Un satellite espion est un satellite artificiel dont l'objet est l'obtention d'informations sur des pays étrangers ou des installations civiles ou militaires, le plus souvent à leur insu.
Ce satellite peut procéder par l'observation optique de la Terre (prise de photographies), l'observation radar, ou par écoute et enregistrement des communications radio. Ses applications sont militaires ou "commerciales" dans le but de récupérer des données susceptibles d'aider à la prise de décisions stratégiques. Les images sont envoyées par liaisons hertziennes jusqu'à la terre ou sous forme de films contenus dans des capsules récupérables.
Ce sont les États-Unis d'Amérique qui furent les premiers, en 1960, à mettre en place un système d'observation de la terre par satellite dans le but d'observer les menaces militaires potentielles. Le National Reconnaissance Office et la National Geospatial-Intelligence Agency sont chargés de leur exploitation. Un service crée 2008 puis annulé en 2009, le National Applications Office permettait aux autorités locales d'avoir un accès plus large à ces satellites.
Années | Désignation | Nom de code | Optique | Notes |
---|---|---|---|---|
1959–1962 | KH-1 à KH-3 | Corona | Résolution: 7,5 m Focale: 0,6 m | Première série de satellites espions US ; les films photographiques sont éjectés vers le sol. Une seule chambre panoramique par satellite. |
1960–1962 | – | Samos | Résolution: 30 à 1,5 m Focale: 0,7 à 1,83 m | La plupart des satellites renvoient leurs images par radio. Quelques éjections de films. Le programme a probablement été annulé pour cause de qualité insuffisante des photographies. |
1962-1963 | KH-4 | Corona | Résolution: 7,5 m | Éjection du film. Deux chambres panoramiques. |
1963-1969 | KH-4A | Corona | Résolution: 2,75 m | Éjection du film avec deux véhicules de réentrée. Deux chambres panoramiques. Volumétie importante. |
1967-1972 | KH-4B | Corona | Résolution: 1,8 m | Éjection du film avec deux véhicules de réentrée. Deux chambres panoramiques. |
1961–1964 | KH-5 | Argon | Res: 140 m Focale: 76 mm | Éjection du film. Basse résolution et large couverture à des fins de cartographie. |
1963 | KH-6 | Lanyard | Résolution: 1.8 m Focale: 1.67 m | Programme de courte durée destiné à l'imagerie de sites spécifiques. Éjection du film. Mêmes chambres photographiques que les Samos |
1963–1967 | KH-7 | Gambit | Résolution: 0,46 m | Éjection du film avec un véhicule de réentrée. |
1966–1984 | KH-8 | Gambit | Résolution: 0,5 m | Éjection du film. |
1971–1986 | KH-9 | Hexagon « Big Bird » | Résolution: 0,3 m | Éjection du film avec quatre ou cinq véhicules de réentrée. |
Annulé en 1969 | KH-10 | Dorian | Manned Orbital Laboratory; station spatiale habitée. Programme annulé. | |
1976–1995 | KH-11 | Crystal Kennan | Résolution: 0,15 m Miroir: 2,3 m | Premier satellite espion à imagerie numérique. Considéré comme d'une conception similaire au Télescope spatial Hubble. |
1990—? | KH-12 | Ikon Improved Crystal | Résolution: 0,15 à 0,10? m Miroir: 2,4 à 4? m | Imagerie numérique. Utilisable en basse lumière et jusque dans l'infrarouge (3 à 5 micromètres). |
1999—? | KH-13 | 8X? EIS? | Résolution: 0,10? à 0,04? m Miroir: 4? m | Très mal connu. |
Les États-Unis disposent du réseau de satellites espions le plus dense au monde. Les caractéristiques de ces satellites, dont le prix unitaire dépasse le milliard de dollars, sont couvertes par le secret-défense. Pour répondre aux besoins des militaires, les satellites espions sont amenés à faire de fréquentes corrections d'orbite, ce qui implique des réserves d'énergie plus importantes que pour la plupart des engins civils spatiaux. Les satellites espions sont placés en orbite basse afin de détecter le plus de détails possibles à la surface de notre planète.
Cosmos 954 s'est écrasé au Canada avec du matériel radioactif.
En février 1983, un satellite espion russe (Cosmos 1402), s'est désintégré dans l'atmosphère au-dessus de l'océan Indien.
Par la suite de nombreux pays ont développé leurs propres satellites :