Tabac rustique - Définition

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Écologie

Actuellement, une variété sauvage de N. rustica var. pavonii pousse dans les zones perturbées des Andes, du Chili à l'Équateur.

Culture

La Nicotiana rustica demande beaucoup de lumière.

Histoire

Deux espèces de tabac ont été domestiquées par les autochtones américains : Nicotiana rustica et Nicotiana tabacum, et bien que ce dernier se soit complètement imposé au niveau mondial, sa domestication fut bien plus tardive que celle de N. rustica.

Le centre d'origine du petit tabac (N. rustica ) devrait se situer au Pérou ou au nord-ouest de l'Argentine et c'est au cours de son expansion vers le nord qu'il fut domestiqué. Pour Charles Heiser, la domestication aurait eu lieu au Mexique. Il serait ensuite arrivé dans les régions forestières de l'est des États-Unis vers 180 avant JC et seulement vers 720 après JC dans le sud-ouest des États-Unis, comme l'atteste la découverte de graines dans ces régions. Il occupait tout l'est des États-Unis, du golfe du Mexique jusqu'aux Grands Lacs et au Canada. La culture du tabac n'étant pas vraiment simple, il est d'ailleurs possible que les indigènes nord-américains aient commencé par récolter les formes semi-sauvages. Les découvertes archéologiques en Amérique du Nord indiquent que N. rustica fut utilisé plus tôt et sur un territoire beaucoup plus vaste que N. tabacum.

Les Indiens de Colombie et de l'Équateur utilisaient ce tabac alors que ceux d'Amazonie préféraient N. tabacum. En Amérique du Nord, c'était aussi le seul tabac utilisé par les Indiens des régions forestières de l'est, jusque sur les rives du lac Ontario où les Hurons le cultivaient. Le tabac commun (N. tabacum) n'est arrivé dans ces régions qu'avec les colons Britanniques qui l'apportèrent avec eux. Les Espagnols, tout comme les Anglais, adoptèrent N. tabacum, le cultivèrent massivement et l'exportèrent vers l'Europe. Mais la première description européenne du tabac fut quand même celle du tabac à fleurs jaunes, N. rustica par Rembert Dodoens en 1554 (mais il l'illustra avec une représentation de Hyoscyamus lutea, la jusquiame jaune, erreur qui se perpétua assez longtemps). Au cours de XVIIe siècle, les Amérindiens de la côte est commencèrent à préférer le tabac commun brésilien (N. tabacum) au tabac de N. rustica.

En raison de son taux élevé en nicotine, N. rustica était consommé pour produire des visions et d'autres états altérés de conscience. Les chamans l'utilisaient pour communiquer avec les esprits dans des cérémonies visant à diagnostiquer et guérir des maladies.

Rares sont les témoignages du XVIe siècle capables de faire la distinction entre N. rustica et N. tabacum. Les Aztèques (du Mexique) distinguaient pourtant dans leur langue, le Nahuatl, le piciete "N. rustica" du yietl "N. tabacum". Un missionnaire espagnol au Mexique, Bernardino de Sahagún, rapporte en 1529 les usages médicinaux du piciete et du yietl par des guérisseurs de Tlatelulco "Pour les abcès et les plaies sur la tête, ce remède peut être utilisé : mettre de la chaux mélangée avec du piciete...Contre les maux de tête persistants, respirer l'odeur de feuilles fraiches de piciete. En cas de rhume ou de catarrhe, prendre la plante appelée piciete, soit sous forme de feuilles vertes ou de poudre, et les frotter à l'intérieur de la bouche avec un doigt, afin de chasser l'humidité. ".

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