vosges est la place la plus ancienne de Paris, juste après la Place Dauphine. Elle est la sœur de la place Ducale de Charleville-Mézières.
Le 30 juin 1559, près de l'actuelle Place des Vosges, célébrant le mariage de sa fille Élisabeth avec Philippe II d'Espagne, Henri II de France combat contre Gabriel de Montgomery, capitaine de sa Garde écossaise, qui le blesse d'un coup de lance dans l'œil. Malgré les soins des médecins et chirurgiens royaux dont Ambroise Paré, autorisé à reproduire la blessure sur des condamnés fraîchement décapités afin de mieux la soigner, et de Vésale, envoyé de Bruxelles, il meurt dans d'atroces souffrances le 10 juillet 1559.
La « place Royale », dont la construction débuta en 1605 sous le règne d'Henri IV sur l'emplacement de l'hôtel des Tournelles de triste mémoire, fut inaugurée en 1612, à l'occasion des fiançailles de Louis XIII et d'Anne d'Autriche par un grand carrousel dirigé par Antoine de Pluvinel. Le centre de la place était plat, sablé, dégagé : il servait de terrain aux cavalcades, aux tournois, aux jeux de bagues et parfois aussi à des duels dont certains sont restés célèbres, tel celui qui coûta la tête à François de Montmorency-Bouteville en 1627.
Lors de la Révolution française, elle fut rebaptisée successivement « place des Fédérés », « place du Parc-d'Artillerie », « place de la Fabrication-des-Armes » et « place de l'Indivisibilité ». En 1800, elle fut renommée « place des Vosges » en l'honneur du département des Vosges, le premier à s'être acquitté de l'impôt sous la Révolution française. Le retour de la monarchie lui rendit son nom initial de « place Royale » de 1814 à 1830 et de 1852 à 1870. Elle porta aussi brièvement le nom de « place de la République » en 1830.
Construit aux frais de la couronne et achevé en 1608, le pavillon du roi n'a jamais été habité par le roi, mais par son concierge. Il a été mis en location à partir de 1666, et a été vendu comme bien national en 1799. Ce pavillon est traversé au rez-de-chaussée par la rue de Birague. Le poète Juste Olivier a habité ce pavillon de 1850 à 1870.
Le pavillon du roi fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 6 novembre 1956.
Hôtel bâti en 1606 pour Philippe de Coulanges et pour sa femme Marie de Bèze. Leur petite-fille, Marie de Rabutin-Chantal, future marquise de Sévigné y est née le 5 février 1626. Le peintre post-impressionniste Georges Dufrénoy (1870-1943) y vécut de 1871 à 1914, date de son déménagement pour le no 23 de la même place. Inhabité depuis 1965, ce bâtiment est l'objet d'une réquisition citoyenne par le collectif Jeudi noir depuis le 27 octobre 2009.
L'ancien hôtel Coulanges, sis 1 bis place des Vosges et 11 bis rue de Birague, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 17 juillet 1920.
Hôtel de Simon le Gras de Vaubercey, secrétaire des commandements d'Anne d'Autriche. La bibliothèque de l’Union centrale des arts décoratifs y était installée avant 1904.
L'ancien hôtel de Montmorin fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 2 mars 1957.
Hôtel Caillebot de La Salle. Deux précieuses de l'entourage de Marie de Médicis y ont logé en 1631 : Anne Donie (Madonte) et Madeleine de Souvré (Stéphanie). Jules Cousin, à qui l'on doit le musée Carnavalet et bibliothèque historique de la ville de Paris y est mort en 1899.
L'ancien hôtel de la Salle (ou hôtel Castelnau ou hôtel de Rotrou) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 16 août 1955.
Hôtel construit par la veuve du maître des requêtes Huaut de Montmagny en 1611, il est connu sous le nom d'hôtel de Sully. Il communiquait avec le grand hôtel du 62, rue Saint-Antoine. Cet hôtel devint la propriété de Sully en 1634, qui lui donna son nom.
L'hôtel du Petit-Sully fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 7 juillet 1953.
Hôtel du conseiller du roi Pierre Fougeu-Descures où logea Louis XIII pendant les fêtes de l'inauguration de la place Royale. Il a appartenu au Duc de Chaulnes (1676-1744). La tragédienne Rachel habita au premier étage de l'immeuble. Elle est la seule femme à avoir donné une descendance à Napoléon Bonaparte. La façade sur la place, la galerie, la toiture, la décoration d'un grand salon, les dessus de porte et une cheminée sont classés monument historique. Le 1er étage est actuellement de siège de l'Académie d'architecture.
L'ancien hôtel de Chaulnes (hôtel Descures ou Nicolay-Goussainville) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 octobre 1954.
Hôtel ayant également appartenu à Pierre Fougeu-Descures, qui y eut pour locataire Marion Delorme entre 1639 à 1648. L'hôtel a appartenu à Jean-Baptiste Colbert de Saint-Pouange, puis à son neveu Pierre Colbert de Villarcef, puis à Gilbert Colert, marquis de Chabannais.
L'ancien hôtel Pierrard, dit aussi hôtel Colbert-de-Villacerf ou de Creil ou Voisenon, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 octobre 1954.
Hôtel d'Antoine de Rochebaron (1601-1669) construit vers 1630. Il appartint au duc Louis de Rohan-Chabot à partir de 1680 et resta dans sa famille jusqu'à sa vente en 1764 à François Prévost.
L'ancien hôtel Dyel des Hameaux, sis 13 place des Vosges et 14 rue de Turenne, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 17 juillet 1920.
Cet hôtel fut acheté en 1701 par le duc Louis de Rohan-Chabot. L'Union centrale des Beaux-Arts appliqués, fondée en 1864, y eut son siège, un musée, une bibliothèque et une salle de conférences.
L'ancien hôtel Marchand, sis 15 place des Vosges et 16 rue de Turenne, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 21 septembre 1955.
Hôtel du lieutenant civil et président aux enquêtes Nicolas le Jay. Bossuet y fut locataire de 1678 à 1682.
L'ancien hôtel de Chabannes (ou de Flers) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 17 juillet 1920.
Cet hôtel a été légué en 1852 à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris.
La façade sur la place a été refaite en 1921.
L'ancien hôtel Marchand (ou hôtel de Montbrun), sis 19 place des Vosges et 1 rue des Francs-Bourgeois, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 4 décembre 1954.
Hôtel où le cardinal de Richelieu semble ne pas avoir habité. L'hôtel a cependant été acheté par Robert Aubry en 1610 qui y logea le maréchal de Brézé, beau-frère du cardinal. Le maréchal-duc de Richelieu, arrière-petit-neveu du cardinal, le racheta en 1659 pour 167 000 livres. Il l'agrandit en achetant l'hôtel voisin au prince de Guise, dont il épousa la fille en 1734. La grande-duchesse de Toscane y mourut en 1721. Alphonse Daudet aurait habité dans la cour en 1877.
L'ancien hôtel du cardinal de Richelieu fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 14 juillet 1920.
Cet hôtel fut habité par Marie Touchet de 1614 jusqu'à sa mort en 1638. Sa fille cadette, Marie-Charlotte de Balzac d’Entragues (sœur de Catherine Henriette de Balzac d'Entragues) l'acheta en 1624. Son fils, Louis II de Bassompierre, évêque de Saintes, le vendit en 1665 à l'Hôtel-Dieu, qui le mit en location. L'hôtel fut rattaché à l'hôtel Richelieu (21, place des Vosges) en 1734.
L'ancien hôtel du Cardinal de Richelieu (ou hôtel de Bassompierre) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 14 juillet 1920.
Hôtel du conseiller d'État Pierre Gobelin du Quesnoy. Il tenta d'incendier son pavillon par dépit amoureux pour Mademoiselle de Tonnay-Charente, la future Madame de Montespan. Il le loua ensuite aux Maillé-Brézé, et le vendit en 1694 au conseiller au parlement Gaspard de l'Escalopier.
L'ancien hôtel de l'Escalopier fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 14 novembre 1956.
L'ancien hôtel Genou de Guiberville fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 13 août 1955.
Le 4, place des Vosges fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 16 août 1955.
Hôtel de Rohan-Guémené, au deuxième étage duquel se trouve l'appartement de 280 m2 que Victor Hugo occupa de 1832 à 1848. Le bâtiment a été transformé en 1902 en musée, - la Maison de Victor Hugo - qui accueille en moyenne 160 000 visiteurs par an. L'entrée dans les collections permanentes est gratuite depuis décembre 2001.
L'ancien hôtel Arnaud ou de Rohan-Guéménée fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 octobre 1954.
L'ancien hôtel de Fourcy fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 octobre 1954.
L'ancien hôtel de Châtillon (ou hôtel de Marie de Lyonne ou de Gagny ou Chatainville) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 17 juillet 1920.
L'ancien hôtel Lafont ou de Breteuil (ou hôtel Dangeau ou de Missan ou de Sainson) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 octobre 1954.
L'hôtel de Ribault, ou anciennement de Langres, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 octobre 1954.
Le rabbin David Feuerwerker, son épouse Antoinette Feuerwerker, et leur famille (dont Atara Marmor, Natania Etienne, Elie, Hillel, Emmanuel, Benjamine Sherman. Paul et Helene Gluck) y habitent de 1948 à 1966.
L'ancien hôtel d'Asfeldt fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 16 août 1955.
L'ancien hôtel de Clermont-Tonnerre fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 octobre 1954.
L'ancien hôtel d'Angennes de Rambouillet fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 16 août 1955.
L'ancien hôtel de Laffemas fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 17 juillet 1920.
L'ancien hôtel de Vitry (dit aussi hôtel de Guiche, de Boufflers, de Duras ou Lefebvre-d'Ormesson) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 17 juillet 1920.
L'ancien hôtel de Tresmes (dit aussi hôtel de Gourgues) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 14 novembre 1956.
L'ancien hôtel d'Espinoy (et le pavillon de la Reine) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 21 décembre 1984.