Elles proviennent de l'OMS concernant la santé humaine et de la FAO et l'OIE concernant les aspects vétérinaires. La spécificité de la grippe aviaire fait que ces 2 aspects doivent être traités de manière coordonnée, l'animal pouvant contaminer l'homme et inversement.
Recommandations OMS :
L'OMS offre sur son site internet de nombreuses ressources pour comprendre la grippe aviaire et ses enjeux sanitaires. Elle recommande aux pays de faire un plan de préparation à une éventuelle pandémie, incluant des mesures barrières contre le virus et une stratégie vaccinale et médicamenteuse. Il est recommandé de faire des exercices pour valider ces plans nationaux et de les coordonner avec les pays voisins et aux échelles supra nationales. Les entreprises et les individus devraient aussi se préparer.
Recommandations FAO et OIE(rédigée à Rome le 5 juillet 2006, suite à la rencontre scientifique internationale sur la grippe aviaire chez les oiseaux sauvages de Rome les 30 et 31 mai 2006.)
Si de telles espèces-relais porteuses asymptomatiques existaient, la mort massive d’oiseaux migrateurs aurait été mal interprétée. Elle ne signifierait pas que ces oiseaux soient porteurs de la zoonose, mais qu’ils en sont de simples victimes.
Là où il y a déjà eu un foyer, le virus pourrait aussi passer l’hiver chez des volailles (immunisées ? vaccinées ?) ou dans le sol ou l’eau froide (ou chez d’autres espèces aquatiques – escargots par exemple - car leur mucus est riche en acide sialique, la cible du virus).
Une veille pluridisciplinaire et proactive est un facteur stratégique et crucial pour la lutte contre une pandémie grippale, notamment parce que la grippe est contagieuse 1 à 2 jours avant les premiers symptômes. Tout foyer de virus hautement pathogène et/ou très contagieux doit être détecté précocement, et faire l'objet de mesures immédiates de quarantaine et de soins. Les autorités et habitants des zones périphériques doivent être prévenus, et les caractéristiques génomiques du virus diffusées afin qu'on puisse le suivre et préparer un éventuel vaccin.
Cette veille concerne d'abord l'éco-épidémiologie et l'épidémiologie et la virologie, avec des aspects historiques rétrospectifs (ex : pour tirer les leçons de la grippe espagnole), ou prospectifs (pour anticiper sur les besoins de planifications). La veille porte aussi sur l'état et les moyens de préparation, ainsi que sur le suivi des facteurs de risque.
L'OMS a basé à Genève (Suisse) une cellule permanente de veille dotée de moyens informatiques traquant les informations dans la presse mondiale souvent plus rapidement réactive que les gouvernements ou autorités locales. Lors du SRAS en 2003, ou lors des cas de Charbon en 2001 aux États-Unis La presse et la TV ont révélé le problème avant les autorités.
Après 3 ans de négociation, mais mi-2006 la plupart des États acceptaient de partager leurs informations sur le génome viral, ce qui permet un meilleur suivi écoépidémiologique et facilitera le développement de vaccins. Dans de nombreux pays, les éleveurs, les naturalistes, les chasseurs et habitants sont invités à prévenir les autorités en cas d'observations de mortalité anormales d'oiseaux, souvent sans suite, il faut le reconnaître.
Suivi des oiseaux :
Le commerce des volailles s’est montré être le premier vecteur du H5N1, avant les oiseaux sauvages, mais les oiseaux migrateurs qu'elles peuvent contaminer doivent aussi être surveillés pour prévenir l'apparition de nouveaux foyers. Des aides financières et vétérinaires ont été prévues pour les pays émergents (dont pour la formation des autorités sanitaires), peu à peu opérationnels.
Un suivi satellitaire en temps réel des mouvements migratoires a été proposé par la FAO le 1er juin 2006, mais l’Agence ne disposait pas des 6,8 millions de nécessaires. Le 19 juin 2006, le CIRAD estimait que l’élevage a une responsabilité importante, mais que le rôle des oiseaux sauvages varie selon les contextes et qu’il doit être précisé. Pour cela, il a lancé en septembre 2006 une campagne de prélèvements en Afrique où une dizaine de laboratoires pouvant diagnostiquer le H5N1 doivent être installés contre un seul, fin 2005. Le Cirad-Montpellier devant évoluer pour pouvoir traiter 400 échantillons/jour). Le CIRAD s’intéressera aussi aux mouvements migratoires Est-ouest mal connus, avec Wetlands International et Wildlife Conservation Society, via des oiseaux équipés de balises permettant un suivi par satellite.
En juin 2006, le Canada a annoncé qu'il suivra aussi l'évolution du virus via les variations de ventes de médicaments dans 5 000 pharmacies du pays pour déceler les premiers indices d'une pandémie. Rem : La détection par l’achat de médicament est trop tardive pour bloquer à coup sûr l’épidémie si le virus est très contagieux, mais c’est une sécurité supplémentaire.
En Aout 2006, les états-Unise ont renforcé leur veille sur les oiseux migrateurs, dont en Alaska.
Les porcs et quelques animaux sauvages font aussi l’objet d’un suivi particulier dans certains pays.
Adapter les méthodes de test au suivi épidémiologique humain :
Le 23 août 2006, le CDC américain a mis à jour ses recommandations sur les tests à pratiquer pour le diagnostic d’une personne suspectées de grippe aviaire. Il recommande d'analyser le liquide récupéré par Lavage Broncho-Alvéolaire (ou LBA) plutôt que l’écouvillonnage nasal ou de la gorge, car contrairement aux virus de la grippe saisonnière, les variants du virus H5N1 HP se développent dans la partie profonde des poumons et semblent n'être que peu présent dans la partie supérieure des poumons, dans la bouche ou le nez. Cela permet aussi de détecter d’éventuels microbes facteurs de surinfections (éventuellement à risque nosocomial).
L'épisode turc et certains cas indonésiens ont montré que des laboratoires inexpérimentés pouvaient ne pas détecter tous les cas humains ou animaux de H5N1. Il est donc recommandé dans les zones nouvellement infectées de vérifier les cas douteux de tests négatifs par de nouveaux tests. En Indonésie, 3 malades sur 8 porteurs du H5N1 n'ont développé que des signes bénins. Ils n'ont été détectés que quand les chercheurs ont fait des analyses systématiques autour des patients gravement malades. Divers experts recommandent de partager les données sur les symptômes et sur l'évolution de la maladie dans l'espace et dans le temps, pour détecter les mutations du virus, ou des résistances ou vulnérabilités naturelles de la population. Fukuda de l'OMS plaidant même pour un questionnaire uniformisé (novembre 2006).