Certains sociologues insistent sur le fait que la socialisation favorise la reproduction sociale. D'autres considèrent au contraire que l'individu socialisé joue un rôle actif dans son apprentissage de la vie en société. Ainsi est-il capable de s'adapter, en fonction de ce qu'il a appris dans des situations très différentes les unes des autres. De la même manière, il interprète les valeurs plutôt qu'il ne les apprend, ce qui contribue à les faire évoluer et favorise le changement social.
Pour Bourdieu, les 3 caractères sont transmis par les instances de socialisation. Le déterminisme c'est le fait qu'un comportement, une situation sont déterminées à l'avance compte tenu de certaines caractéristiques socio-démographique comme l'âge, l'appartenance à un milieu social d'origine… La reproduction sociale est un mécanisme sociologique de maintien de la position sociale et des façons d'agir, de penser et de sentir d'une famille. Exemple : les enfants des milieux populaires auront tendance à ne pas faire d'études longues. Selon Bourdieu, cette reproduction sociale est favorisée par l'inégale répartition des capitaux économique, culturel et social entre les classes sociales. Les familles de la bourgeoisie et de la classe moyenne supérieure cherchent à maintenir leur place dominante dans l'espace social et utilisent l'école afin de reproduire leur capital culturel.
Pierre Bourdieu n'est pas le seul à insister sur les variations dans les processus de socialisation selon des déterminismes sociaux mais il en a donné à travers la notion d'habitus une théorisation importante. L'habitus est en fait la manière d'intérioriser (ou d' incorporer) des normes et des valeurs propres à son environnement, à son groupe social de référence constitué par la famille, les amis, le lieu de travail... L'habitus produit de la conduite et du rapport social.
Les interactions sont des actions réciproques porteuses d'influences mutuelles entre les êtres sociaux. À la faveur de ces interactions se construisent, se confortent, se défont et se reconfigurent des manières d'être ensemble, des modes de coexistence, mais aussi des systèmes d'attitudes. La socialisation apparaît donc comme un processus d'interaction entre un individu et son environnement. Ainsi conçue, elle n'est plus seulement un mécanisme favorisant la reproduction sociale mais elle peut même contribuer à l'évolution des valeurs et au changement social.
C'est la modification plus ou moins fondamentale des normes et des valeurs dans une société donnée. Toute socialisation est le résultat de deux processus différents : assimilation et accommodation. Par l'assimilation, le sujet chercherait à modifier son environnement pour le rendre plus conforme à ses désirs et diminuer ses sentiments d'anxiété et d'intensité. Par l'accommodation, au contraire, le sujet tendrait à se modifier pour répondre aux pressions et aux contraintes de son environnement.
Par conséquent, la socialisation n'est pas un processus unidirectionnel et l'individu n'est pas un être passif. Si l'individu est marqué par les valeurs de sa société et fait l'apprentissage de certaines normes et de règles, il peut constamment se remettre en question par ses demandes et par la place et le rôle qu'il entend jouer. Ainsi est-il capable de s'adapter, en fonction de ce qu'il a appris dans des situations très différentes les unes des autres. De la même manière, il interprète les valeurs plutôt qu'il ne les apprend, ce qui contribue à les faire évoluer et favorise le changement social. C'est ainsi que l'on constate que les enfants n'ont jamais tout à fait les mêmes croyances, les mêmes valeurs et les mêmes manières de vivre que leurs parents.
Jean Piaget s'est particulièrement intéressé à l'éducation et à la socialisation des enfants. Il pense que les individus sont actifs dans leur socialisation, qu'ils y participent. Ils interprètent en fonction de leur expérience les valeurs qu'on leur transmet. C'est d'ailleurs de cette manière qu'une société évolue, en une remise en question des valeurs transmises.