La roue à aubes est une roue de construction particulière, munie de pales, permettant de créer ou de restituer un mouvement rotatif d'axe au départ d'un mouvement linéaire de fluide. Initialement simples et de construction très facile, elles ont évolué au fil du temps, avec les progrès de l'hydro et aéro-dynamique pour devenir les turbines d'aujourd'hui.
La première exploitation mécanique de la roue à aubes fut la création de moulins « au fil de l'eau ». Leurs applications furent diverses, du moulin à grain jusqu'aux industries mécaniques.
Nombre des engrenages en bois puis en métal des moulins ont préfiguré les pièces mécaniques de machines et véhicules actuels.
Une autre extension fut la noria, combinaison de réceptacles et de pales, qui permet d'irriguer largement les abords des fleuves. En Syrie, les grandes norias de Hama peuvent mesurer jusqu'à 21 mètres de diamètre. Elles peuvent être alimentées par le courant ou par une force animale, humaine ou un moteur.
Roue du grand moulin d'Arenberg (XIXe siècle) sur la Senne à Rebecq (Belgique) | Roue à aube horizontale au moulin de l'écomusée de la Grande Lande à Marquèze |
L'application inverse fut l'invention du bateau à vapeur, transmettant le mouvement (bielle-manivelle) d'une machine à vapeur chauffée au bois (puis au charbon) à de grandes roues à aubes, soit une de chaque côté, soit une sur l'arrière. Ainsi fonctionnent les bateaux à roues à aubes. La faiblesse du rendement, l'encombrement et la prise au vent, alliés à une fragilité importante (surtout pour les navires militaires) les fit abandonner au profit des hélices sauf dans des cas particuliers de faible tirant d'eau (bateaux sur le Mississippi, par exemple). Certains pédalos fonctionnent sur le même principe.
Véhicule amphibie inventé par Oliver Evans (1755-1819) | Le Murray Princess à Mannum, Australie |
Roue à aubes sur le Savoie, bateau à vapeur sur le Léman, construit en 1914, Suisse-France | Le Herrsching sur le lac Ammersee en Bavière, Allemagne |