Prontosil | |
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Général | |
Nom IUPAC | |
Synonymes | Sulfamidochrysoïdine, Rubiazol, Prontosil rubrum, Streptocide, Benzènesulfonamide... |
No CAS | |
PubChem | |
ChEBI | |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C12H13N5O2S |
Masse molaire | 291,329 ± 0,017 g·mol-1 291.33 g/mol |
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Le Prontosil fut le premier des médicaments antibactériens commercialement exploitables, mis au point en 1935 par Gerhard Domagk.
Largement actif contre les affections à streptocoques, mais non les entérobactéries, le Prontosil (sulfamidochrysoïdine) fut obtenu au terme de cinq années de recherches et de tests sur des centaines de composés liés aux colorants azotés, par une équipe des laboratoires du groupe allemand Bayer qui faisait alors partie d'IG Farben. La démonstration de son efficacité contre certaines infections bactériennes de la souris allait valoir à Gerhard Domagk le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1939. La découverte de ce premier médicament sulfamidé ouvrit une voie nouvelle à la chimie thérapeutique .
La découverte
La sulfamidochrysoïdine, sel de sodium, soluble dans l’eau et qui donne une solution d’un rouge bordeaux, avait d’abord été synthétisée par Josef Klarer et Fritz Mietzsch, chimistes chez Bayer. Le premier résultat probant de l'efficacité de la sulfamidochrysoïdine fut obtenu, à la fin de décembre 1931, sur une infection systémique à streptocoque du rat (Streptococcus pyogenes). Les essais cliniques se firent de 1932 à 1934, d’abord à l’hôpital voisin de Wuppertal-Elberfeld, dirigé par Philipp Klee, puis à l’hôpital de l’université de Düsseldorf. Publiés dans le numéro daté du 15 février 1935 de la plus importante des revues allemandes de sciences médicales de l’époque, les résultats furent d’abord reçus avec un certain scepticisme par une communauté scientifique surtout attentive à l’immunothérapie en général, et à la vaccination en particulier. Leonard Colebrook fut le premier à l'utiliser, dans le traitement de la fièvre puerpérale. La nouvelle des succès cliniques se répandit cependant en Europe et, après la guérison de Delano Roosevelt, un des fils du président Franklin D. Roosevelt, l’intérêt s’accrut brusquement. Des douzaines d’équipes de chimistes se mirent alors à travailler sur le Prontosil.
Les prolongements
Dès la fin de 1935, dans le laboratoire de chimie thérapeutique dirigé par Ernest Fourneau à l’Institut Pasteur, Jacques et Thérèse Tréfouël, Federico Nitti et Daniel Bovet établirent que la sulfamidochrysoïdine se métabolise en para-aminophénylsulfamide, molécule incolore et plus simple que le Prontosil, et ils montrèrent que ce 1162 F était l’agent actif du médicament. Rebaptisé Prontosil album en Allemagne, le p-aminophénylsulfamide devint le premier des médicaments sulfamidés administrables par voie orale de la firme Bayer. À partir de 1937, il fut vendu en France sous le nom de Septoplix par les établissements Theraplix, chargés de la commercialisation des produits de la société Rhône-Poulenc
Le sulfamide était bon marché, il s’associait facilement à d’autres molécules et il était libre de droits : Paul Gelmo, étudiant en chimie à l’université de Vienne, en avait accompli la synthèse en 1909, mais sans deviner ses propriétés thérapeutiques. Aussi les chimistes allaient-ils très vite mettre au point des dizaines de médicaments sulfamidés de seconde génération. Le Prontosil ne rendit donc pas les profits que Bayer en attendait. Pourtant, bien que rapidement éclipsé par ces nouveaux sulfamides puis, à partir des années 1940, par la pénicilline et d’autres antibiotiques, efficaces contre une plus grande variété de bactéries, il est resté sur le marché jusque dans les années 1960.