Samos - Définition

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Introduction

Samos
Vue de Vathy
Géographie
Pays Grèce Grèce
Localisation Mer Égée (mer Méditerranée)
Coordonnées
Administration
Grèce Grèce
Périphérie Égée-Septentrionale
Nome Nome de Samos
Démographie
Plus grande ville Vathy (Samos)
Autres informations
Fuseau horaire UTC+2
Greece location map.svg
Samos
Îles de Grèce
L'île de Samos
Le port de Pythagore, sur la côte sud-est de Samos

Samos (en grec ancien Σάμος) est une île grecque de la mer Égée, proche de l'Asie Mineure appartenant aujourd'hui à la Grèce, située à 70 kilomètres au Sud-ouest d'Izmir, près des villes modernes de Chora et Tigani. Avec l'île d'Ikaria, elle forme le nome (préfecture) de Samos, dont le chef-lieu est la ville de Vathy. Elle compte 30 800 habitants (2001) pour 476 km².

L'île est célèbre pour ses poteries rouges qui sont réputées dans l'Antiquité, son artisanat d'art avec ses bronzes et ses bijoux, le bois de construction, son tabac, son vin (cépage malvoisie), ses fruits, ses roses et l'huile d'olive.

Elle est la patrie d'Ésope (fabuliste grec, VIIe siècle), de Pythagore (mathématicien et philosophe, v.-580/v.-490) et de l'architecte Rhoikos (ou Rhaekos, v.-575/v.-525) qui construisit le premier temple d'Héra, l'Héraion de Samos. Il subsiste de la Samos antique l'enceinte nord et une partie de l'enceinte est, avec ses tours et ses portes. Cette île est un ancien évêché.

Histoire

Préhistoire et période archaïque

L'île est peuplée dès le Néolithique et reçoit ensuite, tour à tour, des Cariens, des Lélèges et, depuis le Xe siècle, des Ioniens venus d'Épidaure. Elle est l'une des douze cités qui forment la confédération ionienne avec : Chios (ou Chio ou Kios), Clazomènes, Colophon, Éphèse, Érythrée, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Téos et lui fournit ses constructeurs de navires et ses marins. Colaeus de Samos est le premier Grec à franchir les colonnes d'Hercule.

Apogée sous Polycrate

De -538 à -522 av. J.C., Samos connaît une ère de prospérité économique ; de grands travaux, dont le tunnel d'Eupalinos, sont entrepris sous le règne fastueux de son tyran Polycrate. Il sait imposer son hégémonie à l’archipel et faire de la ville le plus puissant État maritime de la mer Égée.

Polycrate prend le pouvoir avec ses deux frères lors d'une fête en l'honneur de la déesse Héra. Puis il assassine le premier Pantagnostos et exile le second Syloson. Il s'allie au pharaon Amasis (-570/-526) et au tyran de Naxos Lygdamis et pille les cités et îles Ioniennes, notamment Lesbos et Milet. Il rompt ensuite l'alliance avec l'Égypte et passe un accord avec le roi perse Cambyse II (-528/-521). Les nobles, avec à leur tête son frère Syloson, se rebellent et attaquent Polycrate, qui perd la bataille et se retranche dans Samos d'où les émeutiers ne parviennent pas à le déloger. Ces derniers demandent alors de l'aide à Sparte et à Corinthe. Ils envahissent l'île et font le siège de la cité pendant 40 jours mais sans jamais obtenir la victoire. Hérodote (historien grec, -484/v.-425) raconte la fin de Polycrate ainsi : le satrape perse Oroitès voulant tuer Polycrate, l'invite à Sardes. Polycrate se rend dans la cité, malgré les mises en garde de sa sœur et de sa fille, qui a vu sa mort en rêve. Il y est assassiné, Oroitès le faisant crucifier. Polycrate est aussi un grand bâtisseur : il fait construire à Samos un grand temple dédié à Héra, un palais qui sera reconstruit plus tard par l'empereur romain Caligula (37-41) et un aqueduc.

Ligue de Délos

L'île est libérée des Perses à la fin de la deuxième guerre médique (-482/-479), après les victoires athéniennes contre les Perses à Salamine (-480) et Mycale (-479), et rejoint alors à la Ligue de Délos présidée par Athènes. En -440 un conflit oppose Samos et Milet pour la possession de Priène. Milet demande de l'aide à Athènes. Périclès intervient alors avec 40 navires, il renverse l'oligarchie de Samos et laisse sur place une garnison. Mais les oligarques reprennent le pouvoir avec l'aide du satrape perse de Sardes et livrent la garnison athénienne aux Perses.

Athènes ne peut accepter cette situation, Samos disposant par ailleurs d'une flotte importante, elle envoie deux cents navires. Après huit mois de conflit, Samos capitule, la cité doit livrer sa flotte, payer une indemnité de guerre importante et la démocratie est rétablie. En -412 / -411, c'est de Samos que le chef du parti démocrate athénien Trasybule prend la tête d'une rébellion contre le gouvernement oligarchique des Quatre-Cents installé à Athènes.

Période hellénistique et romaine

Après Alexandre le Grand (-336/-323), Samos est disputée par plusieurs états : les Ptolémées, les Séleucides, le Royaume du Pont, etc. En -84 av. J.C., la cité est annexée à la province romaine d'Asie. Après la bataille d'Actium où il défait l'Égypte et Marc Antoine en septembre -31 av. J.C., Auguste (-27Av. J.-C./14 Ap. J.-C.) passe l'hiver à Samos avec sa flotte. Samos redevient libre, de cette époque jusqu'à l'empereur Vespasien (69-79) et forme plus tard avec Chios, Cos et Rhodes la province des Îles.

Période byzantine et ottomane

Aux IXe et Xe siècles, l'île appartient à un thème maritime qui porte son nom, le thème de Samos, bien que le siège en soit sur le continent, à Smyrne.

À cause de sa proximité avec la côte d'Asie Mineure, Samos est l'une des premières îles envahies par l’Empire ottoman.

L'île est intégralement détruite par un tremblement de terre en 1475. Les sources se tarissent et l'île est alors totalement désertée. Lorsque les réserves d'eau se reforment, l'Empire ottoman entreprend de la repeupler à l'aide de colons venus de l'ensemble de la Grèce. Ces derniers donnent à leurs villages le nom de l'endroit d'où ils proviennent. C'est comme cela qu'on trouve sur Samos un Marathokampos, un Pyrgos ou un Vourliotes (village de ceux venus de Vourlis). Lors de la guerre d'indépendance grecque, Samos se soulève sous la direction des chefs insurgés Lycurgue Logothète et Stamatis. Ils chassent les Turcs de l'île. Malgré tout, les puissances occidentales choisissent de remettre Samos à la Turquie, mais en rendant à l'île son statut de principauté autonome.

Le sultan ottoman y nomme d'abord des gouverneurs turcs (beys) comme princes de Samos, puis, face au mécontentement de la population, des princes phanariotes. Samos est alors, comme les principautés danubiennes, une principauté chrétienne vassale de l'empire ottoman, dirigée par des princes chrétiens nommés par des Turcs.

Principauté de Samos

Ioannis Alexandros Stourdza, Hospodar de Moldavie déposé par les Russes en 1828, reçoit en 1829 à titre de compensation, du sultan Mahmoud II, l'île de Samos dont il devient le gouverneur. En 1832 le protocole de Londres, signé entre la Turquie, la France, l'Angleterre et la Russie le 11 décembre 1832 (traité qui garantissait, entre autres, la sécurité des Grecs de Turquie) stipule l'érection de Samos en Principauté autonome non héréditaire instituée en faveur des Hospodars Phanariotes qui avaient été chassés par le protectorat russe des principautés de Moldavie et Valachie (où le trône n'était pas héréditaire). Comme ces principautés, Samos reste vassale de l'Empire ottoman. Le trône de Samos fut occupé par les princes suivants.

  • septembre 1833-1852 : Stéphane Vogoridès (1782-1859) Caïcaman de Moldavie (1821-1822) ;
  • novembre 1852-1854  : Alexandre Kallimachis (1800-1879), fils du prince Scarlat Kallimachis exécuté en 1821 ;
  • mars 1854-1858  : Jean Ghica (1816-1897), neveu de Grigore IV Ghica et d’Alexandre II Ghica ;
  • avril 1859-1864  : Miltiade Aristachis fils du Grand Drogman Stavrakis Aristarchis, exécuté en 1821 ;
  • janvier 1864-1872 : Pavlos Mousouros (1812-1876) ;
  • septembre 1873-1874 : Constantin Adossidès ;
  • mai 1874-1878  : Constantin Photiadès ;
  • 1878-1884 : Constantin Adossidés, rétabli ;
  • 1884-1894 : Alexandre Carathéodoris (1833-1906) gendre de Pavlos Mousourous ;
  • 1894-1896 : Georges Verovits
  • 1896-1899 : Stéphane Mousouros (mort en 1907) petit-fils de Stéphane Vogoridès ;
  • mars 1899-1900 : Constantin Vagiannis ;
  • 1900-1902 : Michel Grigoriadès ;
  • 1902-1905 : Alexandre Mavroyeni ;
  • 1905-1906 : Jean Vithynos ;
  • août 1906- août 1907 : Constantin Carathéodoris (1841-1922) fils d’Alexandre Carathéodoris ;
  • août 1907-1908 : Georges Georgiadès ;
  • 1908- assassiné le 2 mars 1912 : André Kopasis ;
  • 1912  : Ali Réza Bey ;
  • mars 1912- septembre 1912 : Grégoire Veglery (1872-1946) gendre d’Alexandre Carathéodoris et dernier prince de Samos.

Rattachement à la Grèce

Lors de la première guerre balkanique, en 1912, Thémistocle Sophoulis s'empare de l'île avec une poignée de volontaires grecs. Ils chassent l'administration ottomane et les membres de la famille princière vers la France où ces derniers résident depuis presque un siècle. Sofoulis obtient la reconnaissance du rattachement à la Grèce en 1913.

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