Introduction
Les syndromes émergents sont - à l'image des maladies émergentes - des syndromes qui semblent nouveaux, et qu'on suppose donc causés par l'évolution ou la modification d'un ou plusieurs facteurs de risque sanitaires (agent pathogène nouveau ou muté, parasite nouveau ou muté ou nouveau risque environnemental ou nouvelle exposition à ce risque.
Les syndromes émergents semblent souvent caractérisé par un développement rapide dans l'espace et dans le temps, mais avec une prévalence variant parfois fortement géographiquement.
Types de syndromes émergents
on peut en distinguer deux catégories, aux caractéristiques épidémiologiques et aux modes de traitements très différents :
- ceux qui sont dus à un pathogène unique (VIH, virus du SRAS…) ; ils sont transmissible par contagion.
- des syndromes non liés à des maladies infectieuses, encore mal compris, probablement l'expression de synergies entre notre métabolisme et des produits ou polluants présents à faible dose dans l'eau, l'air, le sol, la nourriture ou les boissons, voire dans certains produits tels que shampoings, cosmétiques ou dans certains médicaments dans les cas des syndromes qui semblent induits ou co-induits par des perturbateurs endocriniens. Ces syndromes sont dans tous les cas caractérisés par des interactions plus ou moins discrètes ou évidentes avec des composants de l'environnement.
- parmi les syndromes émergents non infectieux liés à une association conjoncturelle de causes, la neuropathie qui a émergé à Cuba après la chute de l'URSS et des Pays de l'Est, est un exemple très illustratif. Ce bouleversement politique a en effet indirectement engendré des déficits d'approvisionnement à Cuba, qui se sont traduits par des déficits nutritionnels assez sévères en antioxydants (vitamine B2 et caroténoïdes principalement). De tels déficits, combinant leur effet avec les actions prooxydantes du tabagisme et du soleil, structurellement très notables à Cuba, ont abouti à la plus grande épidémie de neuropathie (lésions rétiniennes et des nerfs périphériques) du 20ème siècle, qui a touché plus de 55.000 personnes.
Aspects épidémiologiques
Ces syndromes sont généralement encore très mal compris du point de vue de leur épidémiologie, en raison d'une origine probablement multifactorielle et de l'absence de symptômes spécifiques.
L'OMS et la FAO estiment que les zoonoses sont une source de maladies émergentes plus importantes que dans le passé en raison des déplacements et des échanges mondialisés et rapides qui augmentent certains risque épidémiques.
Exemples (non limitatif)
- syndrome de l'immunodéficience acquise (SIDA, dû au VIH)
- SRAS (ou SARS pour Severe Acute Respiratory Syndrome)
- syndrome métabolique
- syndrome de dysgénésie testiculaire (TDS),
- syndrome pulmonaire à hantavirus
- Délétion de la spermatogenèse
- encéphalites spongiformes
- maladies auto-immunes (ou maladies à prions)
- certains syndromes allergiques
- Dermatoporose (Dermatoporosis pour les anglophones, syndrome de fragilité chronique cutanée)
- abcès aseptiques corticosensibles associés aux entérocolopathies inflammatoires
syndrome induit par l'utilisation de nouveaux médicaments, avec par exemple ;
- Withdrawal emergent syndrome (WES)
- Neuropathie émergente cubaine à allure épidémique (voir référence n°1).
Causes et facteurs aggravants
Tout contexte d’instabilité écologique, paysagère, environnementale ou sociale (guerre, déplacements de réfugiés, appauvrissement de populations, etc.) peut favoriser une maladie émergente ou sa diffusion.
Les facteurs suivants semblent compter parmi les premières causes de prolifération des maladies infectieuses.
Un des défis de la recherche est une meilleure pluridisciplinarité entre épidémiologistes et écologues et spécialistes des sciences sociales.