Première guerre scolaire - Définition

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Introduction

Couverture du magazine satyrique La Bombe du 26 octobre 1878.

La guerre scolaire est une crise politique qu'a traversée la Belgique entre 1879 et 1884.

Contexte

Au lendemain de la révolution belge de 1830, de nombreuses écoles catholiques furent créées, tant primaires que secondaires. Les jésuites fondèrent notamment de nombreux collèges, grâce à la liberté d'enseignement garantie par la Constitution. Dans le même temps, peu d'écoles publiques furent créées, car le gouvernement avait des moyens financiers limités à cause des dépenses indispensables dans le domaine militaire.

En 1842, une fois l'indépendance de la Belgique assurée grâce à la signature du Traité des XXIV articles, le cabinet unioniste de Jean-Baptiste Nothomb fit voter une loi sur l'enseignement primaire. Celle-ci instaurait un enseignement primaire gratuit mais non obligatoire. En outre, chaque commune devait posséder au moins une école primaire et les communes les plus pauvres seraient aidées par l'État ou la province pour remplir cette obligation. Néanmoins, ces écoles publiques dispenseraient un enseignement religieux (obligatoire sauf dispense), sous la surveillance du clergé. Cette loi de compromis fut adoptée à la quasi-unanimité par la Chambre (Théodore Verhaegen fut un des trois députés qui vota contre) et à l'unanimité au Sénat.

En 1846, lors du congrès fondateur du parti libéral, on inscrivit au programme la création d'un enseignement public, indépendant de toute influence religieuse. Suite à la victoire des libéraux aux élections de 1847 et à l'instauration d'un gouvernement libéral homogène sous la direction de Charles Rogier, une loi sur l'enseignement moyen fut adoptée. Celle-ci prévoyait la création de dix athénées royaux et de cinquante écoles moyennes. Dans ces établissements, les cours de religion seraient facultatifs et éventuellement dispensé par le clergé, mais l'État se réservait le droit de refuser les enseignants choisis par les autorités religieuses. Enfin, les provinces et les communes devaient demander l'autorisation de l'État pour subsidier, créer, maintenir ou supprimer tout établissement d'enseignement et l'État se réservait le droit d'y contrôler les livres, les programmes et les budgets. Ceci devait amener en pratique à une progressive disparition de ces écoles soutenues par les pouvoirs locaux. L'adoption de cette loi, soutenue par Théodore Verhaegen et Frère-Orban marqua la rupture définitive du parti libéral avec l'unionisme. Le clergé refusa tout simplement de venir enseigner dans les écoles publiques puisqu'il ne pouvait y contrôler ni les nominations, ni les livres scolaires.

En 1854, sous le gouvernement libéral plus modéré d'Henri de Brouckère, un compromis fut trouvé avec le clergé. Jan Frans Loos, bourgmestre d'Anvers, et le cardinal Sterckx parvinrent à l'accord suivant : l'évêché devrait donner son approbation à l'utilisation de tout livre classique dans les athénées et tous les professeurs devraient s'engager à ne pas contredire les principes catholiques. En échange, le clergé viendrait dispenser les cours de religion dans les écoles publiques. Guillaume Piercot, ministre de l'Intérieur, appela les autres établissements publics à réaliser de tels accords. Néanmoins, la plupart des écoles s'y refusèrent, soutenues notamment par Théodore Verhaegen et Frère-Orban.

En 1878, les libéraux, réunis par Frère-Orban sur le thème de l'anticléricalisme, remportèrent une grande victoire électorale. Ils obtinrent en effet la majorité absolue à la Chambre et au Sénat. Un ministère de l'Instruction publique fut créé et confié à Pierre Van Humbeeck, un anticlérical notoire.

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