La presbyacousie est un phénomène plus ou moins marqué selon les individus et qui résulte du vieillissement. Elle est définie comme une perte progressive de l'audition, liée à l'age, bilatérale et symétrique, surtout dans les fréquences élevées.
Le mot provient des mots grecs presby, qui signifie 'plus vieux' (presbys signifiant 'vieil homme'), et akousis, signifiant 'audition'. Le parallèle avec la presbytie, qui concerne l'effet du vieillissement sur la vision est assez évident.
La presbyacousie se traduit par une perte de la perception des sons aigus lesquels permettent une bonne perception des mots.
On a constaté que la détérioration de l'audition commence très tôt, à partir de 18 ans.
La norme ISO numéro 7029-2000 indique la modification (diminution) du seuil de perception due uniquement à l'age (pour des personnes "normales", ne souffrant pas de troubles auditifs ni d'exposition aux bruits excessifs - Méta-analyse de Robinson et Sutton, 1979). Ce phénomène est constaté par age et suivant les fréquences (500 Hz, 1000 Hz, 2 kHz, 4 kHz, 8 kHz): perte moyenne de la sensibilité, pertes des 10 % de personnes les plus affectées et pertes des 10 % de personnes les moins affectées.
Les effets de l'age se font sentir plus dans les hautes fréquences que dans les fréquences basses, et plus chez les hommes que chez les femmes. Une des premières conséquences est la perte de la capacité pour les jeunes adultes d'entendre les fréquences au-dessus de 15-16 kHz. Cette perte auditive peut n'être constatée que plus tard dans la vie.
Avec le temps, la détection de sons très aigus (4 kHz à 8 kHz) devient plus difficile, et la perception de la parole est affectée, surtout pour les consonnes sifflantes (S, Z, Ch) et les fricatives (F, V). Les deux oreilles ont tendance à être affectées.
Les effets de l'age peuvent être amplifiés par l'exposition à des bruits excessifs, soit au travail, soit dans les loisirs (tir sportif, musique, etc). Cette perte auditive due aux bruits (en)Noise-induced hearing loss ou NIHL n'est pas de la presbyacousie.
L'appareillage auditif est le traitement de base à proposer, mais la proportion de personnes appareillées reste faible. De nombreux facteurs peuvent expliquer cela (manque d'information, dépistage parfois difficile, coût exorbitant), mais la vision de l'appareillage auditif commence néanmoins à évoluer depuis quelques années. Les nouveaux appareils sont maintenant plus performants et miniaturisés (donc moins voyants), ce qui permet de réduire les réticences psychologiques dues au port de l'appareillage, et de changer l'image que l'on en a.
La technologie numérique (en 2008) est en plein développement. On peut régler son appareil suivant des ambiances sonores précises (restaurant, loisirs, travail). Le bruit parasite est fortement éliminé par un traitement numérique du signal sonore total. En outre, ces appareils peuvent être connectés par radio (HF, WiFi, Bluetooth) à la source centrale (micro du conférencier, appareil de téléphone, cinémas, etc), dans les salles adaptées à ces processus. De tels appareils restent (2008) très couteux, leur prix devrait baisser suite à leur normalisation. L'avis des audioprothésistes change devant de tels appareils : leur usage est conseillé dès l'apparition de la presbyacousie. Les (anciens) appareils classiques, simples amplificateurs avec quelques filtres et transpositions de fréquences n'amélioraient pas beaucoup la qualité d'audition dans une presbyacousie débutante.
On peut préparer l'usage de l'appareil en exerçant l'oreille (pendant quelques semaines avant de le porter). Cet exercice se fait soit par l'usage d'appareils modificateurs de l'écoute, soit grâce à des CD réalisés spécifiquement pour le patient. Après la mise en place de l'appareil, on pourra utiliser à nouveau des exercices auditifs du même type. Ce protocole aurait pour avantage de minimiser l'amplification nécessaire et d'améliorer la compliance : en effet, très souvent, les sujets qui ne sont pas inclus dans ce protocole se plaignent d'une difficulté d'adaptation à leur appareil et le laissent dans quelque tiroir !
Dans le cadre de médecines douces, le ginkgo biloba est suggéré dans le traitement de la presbyacousie. Il n'existe à l'heure actuelle aucune preuve qui permette de penser que les principes actifs issus de cette plante puissent guérir la presbyacousie mais il se pourrait qu'elle en ralentissent l'évolution.