Deux questions se posent :
La cure psychanalytique classique est la marque d'une évolution. Sigmund Freud se base d'abord sur la talking cure, dès le milieu des années 1880. Dès 1895 il note les premiers aspects du transfert, dont il donnera une vue d'ensemble en 1912. Et, dès l'année suivante, il note déjà le mécanisme contre-transférentiel.
La psychanalyse comme thérapie est une pratique qui évolue : «Mais si le changement est continu, la prise de conscience, elle, tout comme dans la cure, est discontinue.
Dans les années 1920 se pose la question de la psychanalyse des enfants. La technique psychothérapeutique s'élargit ; elle rencontrera également celle d'un nouvel analysant. Cet élargissement à de nouveaux patients ne va pas sans poser la question de modifications de la technique. Si les innovations de Sandor Ferenczi ne rencontrent que peu de succès, Freud concède que la psychanalyse doit pouvoir s'adapter : sa première clientèle n'est que le premier pas vers une psychanalyse populaire.
Les nouveaux patients, enfants, nouveaux analysants, mais aussi l'évolution du cadre - notamment la psychanalyse en institution - évoquent la question d'une psychothérapie de tendance psychanalytique, non synonyme de cure psychanalytique. L'histoire de la psychanalyse a également vu d'autres applications de la logique psychanalytique à la psychothérapie.
Freud n'a pas cessé de pratiquer la cure analytique traditionnelle, bien que celle-ci évolua. Il envisagea de l'adapter, selon la formule célèbre : il faut mêler le cuivre de la psychothérapie à l'or de la psychanalyse. Il s'agit donc ici d'une considération d'une évolution de la psychanalyse plus que d'une référence à une psychothérapie d'obédience psychanalytique.
On note surtout l'aspect péjoratif : la psychothérapie est qualifiée de moins glorieuse ; pourtant, cette idée sera loin d'être partagée par tous les analystes. Pour Pierre Fédida entre autres, la psychothérapie est le plus souvent une psychanalyse compliquée.
L'évolution institutionnelle de la psychanalyse, mais aussi l'élargissement des profils de ses patients, posa la question de l'application du modèle métapsychologique en dehors du cadre de la cure psychanalytique classique. Si plusieurs psychothérapies peuvent ou ont pu se réclamer de la psychanalyse, il s'agit ici de considérer la pratique du psychanalyste en psychothérapie. L'essentiel demeure la qualification du transfert : c'est pourquoi, de même qu'il est possible de qualifier une psychiatrie dynamique, est ici choisi le terme, non officiel, de psychothérapie dynamique : c'est-à-dire qui prenne en compte le transfert, tel que théorisé dans la psychanalyse.
Longtemps dénommées PIP (psychothérapies d'inspiration psychanalytiques), terme abandonné au vu de son imprécision, elles regroupent des traitements qui se référents à la théorie de la psychanalyse mais qui divergent de la "cure type". Les variations formelles du cadre portent sur le nombre de séances hebdomadaires (1 à 2), sur la position: face à face en principe pas de divan. Des éléments non analytiques peuvent bien prendre place, tels que la suggestion. L'entretien sera parfois semi-directif (alors que la cure psychanalytique est un entretien non-directif). Le payement peut éventuellement passer par un tiers (Sécurités Sociales) si la cure est menée par un médecin. Traditionnellement, il est admis que les psychothérapies psychanalytiques portent plus sur un travail de reconstruction-remémoration et moins sur l'analyse du transfert comme le fait la cure type. Elle utilise le transfert mais laisse son élucidation dans l'ombre. pour le reste, le règles s'apparentent à la psychanalyse classique, libre association, neutralité du psychothérapeute, etc. La psychothérapie psychanalytique peut-être opérée par un psychologue ou un psychiatre formés, pour certains elle devrait être exclusivement faite par des psychanalystes, ceci est l'objet de débats.
- Bibliographie