Poulamon atlantique - Définition

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Introduction

Microgadus tomcod
(Poulamon atlantique)
 Poulamon atlantique pêché  à Sainte-Anne-de-la-Pérade (Québec)
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Osteichthyes
Classe Actinopterygii
Sous-classe Neopterygii
Infra-classe Teleostei
Super-ordre Paracanthopterygii
Ordre Gadiformes
Famille Gadidae
Genre Microgadus
Nom binominal
Microgadus tomcod
(Walbaum, 1792)

Le poulamon atlantique (Microgadus tomcod) est un poisson de la famille des Gadidés de la côte est de l’Amérique du Nord. Il fait l'objet de la pêche sur glace sous le nom de petit poisson des chenaux, principalement au Québec.

Autres appellations

Poulamon atlantique, poisson des chenaux, petit poisson des chenaux, loche, petite morue, poisson de Noël. Atlantic tomcod et Frostfish en anglais.

Distribution

Le poulamon atlantique (Microgadus tomcod) est une espèce commune de nombreux estuaires et des mers froides et tempérées septentrionales. Il est largement réparti le long de la côte est de l’Amérique du Nord. Plus précisément, la répartition du poulamon atlantique s’étend du fleuve Hudson (New York) jusqu’au Labrador (Terre-Neuve), en passant par le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent (Québec). Le poulamon se situe préférentiellement dans les eaux côtières peu profondes, dans les embouchures de rivières et dans les estrans. Certaines études ont démontré l’existence de plusieurs populations distinctes de Microgadus tomcod qui évoluent localement. Par exemple, au Québec, on retrouve une population de poulamon atlantique dans la partie amont de l’estuaire moyen du Saint-Laurent, soit entre l’Île d’Orléans et l’Île aux Coudres. Contrairement aux populations de l’Atlantique qui accèdent périodiquement aux eaux marines, celles du Saint-Laurent, qui sont réparties entre 290-515 km de l’embouchure de l’estuaire, ne vont jamais rejoindre l’océan Atlantique.

Anatomie

Il se distingue par la présence de trois nageoires dorsales et d’un barbillon. Les spécimens adultes mesurent de 15 à 20 cm, mais peuvent atteindre 45 cm. Le museau et la partie postérieure du corps sont légèrement aplatis dorso-ventralement. Le poisson arbore une coloration allant du brun au brun-olive sauf sur le ventre où il est plutôt blanc-grisâtre. Ses écailles sont petites et plutôt lisses. Il présente un barbillon très court situé sous la mâchoire. Le poulamon atlantique possède également une nageoire caudale de forme arrondie. Les rayons de ses nageoires sont mous. De plus, le second rayon de ses nageoires pelviennes est plus long et effilé.

Reproduction

Fraie

Une des caractéristiques inusitées des poulamons est qu’ils fraient en hiver, sous le couvert de glace. Les dates varient légèrement d’une rivière à l’autre. Par exemple, elle s’observe de janvier à février pour les populations de la rivière Hudson et de la mi-décembre à la mi-février pour la population de la rivière Sainte-Anne. Une fois pondus, les œufs, qui ont un diamètre d’environ 1,5 mm, tombent au fond de la rivière pour adhérer au substrat disponible. Cependant, dans certaines rivières où se forme du frasil, (petits cristaux de glace en suspension dans l’eau qui peuvent s’accumuler pour former des barrages) les poulamons peuvent l’utiliser comme substrat pour les œufs. Les œufs seraient donc déposés dans le barrage de frasil, en aval de rapides. Le frasil pourrait offrir une protection pour les œufs et les larves contre les prédateurs, l’ensablement et les chocs mécaniques. Le temps d’incubation dépend de la température et de la salinité de l’eau. En effet, dans le cas des poulamons de la rivière Hudson, il faut compter environ 54 jours d’incubation à une température allant de 2 °C à 4,5 °C, et en moyenne 63 jours pour des températures de 1,2 °C à 1,6 °C. Quant à la salinité, il a été démontré que le temps d’incubation diminue lorsque celle-ci augmente. Par exemple, une incubation qui a lieu dans des températures variant entre 4 °C et 9 °C, passe d’une durée de 53 jours à une salinité de 0 ppt, à une durée de 38 jours pour une salinité de 30 ppt.

Transport des œufs et des larves

Schéma représentant les courants d’un estuaire où l’eau douce moins dense coule au-dessus de l’eau salée qui remonte vers les terres. Les poulamons cherchent surtout à rester dans la zone de vitesse nulle.

Au fil des semaines, les jeunes larves dérivent jusqu’à un estuaire, où elles pourront se nourrir et croître. Cette dérive des œufs et des larves dépend du débit. Dans le cas des rivières à frasil, la formation d’un barrage de frasil contribue aussi à la rétention des œufs et des larves. Les températures et les débits élevés peuvent causer une dérive massive des embryons et des œufs. Dans le cas du fleuve Saint-Laurent, les larves de poulamons s’accumulent dans la zone de l’extrémité est de l’Île d’Orléans, où les courants de marées remontent, entraînant une grande quantité de particules, qui rendent l’eau turbide et riche en nutriments. Afin de rester dans l’estuaire, qui constitue un lieu favorable à leur croissance, les poulamons se positionnent surtout à la profondeur à laquelle le courant est nul, c’est-à-dire entre le courant descendant de l’eau plus douce de la surface, et celui de l’eau salée du fond qui remonte vers les terres, lors des épisodes de marée (voir fig.1).

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